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Le grand manitou des orgues de Toul a encore frappé, et doublement, s’il vous plaît. Pascal Vigneron a fomenté deux projets à l’occasion des huit cents ans de la cathédrale Saint-Étienne : une intégrale partagée des œuvres pour orgue de Messiaen, à paraître chez Forlane ; et ce parcours que nous allons commenter, essentiellement centré sur les musiques des dix-neuvième et vingtième siècles, éditée par Quantum, le label qu’il dirige. Il est joyeux qu’un joyau (cette parophonie est d’une finesse espantante, je le concède) architectural soit ainsi associé à l’orgue, la grosse bête actuelle n’eût-il certes pas l’ancienneté de la bâtisse.
En effet, n’en déplaise aux faquins qui président parfois aux destinées des lieux sacrés, la musique est indissociable de la pierre ecclésiale et, pour les chrétiens mais pas que, l’orgue demeure son aboutissement le plus sacré – rien d’évident dans cette évidence, à l’heure où l’on finance,

  • côté politique, plutôt un rond-point qu’un relevage et,
  • côté religieux, plutôt de quoi amplifier un cajón que de quoi installer une bâche pour protéger les tuyaux lors d’un ravalement d’église (par exemple, ne cherchez pas un mot sur l’orgue dans les trois épisodes de présentation produits par le diocèse à cette occasion, le truc ne sert que pour un générique médiocre affublé des premières notes molles de la BWV 565 : hasard ou réalité scientifique ?).

Grâce aux relations efficientes tissées entre le technicien-conseil de la ville et Alde Harmand, son maire, Toul échappe à la sottise destructrice dont se rendent souvent coupables responsables cultuels et culturels. Toutefois, cette bonne nouvelle n’obère pas LA question : comment, en 70′, célébrer les noces entre un orgue récent et une vieille bâtisse ? L’on imagine le défi intellectuel que cela représente pour celui qui porte le projet !
Bien entendu
, la proposition de Pascal Vigneron n’est pas – et, quand on connaît un peu le bonhomme – ne pouvait pas être lisse et consensuelle. Pascal Vigneron a beau être policier, c’est un rebelle. Quoique organiste de haut niveau, il a été trompettiste expérimenté, ce qui le décrédibilise d’emblée aux yeux des exclusivistes qui sévissent parfois dans la mafia organistologique. Quoique ayant plus que contribué à embellir l’orgue de la cathédrale de Toul, il promeut inlassablement l’orgue électronique Hauptwerk, incluant des banques de sons – les seules à peu près fréquentables – saisissantes de réalisme quand le système de restitution sonore est à la hauteur. Quoique l’homme soit capable de faire preuve de fine diplomatie et d’entregent, le clash ne fait certes pas peur à l’organisateur du prestigieux festival de musique local depuis plus d’une décennie. Dès lors, rien de décoiffant si sa vision du disque-hommage suscite a priori quelques questions légitimes, parmi lesquelles les suivantes :

  • pourquoi opter pour une track-list aussi chronologiquement asymétrique (sont proposées essentiellement des pièces des dix-neuvième et vingtième siècles) ?
  • pourquoi (hormis l’aspect pratique, qui se comprend mais jure un brin avec la célébration d’un bâtiment) enregistrer une partie des pièces – la partie chorale, suppute-t-on – dans le fief de Denis Comtet, à Saint-François-Xavier et non à Toul ?
  • en quoi l’ensemble de ces pièces peut-il être considéré comme lié à la cathédrale de Toul (pourquoi Dupré, par exemple ? le titre des symphonies romane et gothique salue à l’évidence la binarité de la cathédrale de Toul, mais pourquoi avoir choisi par deux fois le mouvement lent, les deux interprètes de Widor étant plus que capables d’emballer l’un des quatre mouvements vifs – à supposer que le mouvement lent fût moins complexe ?) ?
  • bref, comment cet album a-t-il été pensé – en clair, le huitième centenaire est-il juste un sémillant prétexte, ou l’articulation du programme est-elle signifiante ?

