Denis Levaillant, « Piano Works 8 » (Azure Sky) – 2/4

Première de couverture

Le huitième volume de l’œuvre pour piano de Denis Levaillant, dont nous avons esgourdé l’incipit ce tout tantôt, s’inscrit dans une geste annoncée en dix épisodes.

  • Les deux premiers volumes exposaient les « mouvements » et « portraits » dessinés en 1980 ;
  • les deux suivants captaient « préludes baroques » (aux partitions inédites) et « études africaines » créés en 1990 ;
  • enquillaient les deux volumes d’images-études et les pièces pour deux à quatre « petites mains » ;
  • pour conclure l’ample cycle, s’enchaînaient
    • le « cahier d’inventions » (inédit) glanées entre 2010 et 2025,
    • les « études minimalistes » de 2024 et
    • des miscellanées mêlant hommages, arrangements et pièces brillantes.

Les « chansons simples » du premier volume alternent

  • de « petits rien-du-tout »,
  • d’évocateurs « chants d’amour » et
  • une curiosité à laquelle nous allons venir dans quelques lignes.

 

 

Le deuxième « Petit rien du tout » joue la carte

  • des pointillés en clair-obscur,
  • de l’hésitation itérative et
  • de l’esquisse aspirée par les aigus,

ce qui permet à Nicolas Horvath de caractériser finement les registres, entre

  • la basse solide qui ponctue les différents segments,
  • les accords qui animent parfois le médium, et
  • le haut de la tessiture qui permet d’envoler la partition jusqu’à l’effacer dans l’ineffable.

Le troisième « Attendre, dit-elle » égrène des chapelets de note qui se balancent, plus glassiens que satistes, et hop. Compositeur et interprète jouent sur

  • l’équilibre et le petit sursaut,
  • le régulier et les surprises harmoniques,
  • l’évident et le mystérieux.

 

 

Le dixième « Chant d’amour » propose un duo entre mélodie et ligne de basse ajourée. Dans cette miniature, il y a

  • de la méditation,
  • de la nostalgie et
  • une atmosphère rêveuse au sépia assumé

que la retenue sans chichi de l’interprète rend fort gouleyante pour les oreilles, long point d’orgue inclus. Le quatrième « Petit rien-du-tout » travaille le dialogue très levaillantique entre une main droite élégiaque – voire lyrique, ici – et une main gauche déclinant posément une harmonie inventive. Nicolas Horvath en déploie la tension entre

  • rigueur et liberté,
  • sérénité des graves et plaisir des arabesques,
  • immuabilité de l’énoncé des basses versus capacité de la main droite à folâtrer presque gaiement.

La surprise annoncée s’appelle « Du jour à la nuit » et s’apprécie avec une bonne dose de sustain. Elle part sur une marche descendante vite interrompue qui devient le moteur de la pièce.

  • Trouvailles harmoniques,
  • jubilation du contretemps,
  • mix’n’match associant
    • notes,
    • résonance et
    • silences

animent le onzième épisode du premier volume des Piano songs, qui se termine sur le troisième « petit rien-du-tout ».

 

 

  • Frictions harmoniques,
  • accords répétés,
  • douceur épicée par
    • des collages harmoniques,
    • des suspensions narratives et
    • une complémentarité entre allant du tempo et utilisation longue du son associant
      • attaque,
      • vibration et
      • dissolution
        • nette,
        • progressive ou
        • liée au surgissement d’une autre note.

Une belle fin de cycle qui conclut sobrement ce premier ensemble de douze mélodies. Nous découvrirons bientôt le début du second volume. À suivre !


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