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Là où bientôt un piano. Photo : Bertrand Ferrier.

Soit, d’une part, une jeune claviériste de l’autre monde. Genre écorchée vive incapable de surjouer mais surdouée qui bosse comme une tarée, réputée ingérable alors que superpro et plus rigoureuse que n’importe quel rigoureux, enfin musicienne capable d’illuminer la moindre partition quand elle tombe en amour avec elle (ou qu’elle doit se la taper). Soit, d’autre part, une star du piano qui accepte de se produire à l’occasion de la troisième édition du festival Komm, Bach!. Sentons, je vous prie, le groove qui se met à battre le funky beat or somethin’.

Le Cyprien Assuied de l’orgue et la Esther Katsaris du piano. Photo : Bertrand Ferrier.

Le plus important est que nous n’affichons pas de jeunes talents au fronton du festival juste pour faire mimi tout plein. Nous les balançons plein écran. Sans pitié. Beaucoup plus grands que les supposées vedettes du moment. Magie de Hollywood made in Paris.

Photo : Bertrand Ferrier

Car, oui, à Saint-André, nous accueillons des vedettes. Pas en les suppliant. Pas en leur donnant l’occasion d’une super couverture médiatique pour faire pleurer Michel Drucker. Juste en discutant avec elles au hasard d’une formule qui se prenait pour de l’humour. Et elles ne viennent pas faire leur vedette. Elles viennent faire the truc qui fucking compte : du son, du feeling et de la zizik.

Au boulot sans public mais pour lui. Photo : Bertrand Ferrier.

Après, c’est vrai, tu invites pas la star pour qu’elle dédicace des ballons à des gamins avant de se barrer en limousine puis en jet payé par son club. Faut qu’elles bossent. Hé, ça n’empêche pas de profiter de leurs anecdotes et d’être leur porte-voix et de faire des photos, j’ai pô dit ça. Mais on est déjà dans un autre concept. Pas mieux, pas pire, mein Herr. Mais pas pire, that’s a fact.

Les chaises, des Notre Père en moult langues européennes, l’autel, des fleurs, la Vierge, un piano, pas de raton laveur mais Cyprien Katsaris. Photo : Bertrand Ferrier.

Par le fait même du conséquemment, voici l’essentiel : espérer que les deux hurluberlus, histrions et, je n’ai pas peur de le stipuler avec spécificité, zozos, convoqués pour le concert de ce samedi, se connectent sur la même vibe. Nan, en musicien, on naît d’accord : pas espérer. Juste voir ce que. T’y peux rien, après tout.

Bertrand, shut up, thanx, we’re working on it. Photo : Bertrand Ferrier.

Le respect de l’une – peut-être pour les audaces, les improbabilités, la personnalité anticonformiste, la bonhommie faussement tranquille autant que pour les doigts, le palmarès et le vécu – et l’honnêteté de l’autre reconnaissant le talent de la p’tite garçonne, lui faisant toute confiance musicale et n’hésitant jamais à parler vrai, ont fait que l’espoir, comme d’habitude, était vain : en répète comme dans la vie, le bon feeling suffit, no matter why.

Bertrand, told you we’re working on it. Photo : Bertrand Ferrier.

OK, le bon feeling et le boulot. Bref, en scluzzzivité, un extrait de la répétition dont le meilleur est autant pendant qu’à la fin. Si tu trouves pas l’hyperlien à suivre wow malgré l’enregistreur de mârde, surtout pour un premier essai, vas-tu donc bien te faire lanlère. Si tu veux voir dans quel camp tu es, teste, c’est ici. Et si ça te frétille, bienvenue samedi, on t’attend, et on feint pas, les milliers de commensaux Komm, Bach! savent que l’on n’est pas sympa pour le chiffre d’affaires : on est juste heureux de partager de la musique jouée par des extraterrestres.