Il ne faut pas compter sur une notice pataude et souvent ampoulée pour assouvir notre curiosité. L’auteur de ce texte ferait passer Louis Raffy pour un expert en analyse musicologique, ce qui nous vaut des sentences telles que :

  • “Johann Sebastian Bach est maintenant bien connu des auditeurs de la cathédrale”,
  • “le choral est un moment de pure magie spirituelle”,
  • “l’œuvre de Widor a marqué la vie musicale française à tout jamais”,
  • “c’est sans aucun doute l’une des plus belles pages musicales de tous les temps”,
  • “ces pièces sont considérées comme le summum de l’écriture pour orgue”,
  • “voici maintenant le chef-d’œuvre”, etc.

Ingurgiter un peu d’eau chaude avec des feuilles dedans – et cette ordonnance nous coûte, les vrais le savent – aurait peut-être permis au sachant de recentrer son propos sans saturer l’espace de superlatifs pompeux et vains, en revenant à la problématique : pourquoi ces pièces, hic et nunc ? À défaut, laissons le questionnement nous trottiner dans la tête et contentons-nous d’écouter ce disque pour ce qu’il est – une occasion de célébrer la musique d’orgue-et-pas-que à travers un florilège subjectif et un casting di qualità.

 

 

Éric Lebrun, l’un des top organistes français, se lance avec audace dans la reconstitution d’un Alléluia de Pérotin (1160-1230) [oui avec un accent conventionnel sur Pérotin et une espace avant la première parenthèse, mais celui qui n’a jamais trébuché fustigera la quatrième du disque pour ce double “faut pas” gravissime a minima – et nous n’avons rien dit de la gestion des accents sur les capitales qui épargne Éric Lebrun, ou des “.” avant les “:” sur le deuxième titre, c’est dire si nous sommes foufous ou submergés d’émotion choquée]. Il s’agit de couvrir la distance des huit siècles parcourus par la cathédrale. Pour cela,

  • deux voix,
  • un bourdon à la fois stable et évolutif,
  • une harmonie seyante,
  • une prise de son qui valorise les jeux nasillards habilement sélectionnés pour l’affaire.

Si l’affaire se conclut par un ralenti un rien emphatique qui, vue la finesse de l’interprète, doit avoir du sens pour les meilleurs connaisseurs, l’apéritif se délecte.
Après cette musique du Moyen-Âge, point de musique de la Renaissance – l’orgue ne s’y prête peut-être pas tout à fait, mais certaines pièces auraient néanmoins pu trouver leur place pour honorer le chœur Renaissance de la cathédrale. Sans doute y verra-t-on la marque du Grand Organisateur, dont on ne sache pas que ce répertoire le passionne furieusement. La fusée touloise vise directement l’ère baroque et convoque donc le maître absolu, Son Éminence Johann Sebastian Bach (1685-1750), dont François Mathis nous a donc appris que, même à Toul, il était connu – wow, spooky. Deux œuvres et demie du maître absolu sont au programme.
Dans la première section, le choral « Jesu meine Freude » est d’abord traité en version motet (BWV 227) : belle interprétation pénétrée des Discours, dirigés par Denis Comtet, même si les sopranes semblent souffrir du sol alors que le la du ténor ne menace pas, lui, la justesse – on goûte aussi la prise de son, réverbérée sans excès. À ces soixante-dix secondes expliquant à l’inestimable trésor qu’est Jésus la soif que les fidèles ont de lui, répondent les quatre-vingt-dix du solide choral de l’Orgelbüchlein BWV 610, sur le même choral mais une tierce en dessous… en théorie. Quand Pascal Vigneron prend les claviers, on s’aperçoit néanmoins qu’il a eu l’intelligence de commettre un crime de lèse-majesté. Le choral à l’orgue a été remonté pour coller à la tonalité du chœur. En dépit des quatre voix, on aime à imaginer que, pour un ancien trompettiste, cette transposition a posé autant de problème que le transport d’une brindille en pose à une fourmi de bon aloi – une Japonaise, peut-être, si on aime le cresson. Prise sans reprise (haha) mais avec allant, l’œuvre permet d’apprécier les fonds et la profondeur des registres de pédale.

