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SPA Grammont, 30 juillet 2018


C’est toujours un projet sympa : passer une matinée à s’ébaubir en baguenaudant avec des chiens qui, le reste du temps, sont cloîtrés dans des cages en attendant un éventuel adoptant. Après une désillusion pas si lointaine, j’ai appelé pour savoir si l’on pouvait sortir les chiens plus tôt, afin d’éviter d’être bloqué parce que « fait trop chaud ». Bonne nouvelle : oui, on peut se faufiler dès neuf heures. Youpi. Ainsi, je pus – avec un « s », merci – fasseyer dans le parc jouxtant le refuge de Grammont sans Clyde mais avec Bonnie. Arrivée de la Guadeloupe, elle est annoncée partante car adoptée. Opérée en conséquence, elle s’apprête à s’enfuir de la prison à sauts et à gambades, pour rigoler avec de nouveaux deux-pattes.


Et voilà, c’est tout. Parce que, non, en fait, pour sortir des chiens qui ne sont pas à l’infirmerie, c’est plus compliqué. Il faut les « réserver », apprends-je a posteriori.  Sinon, on les nourrit, comme d’hab’, et il convient de nouveau d’attendre 11 h pour les pouvoir promener. Sauf que, à 11 h, fait trop chaud, plus de promenade. Bref, j’ai sorti Bonnie, on a rigolé, on s’est hydraté aux fontaines car c’est sain (« Bonnie, bar ? »), on a grattouillé, mais il est vrai que, en repartant, j’étais assez d’accord avec elle quand elle me lança…

SPA Grammont, 4 juillet 2018


Parfois, c’est pas facile. Pas les chiens, hein. Enfin, si, mais c’est pas la question. Les gens, en revanche, c’est la réponse. Et le temps.


Dégager une grosse partie de la journée pour pouvoir sortir des monstres « à partir de 11 h », c’est joyeux mais c’est pas facile, facile. Pas facile, non plus, de côtoyer certains pairs bénévoles qui se prennent pour des chefs scouts parce qu’ils auraient été gendarmes, wow, et donc savent tout sur tout, surtout sur ce qu’ils ne savent pas (« Et voilà, tu as couru avec cette chienne, elle va avoir une torsion d’estomac et mourir dans d’atroces souffrances si on ne la surveille pas, surtout qu’elle vient d’être opérée et que tu l’obliges à marcher sur du macadam qui fait au moins 70°C, tu respectes un peu les animaux et les salariés ? / – Euh, sauf contre-indication, ça m’arrive. Les connards, hypermoins. Chais pô pourquoi »). Ne pas s’escagasser parce que, à 11 h 30, on arrête les sorties car « il fait trop chaud » (soit, mais c’est juillet : ne gagnerait-on pas à proposer des sorties plus matinales quitte à nourrir les monstres à un moment différent car, pardon d’étaler ma science expérimentale, mais le concept estival en Francilie, c’est que, souvent, à midi, il fait chaud ?).


Nan, juste sortir un nounours croisé berger allemand, une femelle, me dit-on, idiotement renommée Messi. Gambader sur l’herbe. Courir, oui, parce que l’on ne t’a rien spécifié, que le monstre en a envie et que, quand t’es un berger et que t’es pas sortie depuis 48 h, ça paraît pas absurde. Se poser à l’ombre pour grattouiller. Rentrer en faisant les cons. Croiser d’autres cons. Repartir vers le RER, un peu triste et pas mal colère. Bref.

SPA Grammont, 12 juin 2018

Et c’est reparti à Gennevilliers avec Maiko dit (par moi) El Barbichudo, un p’tit bonhomme hyper gentil mais hyper peureux suite à des expériences un peu hard. Du coup, il est fort cordial mais ses craintes font de lui un petit personnage à éduquer – et éventuellement, c’est malin de sa part, à porter à l’aller puisque, au retour, il aura hâte de rentrer.


Pour les amateurs de pikifien, voifi Connie (orthographe approximative, chien non référencé sur le site). Comme tout pikifien qui fe refpecte, c’est lui c’est qui qui décide. Où c’est-y qu’il va, quand c’est-y qu’il rentre au bercail – pour ainsi dire… Un vrai patron, sympa mais, je le soupçonne, un rien macroniste.


