
Trahi par beaucoup dans son fief, le festival Komm, Bach! finit de peaufiner ses dernières fusées partout où on l’invite. Faute de pouvoir enregistrer les ultimes concerts en l’église Saint-André de l’Europe, il se projette hors les murs grâce à la sympathie de titulaires et de curés ouverts à la beauté de l’orgue – et, le cyberconcert du 21 juin le démontrera, grâce aussi à la gnaque d’artistes inventifs.
C’était le cas ce samedi soir, où la manifestation s’est réfugiée, avec ses moyens artisanaux mais son cœur – au sens rodriguien – le plus hénaurme possible, sur un orgue grandiose et accueillant. Objectif : graver des tubes de Bach, ainsi que des improvisations, le tout sous les doigts tressautants de Vincent Crosnier, guilloumane devant l’Éternel et grand organiste devant quiconque a du goût.
Certes, sottise et pleutrerie sont bien de ce monde ; mais générosité et confiance existent encore, côté confrères et côté public. Les vrais le savent. Qu’ils en soient remerciés ; et puisse le cyberconcert du 21 juin nous donner raison à tous, hop-là !