 

 

Autant dire que, en 5’, on a déjà voyagé dans trois univers sonores aussi variés que captivants. Voilà bien un incipit palpitant…
… alors que les choses sérieuses s’annoncent avec – deuxième section bachologique – le brillant diptyque BWV 541, échu à Jürgen Essl, organiste et chef de chœur à l’instar d’un certain Denis Comtet. Sans excès de prudence ni m’as-tu-vuisme, le prélude va droit comme il sied. La registration est à l’aune de cette version qui préfère le brillant au clinquant. La fugue, impitoyable pour l’interprète médiocre qui s’y frotterait, ne désarçonne pas le moins du monde son cavalier. Jürgen Essl poursuit fermement sur sa lignée

  • valeureuse,
  • roborative et
  • soucieuse de clarté

– même si, sur notre lecteur de qualité médiocre, la partie de pédale est un peu noyée au fond des mixtures. Ce mastodonte de la littérature organistique profite de la dextérité de l’interprète pour réveiller l’auditeur…
… et c’est une bonne initiative car une nouvelle bascule va s’opérer. En effet, Éric Lebrun propose à la suite le Choral de la Symphonie romane op. 73 n°10 de Charles-Marie Widor (1844-1937). Même si Widor a lui-même remixé JSB, et notamment son choral-marche du veilleur qui fait sourire aujourd’hui (sauf ceux qui doivent le jouer), les esthétiques jurent l’une contre l’autre, et c’est en somme une bonne idée, pour dresser un paysage de la musique d’orgue, de préférer le ressac à la mer étale : la seconde est jolie, le premier est captivant. Sans doute est-ce pour cela que le choix a été fait de glisser ce deuxième mouvement à cet endroit. Après l’agitation de la piste précédente, la méditation widorienne, tout en rendant hommage à la partie romane de la cathédrale de Toul, déroule

  • leitmotivs,
  • circonvolutions et guirlandes thématiques,
  • ruptures et
  • surprises harmoniques parfois à six voix.

Les changements de plan sonore et les choix de jeux, sans être extravagants, contribuent à l’intérêt de cette version d’une pièce riche de son étrangeté intérieure, qui semble tenter de fusionner thrène et aspiration transcendantale.

 

 

Respiration chorale avec le motet « Ubi caritas et amor », op. 10 n°1 de Maurice Duruflé (1802-1986). On y retrouve la science d’harmonisation du compositeur, associant

  • artisanat savant,
  • astuces brillantes,
  • sens de la beauté simple et
  • patte personnelle.

En dépit d’une réverbération un brin envahissante, le chœur Les Discours fait montre d’une justesse et d’une cohérence très convaincantes.
Les « Cathédrales » extraites de l’op. 55 de Louis Vierne – et dont on comprend pourquoi elles sont conviées à ce siécloversaire – se plaisent à résonner sous les pattes de Michael Matthes. Bloc de plus de 9’, le (gros) morceau se divise en plusieurs sections méditatives organisées en mesures de 4/2 qui battent au rythme des mutations harmoniques.

  • Le jeu clair qui est la marque de l’interprète,
  • la netteté des registrations et
  • les effets de boîte expressive (fussent-ils parfois curieux, notamment sur le dernier accord de la main droite qui disparaît presque des radars très vite par rapport à ses acolytes)

plongent l’auditeur dans tout un monde tantôt lointain, tantôt proche, tantôt grandiose, tantôt à hauteur d’homme – à l’instar des cathédrales, en somme.
Denis Comtet troque sa casquette de chef des Discours pour celle d’organiste dans le « Lied » de Gaston Litaize – lequel, local de l’étape, a “contribué à réfléchir” au grand orgue Schwenkedel de la cathédrale de Toul. Pour cette pièce, les anches solistes sont de sortie sur lit de fonds pour une pièce qui pourrait – il faut bien l’admettre si l’on s’astreint à quelque honnêteté – s’embourber dans une méditation un brin soporifique, n’eussent été

  • l’harmonisation truculente,
  • les contrastes d’atmosphère et
  • la rigueur de l’interprète qui va son chemin sans pour autant presser le pas.

