Etsuko Hirose – Le grand entretien – L’intégrale

  Elle a l’élégance des artistes qui n’ont pas besoin de jouer les engagées-du-bon-côté-du-manche, les saugrenues évaporées ou les olé-olé toujours à court de textile pour que leur talent saute aux oreilles. Etsuko Hirose n’en est pas moins auréolée de plusieurs prix dans ces Jeux olympiques de la musique classique que sont les grands concours…

Etsuko Hirose – Le grand entretien – 4/4

  S’entretenir avec un artiste permet d’esquisser des bribes de son passé, de son présent et de son avenir. Dans ce dernier volet de notre interview, Etsuko Hirose aborde avec sa franchise coutumière ses envies de répertoire (et de respiration !), les contours de ses préférences d’interprète, son rapport aux – apparemment – dispensables réseaux…

Etsuko Hirose – Le grand entretien – 3/4

  La principale différence entre un musicien amateur et un musicien professionnel n’est peut-être ni la dimension lucrative ni même la maîtrise d’un instrument mais le fait que le professionnel joue pour des auditeurs et non pour son seul plaisir. Dans la troisième partie de notre entretien, Etsuko Hirose nous explique comment, au fil de…

Etsuko Hirose – Le grand entretien – 2/4

  Comment et pourquoi devient-on pianiste ? Dans ce deuxième volet de notre entretien, la concertiste internationale Estuko Hirose revient sur ce moment très particulier où le rêve prend chair, se déploie et s’enrichit – bref, son arrivée à Paris, à quinze ans, et ce qui s’est ensuivi. Instructif et vibrant. 2. La vie parisienne…

Etsuko Hirose – Le grand entretien – 1/4

  Elle a l’élégance des artistes qui n’ont pas besoin de jouer les engagées-du-bon-côté-du-manche, les saugrenues évaporées ou les olé-olé toujours à court de textile pour que leur talent saute aux oreilles. Etsuko Hirose n’en est pas moins auréolée de plusieurs prix dans ces Jeux olympiques de la musique classique que sont les grands concours…

Nicolas Horvath + Alcest, salle Gaveau, 2 avril 2025 (2/2)

  À 21 h pétaradantes, ils sont désormais trois men et une woman in black sur la scène de la salle Gaveau. À jardin, le binôme formé par Nicolas Horvath et son piano ; à cour, derrière leur micro sur pied, Élise Aranguren, Pierre Corson (aka Zero) et Stéphane Paul (aka Neige). C’est une version inédite…

Nicolas Horvath + Alcest, salle Gaveau, 2 avril 2025 (1/2)

  À deux grands pas des Champs-Élysées, ce jeudi soir, il y avait quelque chose dans l’air, quelque chose de bizarre. Les filles de tout âge étaient minijupées sur bas résille, piercées, tatouées, autant courtes que de noir vêtues ; les garçons avaient des airs de Hagrid, arborant fièrement cheveux longs, barbouze à la Gary…

L’orchestre du CRR de Paris joue Mozart, Chopin et Beethoven, 17 mars 2025 – 1

  Jouant à domicile devant les pairs des instrumentistes, l’orchestre du Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Paris a droit à un triomphe pour son entrée sur scène. Dans sa ligne de mire, deux concerti et une symphonie tubesque, soit une grosse set-list d’environ 1 h 45 de musique sans entracte. Regrettons que l’établissement n’ait…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 8/8

  Disque total ? En tout cas, disque ambitieux que ce Schumann par Irakly Avaliani que pendant deux semaines, nous avons écouté, lu grâce aux mots de Nancy Huston, regardé grâce aux peintures de Masha Schmidt et, pour cette ultime chronique, visionné, une vidéo proposée sur DVD à tiers-chemin entre le vlog, le publireportage pour…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 7/8

  Nombre de la vingtaine d’épisodes composant le Carnaval op. 9 de Robert Schumann, dont l’écoute a commencé ici avant de se poursuivre là, fonctionnent deux par deux. Ils peuvent être enchaînés (« Arlequin » succède à « Pierrot », « Florestan » à « Eusebius ») fusionnés (« ASCH – SCHA ») ou dissociés : l’intermède paganinien ne suit pas l’hommage à Chopin, et Estrella,…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 6/8

  Le Carnaval op. 9, commencé ici, poursuit ses secousses sismiques avec « Réplique », dialogue ternaire en sol mineur dont Irakly Avaliani met en lumière les effets d’écho, la légèreté et la tension entre l’évanescence des doubles croches aux allures d’appogiatures et l’espèce de fatalisme qui, malgré des efforts d’élévation, entraîne la mélodie dans une marche descendante….