Bon, le truc, c’est qu’un chien de refuge, c’est toujours hypermoche et sale et difforme. Par exemple, Kenian (pas référencé sur le site). Ah, non, ça marche pas. Visiblement, le mec est un ancien chasseur, mais il peut aisément se transformer en berger de canards, pour ceux que ce profil intéresse.


Il était donc temps de finir les balades avec un personnage que l’on pourrait aisément prendre pour une chienne alors que, en vrai, c’est un cabri-gazelle qui n’aime rien tant que gambader dans les hautes herbes. Ladies and gentlemen, please welcome miss Anaïs. Pour ceux que cette belle gosse séduit, signalons qu’elle peut être adoptée par une famille d’accueil. Renseignements sur l’hyperlien. Et pour la suite, on verra dès que possible se fera, or something.

SPA Grammont, 21 octobre 2017


Puisque certains bénévoles se réservent sottement Jodie, ma chouchoute, voici mon contre-chouchou : Sotchi. Il vient d’arriver après avoir été retrouvé dans la rue (pourquoi c’est jamais moi qui retrouve des nanimals errants ?). C’est un chien que gentil, rigolo et câlin puissance mille. On sent qu’il n’a pas vécu que du bonheur à la façon dont il se soumet à la moindre panique, mais c’est un p’tit bonheur sur pattes. J’espère que je ne le reverrai plus. Même s’il a un certain talent pour le cirque au point de m’avoir lancé un défi sur le thème : « Tu sais loucher ? Grand bien te fasse. Mais allonger ton nez visagal, t’es cap ? »


Je lui ai proposé de faire plutôt une vraie pose, face objectif. Le résultat, indubitablement, fut beaucoup trop proximal.


Donc j’enchaînai avec les belles histoires du jour.  D’abord celle de Husk, superbe manière de husky, encore foufou tant il est affectueux. Ce monsieur n’est plus à l’adoption. En attendant d’être castré, il rigole et attend son maître.


Mais c’est difficile de prendre des photos sérieuses avec des chiens qui, sans cesse, se gaussent de vous.


Et la dernière belle histoire, c’est l’avantage du samedi : une famille a adopté un p’tit bonhomme, actuellement prénommé Spring et bientôt rebaptisé Karl. La mère (à gauche), Emma la fistonne (qui tient la laisse) et Pierre le fiston (à droite) sont venus revoir leur futur bonhomme à eux. Ils ont déjà tout acheté pour le recevoir, mais il n’a pas encore pu être castré, alors il reste cantonné à Grammont. On a fait une belle balade même si, quand il a fallu que je ramène le monstre en box, c’était pas une rigolade. Encore quelques jours de patience, et bientôt, youpi.

SPA Grammont, 23 août 2017


« Bon, ben, déjà, bonjour, j’crois qu’y a pas d’autres mots. »


« J’m’appelle Cameron, et je crois que je suis l’un des chouchous de Bertrand F. (et d’à peu près tous les bénévoles, en fait), en attendant de devenir le chouchou de celui qui me fera quitter ma putain de cage de béton. Oups, j’ai été influencé par l’idiolecte de l’autre zozo qui, après m’avoir fait passer pour un ornithorynque, a essayé de me confondre avec un sangularis porcus. Bref, pour me contacter, c’est ici. »


Puis, Jodie ayant été subtilisée par un autre bénévole, j’ai fricoté avec Falco. Las, le temps de prendre la photo, il avait déjà débordé le support.


Falco aime courir, jouer, courir, éventuellement profiter de quelques grattouillis, courir, se reposer à l’ombre et surtout courir en jouant. Du sport, du joyeux et, accessoirement, du beau gosse.


En revanche, quand je lui demandai une imitation, il me proposa « la fanatique d’Indochine écoutant le nouveau single du groupe ». Faut connaître, certes, mais c’est à s’y méprendre.


Et la séance se termina en un éclair avec Buzz.


C’est un ex-chien de chasse qui aime bondir, sprinter, faire des câlins, poursuivre des nanimaux sans laisse et qui, lorsqu’il est en confiance, peut même imiter « le pingouin hirsute » au sortir de la sieste. Que réclamer en susss ?

