admin

Pâques avec tambour et trompette à Saint-André de l’Europe (Paris 8). Photo : Bertrand Ferrier.

 

Dans la série des « improvisations du samedi soir », impossible de capter pendant la vigile pascale. C’est star, donc ce sont les jeunes au bongo et au saxophone qui donnent le la. Hors de question que l’orgue – interprète ou créatif – ait le moindre espace, tsss, tsss. Mécréants ! Heureusement, comme lesdits jeunes – concept forcément relatif – ont bien picolé toute la sainte nuit ou ont rendez-vous dans leur belle-famille voire « dans les territoires » avec papou et mamoune, le dimanche de Pâques, ils ne sont plus en état de.
Donc, en dialogue avec le curé, l’orgue, instrument de l’Église, reprend un instant sa place. Dans cette perspective, la présente improvisation sur « O filii et filiae », captée au matin du dimanche de Pâques, s’inspire de quatre problématiques :

  • évoquer l’inéluctable résurrection, à laquelle se réfère le rythme syncopé et presque impitoyable du boléro ;
  • convoquer le côté incompréhensible de la chose dont les premières victimes furent les apôtres (ce qu’attestent les lectures du jour) et qu’accompagnent les achoppements du rythme ;
  • manifester la recherche d’un espoir, qu’il soit croyant ou froncé des sourcils à cause de l’impossibilité de l’espoir, espoir que tentent de figurer les modulations dégingandées et l’atonalité sporadique ; et
  • offrir d’intégrer (ou de désintégrer) l’idée de résurrection par chacun, ce qu’incarnent le decrescendo résolu et le brouhaha qui l’accueille.

Bonne écoute et gracias aux curieux.