Denis Levaillant, « Piano Works 8 » (Azure Sky) – 3/4

Première de couverture

Le second volume des chansons pour piano de Denis Levaillant s’ouvre sur « Le jardin du sanglier ». Pourtant, rien de pataud dans l’énoncé.

  • Des déséquilibres à contretemps,
  • des mordants plus énergiques que puissants,
  • des itérations finement habillées dans des changements de registres fonctionnant comme des harmoniques,
  • des arpèges prolongés par la magie du sustain

En somme, une pièce habile au titre sciemment mystérieux. La « ballade de la poupée » joue

  • la tranquillité attendue,
  • le minimalisme enfantin et
  • le calme bienfaisant

sans se priver

  • du plaisir de la modulation inattendue,
  • de la dissonance qui va bien ni
  • de la suspension qui crée la narration.

 

 

Alors que l’on regrette un tantinet le fade-out trop artificiel quand nous eussions aimé, dans notre splendide magnanimité, une extinction du son plus naturelle, « Couleur des jours n°1 » entreprend de chercher un sens dans l’égrenage de trois notes de basse envolées par les octaves de la main droite. Il y a

  • de l’attente,
  • du recueillement, et
  • du possible qui se cherche sans oser s’assumer.

Denis Levaillant et son interprète animent la page musicale par des fluctuations

  • de tempo,
  • d’intensité et
  • de registre

qui dessinent une interrogation sinon hypnotisante, du moins intrigante.

 

 

« L’Errance » explore les liens entre médium et suraigu.

  • Hésitation,
  • contretemps et
  • figements provisoires

se révèlent moins sinueux que rythmés par l’énoncé ternaire des basses et l’oscillation de la main droite avant son immobilisation à la double barre. « Who knows? », toujours fondée sur le trinôme de la senestre, associe

  • simplicité du dire,
  • épure du commentaire,
  • ressassement des motifs  et
  • question du sens, consubstantielle au titre.

Pour son troisième réemploi, « Attendre, dit-elle » explore un maelström de douceurs amères tels que

  • la dentelle de la brièveté,
  • la fascination inutile de l’octaviation,
  • le plaisir bizarre de la fêlure,
  • l’intensité relative de la rhapsodie bien tempérée et
  • la déceptivité heureuse des fausses fins.

De quoi animer la curiosité pour la dernière partie et du second volume et du disque.


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