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 5/8

  Puisque, selon le narratif convenu, Schumann est Florestan et Eusebius, il ne faut pas s’étonner qu’écrire sur ses œuvres amène à dire blanc puis, avec la même fatuité, noir. Ainsi de ce Carnaval op. 9, sous-titré « Scènes mignonnes sur quatre notes » : il se fonde sur l’équivalent, selon l’échelle musicale, d’A-S-C-H, ville de naissance d’Ernestine,…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 4/8

  L’interlude proposé par Irakly Avaliani entre les Pièces de fantaisie op. 12 et le Carnaval ? L’Arabeske op. 18, composée à Vienne en 1839, après que Robert Schumann a été fermement prié de laisser Clara tranquille. L’affaire commence dans un esprit « léger et tendre ». Nuances pianissimo, anacrouse, appogiatures, deux-en-deux et arpèges à la main gauche sont…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 3/8

  Avec ses Pièces de fantaisie op. 12, Robert Schumann semble explorer non pas l’opposition entre ses deux facettes (l’exubérance et l’inclination à la rêverie) mais leurs interactions. Sous les doigts d’Irakly Avaliani, nous avons constaté que la caractérisation des états d’âme permettait rapidement le brouillage des frontières les plus solides en apparence, la contamination sporadique…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 2/8

  Le balancier ambigu qui va de Florestan à Eusebius dans cet opus 12 de Robert Schumann  pointe Eusebius après avoir désigné Florestan. Toutefois, « Grillen » (Chimères), à jouer « avec humour », suggère l’unité de ces deux opposés en prolongeant le Ré bémol de la pièce précédente. Nous voici en ternaire et en joie puisque des accents…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 1/8

  1837. Robert Schumann compose sa première série de Pièces de fantaisie, l’opus 12, où il met en musique son côté rêveur aka Eusebius, et son côté passionné, aka Florestan. C’est par ce cycle qu’Irakly Avaliani ouvre son disque Schumann, sponsorisé par le groupe Balas et pouvant passer, seize ans plus tard, comme un habile…

Slava Guerchovitch, « Born in Monaco » (Odradek) – 4/4

  C’est un peu la BWV 565 des organistes : avec la sonate en si mineur, le dernier volet de la Deuxième année de pèlerinage est l’une des pièces de Franz Liszt les plus fréquentées par les pianistes en quête de sensation forte. Dans ces pages, on l’a chroniquée sous diverses mimines  notamment celles de…

Slava Guerchovitch, « Born in Monaco » (Odradek) – 3/4

  C’est à Pierre et Pascal Gaudin, victimes de la guerre, cette connerie, qu’est dédié le rigaudon du Tombeau de Couperin de Maurice Ravel, cette suite en six épisodes dont nous avons commencé l’exploration tantôt. En Ut et « assez vif », le quatrième mouvement conduit l’interprète à faire cliqueter ses doigts, équilibrer les intensités pour suivre…

Jean-Nicolas Diatkine et Estelle Revaz jouent Schumann et Brahms, Musée Jacquemart-André, 2 février 2025 – 2/3

  La « seule œuvre vraiment pour piano et violoncelle » du catalogue schumannien, Estelle Revaz la connaît sur le bout des menottes. N’a-t-elle point mis au centre de son disque sur l’Inspiration populaire les Cinq pièces dans le ton populaire de Robert Schumann ? Ce soir de récital au musée Jacquemart-André, le cycle en cinq mouvements…

Slava Guerchovitch, « Born in Monaco » (Odradek) – 2/4

  Après un caprice de Bach, Slava Guerchovitch décide de s’attaquer au Tombeau de Couperin de Maurice Ravel, dont nous évoquerons ici les trois premiers épisodes : le prélude, la fugue et la forlane. Fomentée durant l’horreur de la Première Guerre mondiale, la suite qui affirme s’inspirer – plus ou moins – d’un style musical…

Jean-Nicolas Diatkine et Estelle Revaz jouent Schumann et Brahms, Musée Jacquemart-André, 2 février 2025 – 1/3

  Sa précédente tournée, Estelle Revaz l’avait calée autour des préludes de Dall’Abaco que nous avons évoqués tantôt. Sa nouvelle tournée, elle l’a calée après les débats que la représentante nationale helvétique qu’elle est aussi a suivis autour du foie gras, des crèches et des feux d’artifice. Pendant que ses collègues du PS local partent…

Slava Guerchovitch, « Born in Monaco » (Odradek) – 1/4

  Un pianiste né à Monaco enregistre à Monaco son disque et l’intitule Born in Monaco : rien de furieusement original, rien de très stimulant non plus, mais une volonté – dont le musicien s’explique dans le livret – de saupoudrer la musique d’un double engagement autobiographique. D’une part, comme disent à peu près tous…

Irakly Avaliani joue Beethoven, Salle Cortot, 27 janvier 2025

  Apporter des fleurs, oui, ça passe. En revanche, nul ne s’est avisé de fredonner « joyeux anniversaire » pour saluer l’artiste, en dépit du prétexte de ce récital : célébrer les 75 ans d’Irakly Avaliani, dont 65 de scène. Il faut dire que le programme n’incitait pas à la franche rigolade, proposant à la file les…

Irakly Avaliani, Intégrale Brahms volume 2 (L’art du toucher) – 4/4

  C’est une étrangeté dont on ne doute pas qu’elle a fait sourire l’interprète : terminer le volume consacré aux intermezzi par une rhapsodie. Cependant, force est de reconnaître que le genre peu codifié qu’est l’intermède constitue l’essentiel du dernier opus exclusivement pianistique de Johannes Brahms, les Quatre pièces pour piano op. 119, composées en…

Irakly Avaliani, Intégrale Brahms volume 2 (L’art du toucher) – 3/4

  Composées en 1893, les six pièces pour piano op. 118 associent quatre intermezzi, une ballade et une romance. Le premier intermède, un allegro « non assai ma molto appassionato » est officiellement en la mineur mais le masque bien. Irakly Avaliani en rend l’énergie grâce à la clarté des octaves pointillant – et hop – une…