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Deux spectateurs historiques et hystériques, lors d'une chanson de Barthélémy Saurel. Photo : Rozenn Douerin.

Deux spectateurs historiques et hystériques, lors d’une chanson de Barthélémy Saurel. Photo : Rozenn Douerin.

C’est chouette, le vendredi, quand on peut aller se gratter le ventre au Soum-Soum (Paris 2), à deux pas et demi de l’Opéra-Comique. Parfois, on est hyper à fond dans l’actualité, comme quand je murmure “American Movie”…

Parfois, on est dans l’autobiographie façon Malpolis, comme quand Loïc Pujol avoue : “J’ai assassiné ma femme”.

À quoi je n’ai pu que rétorquer : “Ça m’aurait plu”.

Aussitôt, choqué, Barthélémy Saurel en profite pour glisser une chanson qu’il menace de faire durer “2 h 30”.

Ni une, ni deux, Loïc Pujol se Karpatt et préfère lutiner la partie maraîchère de “Mélisande”.

Sans vouloir le moins du monde être méprisant, j’ai essspliqué que, des histoires de fesses de cet acabit, sans “e”, on ferait aussi bien de “S’asseoir dessus”.

Barthélémy Saurel a botté en touche, préférant reprendre le contrôle du micro par peur des dérapages probables “Au train où vont les choses ».

Loïc Pujol au Soum-Soum, le 11 novembre 2016. Photo : Rozenn Douerin.

Loïc Pujol au Soum-Soum, le 11 novembre 2016. Photo : Rozenn Douerin.

Se sentant inquiété, Loïc Pujol a préféré se cacher derrière les Fatals Picards pour continuer son autobiographie généalogique en révélant : “Mon père était tellement de gauche…”

Ambiance creuse, longueurs et vide : c’était le moment de sortir un tube. J’ai admis que nous étions en train de vivre une “Journée de merde ».

Prenant la mouche, qui ne lui avait pourtant rien demandé, Barthélémy Saurel a renchéri : c’est pas la journée, qui est de merde, mais le siècle avec toutes ses p’tites religions donc ses “Sectes démodées”.

Chagriné par tant de haine, Loïc Pujol a cherché un câlin en Tryo. Soucieux de s’opposer à ma demande récurrente (“sers-moi”), il a demandé à la cantonade, qui n’est pas une fouteboleuse : “Serre-moi ».

J’ai compris que c’était l’heure de fermer le ban ; mais, comme je n’avais pas de ban sous la main (ni dessus, d’ailleurs), j’ai chanté “À guichets fermés”.

L’occasion pour Barthélémy de chercher un peu de ch(i)aleur en nous parlant de sa “Dernière volonté” dans un guichet fermé en forme de four à pizza.

Avis aux gourmands de chanson intelligente et pétillante, dans l’ambiance sympa du Soum-Soum : c’est tous les vendredis, de 18 h 30 à 19 h 45. Vous chantez et vous grattez le ventre ? Venez avec votre guitare, profitez de la super sono et des lumières idéales, chantez votre tune sans temps mort, écoutez les collègues, et gagnez une conso gratuite ! Vous êtes curieux de réentendre l’excellent Barthélémy Saurel, Loïc Pujol, le remarquable covériste (comme il fait des reprises, j’avais mis “repreneur”, mais heureusement il fait des covers, c’est hyperplus mystérieux)… et ceux qui voudront se risquer sur scène ? Il vous en coûtera cinq euros… conso comprise. Entre scène semi-ouverte et spectacle qualitatif, un beau moment de chansons à réussir ou, au moins, à ne pas rater.