Ça va crépiter

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Dictateur inavoué de la Pensée complexe essaye d’écraser les libertés des individus et la possibilité de partager le beau ensemble, les deux étant consubstantiels ontologiquement.
Avec nos moyens moyens, nous aurons donc le plaisir de lui adresser un p’tit doigt en propulsant ce samedi un concert de confinement sur YouTube, allant et venant entre la musique de Bach et la musique contemporaine.

 

“Now II” de Matthias Pintscher (détail) à Saint-André de l’Europe. Photo : Bertrand Ferrier.

 

Au programme, violoncelle, orgue et trompe de chasse… et invités surprise.

 

Gustave Cuypers en l’église Saint-André de l’Europe à Saint-André de l’Europe. Photo : Bertrand Ferrier.

 

En vedette, le jeune Gustave Cuypers. Il joue de cet étrange instrument qu’est la trompe de chasse. Champion de Flandres dans cette catégorie dès ses treize ans, il enquille ensuite les titres du Benelux, de Normandie et même de France.
Élève organiste, il est surtout passionné de vieux cyclomoteurs et des moteurs thermiques, bien que son jeu s’en ressente finalement assez peu, surtout dans une première approche.

 

Gustave Cuypers et 2BdG à Saint-André de l’Europe. Photo : Bertrand Ferrier.

 

En vedette aussi, le jeune Bruno Beaufils de Guérigny, aka 2BdG, l’organiste le mieux habillé de France (au moins). Moins élève qu’ami de grandes figures de l’orgue, il a glané des prix de grands conservatoires avant de laisser libre cours à son tempérament d’artiste dans des disques (dont l’intégrale des célèbres noëls de Balbastre) et un livre dont le diocèse d’Évreux a gardé un cuisant souvenir.
Conférencier car musicologue, il joue régulièrement le remplaçant de luxe sur quelques-unes des plus grandes tribunes franciliennes, notamment à Saint-Germain-des-Prés dont il est l’un des substituts iconiques. Habitué du festival Komm, Bach!, il y vient pour la première fois en chaussant sa casaque d’interprète et son bob de compositeur.

 

Emmanuel Acurero à Saint-André de l’Europe. Photo : Bertrand Ferrier.

 

En vedette aussi, le jeune Emmanuel Acurero. Ils ne sont pas nombreux à être, comme ce jeune Vénézuélien, inscrit dans la filière la plus prestigieuse du CSNMDP, en fin de troisième cycle, à la fois en tant qu’interprète et en tant qu’interprète spécialiste de l’art contemporain.
Comme il ne sait pas grimper aux balcons et qu’il ne prétend pas être un mineur isolé, sa situation personnelle est toujours sur le fil ; mais son talent de violoncelliste et son tempérament de défricheur tout azimut devraient lui valoir une citoyenneté d’honneur définitive, si la France était gouvernée par de moins imbéciles que le Sosotteur et, pour la partie culturelle, la Pharmacienne trop fardée.

 

Emmanuel Acurero à Saint-André de l’Europe (détail). Photo : Bertrand Ferrier.

 

Enfin, comme il y a des invités surprise, on peut aussi évoquer la présence de – oups, non, évidemment, on ne peut pas. C’est dommage, mais bon.
Le tout ficelle un concert d’1 h 08′ protéiforme, pétillant et secoué, offert à qui le souhaite et disponible en Première YouTube dès 20 h 30 sur le lien ci-dessous. Et, comme pour chaque récital du festival, l’adage devrait être respecté : c’est pas parce que c’est gratuit que c’est pas bien – d’autant que l’on peut soutenir le festival en donnant d’abondance ici même.