SPA Grammont, 9 août 2017


Rasta. Bébé d’un an et demi qui aime jouer. Au point de vexer le bénévole qui pensait avoir trouvé une idée hhhéniale en apportant de quoi permettre aux terreurs de boire, même si elles n’aiment pas siroter directement aux robinets.


Comme a commenté le fils d’une dame bâchée : « J’ai peur, le chien a une muselière. » Sous-entendu, je suppose : son promeneur, non. Un peu plus loin, les moutons, eux, ont monté un collectif (un « troupeau », dans leur langue) pour dénoncer des chiens « pas assez nourris donc porteurs d’intentions négatives et gustatives. » C’était chaud.


Heureusement, restaient les chouchous classiques.


D’abord le nounours sur pattes, madame Jodie. Capable de s’arrêter sur une voie de tramway et d’attendre un câlin pour redémarrer. Complètement frappadingue, mais presque gérable dès qu’elle a sa dose de câlins. Bonne définition d’un idéal de vie, me semble-t-il.


Et enfin le bâtard magnifique, Mr Cameron. Aime aussi les câlins, la bagarre violente et sanglante avec arrachage de bras, et les grattouilles. Un idéal de vie alternatif bien sympathique, ma foi. (Même si mon abreuvoir en plastique a, cette fois, été assimilé à un ballon dégonflé, mais bref.) Surtout pour un ornithorynque.

Beware


On ne se méfie jamais assez des LAPINS.

SPA Grammont, 29 juillet 2017


Hey, bonjour parmi nous ! La mauvaise nouvelle du jour, c’est que Jodie, le nounours têtu qui aime les câlins, était toujours au refuge de Grammont (92) quand j’y débarquai. La bonne nouvelle, c’est que j’étais le premier sur le coup pour la sortir, suscitant moult regards et commentaires envieux des collègues bénévoles (« Merde ! Tu m’as piqué ma Jodie ! »). To make a long story short, on a fait les cons, on s’est boulifiés et on a sa mère LOL.


Au retour, la mauvaise nouvelle, etc. Bref, j’ai sorti Cameron, un chien qui prend tout le monde pour des nounours et veut donc faire des câlins à chacun. C’est une bonne base relationnelle, je trouve.


D’autant que, comme il y avait moult bénévoles, ce jour-là, on avait le temps de pratiquer force activités comme la lutte féroce (à mort, forcément à mort), le grattouillisme, la dégustation friandistique, l’arrêt bistro aux bornes d’eau prévues à cet effet et le déchiquetage de bûches. Bon, comme il n’y avait pas de bûches, une brindille a fait l’affaire, mais c’est pour dire.


Un p’tit dernier pour la route ? J’ai engagé papy Garou (quinze ans, quand même), manière de malinois censé être un p’tit vieux qui marche à deux à l’heure. Ce qui est plutôt vexant pour le bénévole qui se croit fringant ou assimilé, dans la mesure où tu dois trottiner pour le suivre quand il déambule.


(Ouais, je sais, il bave sur la photo, mais bois un coup après un sprint de plusieurs minutes, et on verra si tu fais ta Beyoncé.)
Ensuite, sur le chemin du retour, il a voulu monter au Belvédère du parc. Il s’est installé, tranquille, en scrutant l’horizon pour voir si un adoptant n’était pas sur le point d’arriver afin de fêter ses seize ans chez lui.

SPA Grammont, 14 juillet 2017


Pendant que l’on dépense des millions d’euros pour des trucs inutiles dont tout le monde se fout (inviter les présidents français voire américain et leurs greluches dans les plus beaux restaurants de la capitale, faire défiler des gens qui sont censés avoir autre chose à glander ou leur faire jouer les « Daft Punk » pour célébrer la nation, au s’cours, etc.), il m’a paru pertinent de ne rien payer mais d’aller saluer les zozos du refuge de Grammont. À commencer par Elixir qui, malgré son nom masculin, est une chienne rigolote quoique un peu speed (ce qui, à mon sens, est plutôt une qualité sauf si on est mou comme une chiffe, bref). Elle aime fouiner avec sa truffe, voire l’inverse, sait boire au robinet toute seule et n’hésite point à facétier lorsque s’en présente quelque occasion. Une bonne base, n’est-il point ?