Vedette du jeune orgue français, David Cassan nous offre un second mouvement lent de symphonie widorienne, en l’espèce l’Andante sostenuto de la Gothique op. 70 n°9 – on l’a compris, la cathédrale de Toul étant et romane et gothique, un extrait d’une autre symphonie de Charles-Marie s’imposait. Tandis que la main gauche se balance, une pédale parfois double accompagne un solo de flûte. Certes, à ce stade du disque, un shoot d’adrénaline nous aurait fait du bien ; mais la pièce, inspirée de noëls mais pas au sens populaire du terme, est parfaite pour donner à goûter les excellentes flûtes de l’orgue jusqu’à présent finalement peu ouïes et ici fort bien captées. L’interprète propose une exécution rigoureuse, tranchée, presque pédagogique sans être didactique, d’une œuvre qui se goberge çà et là d’une redoutable écriture à cinq voix. L’approche quasi clinique de l’interprète est bienvenue pour éviter l’engourdissement de l’auditeur dans la mesure où il présente le texte, tout le texte – et ce n’est pas une mince affaire, rien que le texte, sans effet de manche superflu mais tel que peut l’exprimer, quand il est aussi bien guidé, l’orgue restauré en 2016 par Yves Koenig. C’est sans nul doute le propos d’un disque-hommage, et c’est supérieurement troussé.

 

 

C’est alors que Denis Comtet se recasquette en chef de chœur, avec un justement inflexible Marc Sacrispeyre à l’orgue pour le motet « O salutaris hostia » op. 9 de Marcel Dupré (1886-1971), une hymne qui supplie l’hostie de nous donner la force de péter la gueule aux soldats d’en face. La spatialisation du chœur surprend au début avant de convaincre quand les parties se retrouvent.

  • Nuances,
  • justesse,
  • investissement dans le médium comme dans les notes extrêmes,
  • belle synchronisation,
  • jolies tenues :

porté par un accompagnateur impeccable et mené par un chef de haute volée, le chœur Les Discours démontre une fois de plus son niveau remarquable.
Jean-Paul Imbert s’approche alors. Autant Pascal Vigneron – comme beaucoup de musiciens menant avec énergie et qui plus est réussite des projets ambitieux – est clivant, autant ce musicien-ci est de ces rares cadors de l’orgue à faire – à notre connaissance – l’unanimité parmi les organistes, panier de crabes s’il en est, qui louent avec des trémolos dans la voix ses qualités techniques, artistiques et humaines. Le bientôt-octogénaire s’attaque sans désemparer à la Quatrième saga de Jean Guillou (1930-2019), lequel a sévi sur ces mêmes orgues en 2018. Et là, Pascal Vigneron ne peut s’empêcher de lâcher un p’tit doigt en direction des rageux : il fait enregistrer cette pièce (“à la demande de Jean-Paul Imbert”) sur son orgue Virtualis, un impressionnant engin électronique permettant de jouer de l’orgue où y a pas d’orgue, et de l’orgue aussi où y en a mais où c’est pas prévu pour les pièces qu’il faut jouer. Précisons pour les lecteurs novices que, dans le milieu et les extrêmes de l’orgue, défendre l’orgue électronique, fût-il pas l’Allen ou le Johannus de base qui fait saigner des oreilles, de surcroît dans des églises où un vrai orgue avec des vrais tuyaux et tutti quanti existe, suscite un débat d’une virulence que les gens normaux – il y en a, paraît-il – peinent à imaginer.
C’est dans ce contexte que s’élance cette « saga » sur une flûte tremblante. Une anche répond, que nimbent bientôt des graves nébuleux. Elle persiste dans son motif déchiqueté en dépit des oppositions et des substitutions. La croit-on dissoute ? Au mitan, une violente secousse effrite la tranquillité apparente de la pièce. Voici que

  • syncopes,
  • formules obstinées et
  • décibels

frictionnent nos esgourdes en jouant avec

  • dissonances,
  • rebonds,
  • contrastes et
  • silences.

