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Olivier Bardot et son bonnet dirigent l’Ensemble vocal et le Chœur de jeunes voix d’hommes de la Maîtrise de Paris. Photo : Rozenn Douerin.

 

Triomphe et joie le 17 décembre pour le concert de Noël offert par les forces vives vocales du Conservatoire à Rayonnement Régional de Paris, en l’église Saint-André de l’Europe.

  • Organisé en ce lieu à la dernière minute après le lâchage d’une autre paroisse (mazette, que merci pour sa sottise !),
  • porté par l’enthousiasme des artistes-enseignants encadrant les trois chœurs du conservatoire (gamines, jeunes filles et jeunes hommes),
  • soutenu par les étudiants-chanteurs-et-instrumentistes du CRR et
  • autorisé par la paroisse finalement accueillante,

ce récital a su associer la puissance d’un répertoire polymorphe, essentiellement sacré, et l’énergie incroyable du moment.

  • Le souci d’excellence,
  • le respect de la spécificité du lieu cultuel, qu’oublient tant de lieux sacrés comme ceux qui accueillent des concerts inappropriés parmi lesquels les billevesées voulzystes, et
  • la finesse des audaces populaires

ont conquis le public, certes acquis d’avance mais saisi in situ par la puissance des pièces proposées et l’intériorité des interprètes.

  • Les arrangements à écho de Patrick Burgan ont sidéré ;
  • la virtuosité presque discrète des disciples de Ghislaine Petit-Volta (Noam Angloma et Lila Souktani) a fait son p’tit effet ;
  • le pré-professionnalisme – y compris lors de la spatialisation proposée par la Maîtrise de Paris – des gamins de tout âge ici mobilisés a marqué ; et
  • l’incroyable vivier de voix et de musicalités sis rue de Madrid, par-delà les soucis administratifs que tout désir de concrétisation suscite, qui plus est si tu associes structure régionale et panique sanitaire , a marqué.

Bref, tout a ébloui. La solidarité des chefs – Edwige Parat, Richard Wilberforce et Olivier Bardot – a même frappé ceux qui pensent que la musique chorale savante n’est qu’un panier de crabes, ce qui est à la fois pas faux et pas que vrai.
Surtout, l’ingéniosité d’un programme couronnant un parcours musical intrigant par le tube de la soirée (l’arrangement de “Jingle bells” avec glockenspiel par James Pierpont et Olivier Bardot) par la Ceremony of Carols de Benjamin Britten, pièce fine, riche, multiple et captivante, surtout dans une église et à l’approche de Noël, a achevé de justifier l’enthousiasme foufou et parfaitement raisonné du public. C’était bien, c’était chouette, et cela a en sus permis à la Conférence Saint-Vincent-de-Paul Jeunes de réunir de quoi offrir deux repas aux cinquante à cent “personnes isolées” qu’elle accueille mensuellement, entre deux maraudes. En somme, la vie pourrait être pire. Évidemment, ça va pas tarder mais, en attendant, kiffons Noël, ne serait-ce que pour faire bicher la commissaire européenne souhaitant éradiquer ce mot.
(La photographe ne souhaitait pas que je partageasse son travail infra. Je le fais quand même, parce que je le trouve wow. Na.)

 

Photo : Rozenn Douerin