Edji est un magnifique chien de chasse, qui rêve de courir et de courser du gibier de tout poil ou toute plume. Sa passion n’est donc pas de faire des câlins, et cependant il ne refuse ni la grattouille, ni la chicane. Avec un maître correctement barré, il apprendrait vite à maîtriser galéjades, triple axel sur son lit de mouvements smurf, et dissertation de philosophie. En attendant, comme ses pairs du moment, il se fait bien suer dans un box en béton. On devine la marge de progression menant vers la joie absolue et la rigolade décomplexée.


De nombreux bénévoles étant présents, les balades purent être un brin plus longues que de coutume. Malgré cela, je choisis de terminer les festivités avec Jodie. En entrant dans sa cage pour lui passer le harnais, je fus assailli par un grizzly cherchant à me nettoyer le visage à coups de langue. Cette entrée en matière avec le gros nounours nous permit de passer directement aux choses sérieuses. Par exemple, une fois seuls, je lui demandai si elle savait ce qu’est un triangle – ben, parce que je demande ce que je veux, pis j’ai pas trop à me justifier, je crois. Voici sa réponse.


Encouragé, je lui demandais ce que, si l’on suivait son postulat définitionnel liminaire, ne serait pas un triangle. Sa proposition ne se fit point attendre.


Comme, en plus, cette chienne est à la fois un grizzly et un âne (à tout moment, elle peut refuser d’avancer – ben, parce que, pis elle a pas trop à se justifier), l’adopter, c’est adopter un zoo, une ménagerie et une prof poilue de géométrie triangulaire. Aime bien ce nounours, moi.

SPA Grammont, 28 juin 2017


D’abord, s’occuper du chouchou, Mr
Cameron, croisé tantôt, dont on est rassuré et triste qu’il soit encore au refuge, d’autant qu’il est hyperdifficile à photographier si on veut saisir et ses oreilles et sa langue, mais bon. (Du coup, on ne s’étonne pas que, en fond de photo, la dame à la poussette préfère se voiler la face.) En dépit de son nom bof-bof, Cameron est un nounours énergique, complètement cinglé, qui aime les câlins, les courses, la déconnade et l’arrêt pour boire des coups. Me fait penser à quelqu’un mais me rappelle pas qui…


… ce qui fait bien marrer
Edji, un braque straordinaire, tout concentré sur son besoin d’énergie (mais qui accepte les grattouilles une fois bien défoulé). Le genre de mec rigolo qui arrive dans le parc en fredonnant « Pom, pom, pom, les lapins, on arrive ». Y a de la sportivité, car autant il n’a pas une once d’agressivité, autant quand il sent une p’tite boule de poils à proximité, mieux vaut pour elle envisager une prompte retraite. Par respect ou mesure de sécurité. Sont pas dans la même caté, faut dire aussi.


Lui, c’est
Hendrix. Il est censé sortir tous les jours, même s’il n’a pas été officiellement exfiltré depuis trois jours. Il est rigolo, gentil, puissant, au taquet, toujours partant pour un sprint de quelques kilomètres. Du coup, ses anciens adoptants l’ont abandonné car « il a besoin d’espace ». Ben oui, c’est un assimilé pointer, faut qu’il bouge son body et fourre sa truffe un peu partout, sot.
Enfin, cette visite au refuge de Grammont fut aussi l’occasion de constater que, après l’accident survenu avec un rottweiler suite à une tentative de muselage réalisée par une autre bénévole,  des bruits ont été répandus sur mon compte (« Pourquoi t’as pas respecté les consignes ? / – Lesquelles ? / – En tout cas, t’étonnes pas si / – On est dans la blague ou tu me chauffes, là ? ») et de constater que ma nullité absolue à passer une muselière a finalement retenu l’attention de la direction, puisque, contrairement à la loi, le molosse est à présent promené sans muselière. Bertrand Ferrier, gros nul de merde, mais peut-être pas tant que ça – bref, comme je suis pas venu parler avec des benêts mais jouer avec des stremons, j’essaye juste de ne pas donner un phoque à ce cirque. J’essaye, hein.