Le trémolo semble devoir emporter le morceau, une fois la boule d’énergie purgée… mais l’affaire se complique quand une nouvelle vague vient claquer sur le récif de la douceur. Celle-ci, énigmatique et fragile, aura le dernier mot, laissant le combat en suspens.

 

 

Intégrale d’Olivier Messiaen (1908-1992) pour orgue en cours oblige, deux pièces messiaeniques concluent le disque. Première étape, « O sacrum convivium », cet éloge du festin où l’on reçoit le Christ, où l’âme est remplie de grâce et où, en se ressouvenant de la Passion, nous intégrons physiquement le gage de notre gloire future, alléluia. L’incipit piano est magnifiquement rendu, captation incluse. Le crescendo qui suit et les diverses nuances sont excellemment réalisées. La pièce, bien connue de ceux qui la connaissent, est magnifique, mais la réalisation des Discours est – soyons sobre, pour une fois – tout à fait remarquable, redoutable « alléluia » sopranique inclus.
Seconde étape, l’un des tubes pour orgue du zozo (ben si, y a des tubes pour orgue, en sus des tuyaux, y a même des tubes de Messiaen, c’est dire) : « Dieu parmi nous » (“parmi” en en un mot), extrait de La Nativité, qu’endosse le sieur Michael Matthes. Pièce rock’n’roll presque punk, l’œuvre commence par faire descendre Dieu sur Terre avec fracas. Tout l’orgue va être mis à contribution, des jeux les plus doux aux jeux les plus puissants.

  • Travail rythmique complexe,
  • exploitation d’un mode harmonique captivant,
  • changements de registration,
  • cycles obsessionnels défiés par la pédale,
  • motorisme et
  • accords brisés descendants comme Dieu dégringole sur l’orange bleue en mode petit enfant :

dans cette œuvre très explicite et très parlante, Michael Matthes dessine un chemin de clarté qui donne une impression de simplicité à une composition très complexe à interpréter. Ce faisant, à son tour, il esquisse lui aussi, sans doute, une métaphore interrogeant la présence de Dieu parmi nous.
En conclusion, un disque captivant et fort bien réalisé, pour mélomanes comme pour curieux, à condition de l’écouter plutôt que de l’entendre, et de ne pas attendre un déferlement de décibels précipités ou de tubes. Bien sûr, nous eussions préféré qu’il fût accompagné d’une notice plus digne et mieux problématisée pour accompagner la distance entre le titre et le contenu ; et, bien sûr, nous ne sommes pas convaincus de certaines libertés prises, à notre sens, plus à contretemps qu’à temps :

  • les captations à Saint-François-Xavier, parfois non clairement liées à l’univers, posons-le ainsi, de la cathédrale de Toul (pistes gouleyantes, mais c’est pas toujours le sujet !) ;
  • le motet de Dupré, superbe mais dont nous n’avons pas su décrypter le rapport avec le sujet du disque ; et
  • la provoc’ consistant à enregistrer le Virtualis, quelque intempestive donc souhaitable soit-elle, dont la pertinence sous la bannière « 800 ans de la cathédrale Saint-Étienne de Toul » nous échappe.

Qu’importent ces bémols : l’on gagnera à considérer cette proposition comme un riche florilège musical festonné autour d’un prétexte arithmétique. Si

  • un chiffre rond,
  • la complicité des autorités locales et
  • la ténacité de ce diable de Pascal Vigneron

permettent de diffuser une musique d’un tel niveau, remarquablement propulsée ; si cette réalisation témoigne que, dans l’Est de la France, la musique d’orgue-et-pas-que n’est pas morte ; si la réunion d’un casting impressionnant permet surtout de présenter un panel de pièces variées et profondes, c’est que ce disque est, par ma foi, l’occasion de passer un beau moment d’1h10. Sans vouloir se hausser du col, on a connu pire torture.


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