Le Kremlin et moi
Quand je chante ou quand j’écris, j’aime bien raconter des histoires mais j’aime aussi raconter des géographies. Au point que, dans mon catalogue de chansons, j’ai créé une catégorie intitulée “chansons géographiques”, elle-même subdivisée en plusieurs sous-catégories, parmi lesquelles la “chanson ferroviaire” et la “chanson banlieusarde”. C’est au croisement de ces deux espèces que se situe la chanson du jour, qui vient de franchir – d’où le présent post – les 15 000 écoutes sur Spotify. En vrai, j’aime bien les sites de streaming car ils me semblent très étranges. Sur Spotify,
- pendant des années, je culminais à plus de 4000 auditeurs, ça me semblait hénaurme ;
- en ce moment, ça tourne autour de 300, ça me semble hénaurme ;
- quand les derniers ne seront plus que 20, je crains de continuer à trouver ça énorme.
“KB” est une chanson
- géographique car elle s’inspire d’un lieu,
- banlieusarde car, même si on ne peut pas dire qu’elle en donne une description super précise, elle tricote autour du Kremlin-Bicêtre (et non du Kremlin-Biceps, la ville où André Bourvil aimait pratiquer du sport quand il n’était pas à Maubeuge) et
- ferroviaire car elle roule sur les rails d’un transport, collectif et subjectif à la fois.
Je me souviens que, le soir précédant l’enregistrement de la chanson sous les micros de Réjean Mourlevat (on devait enregistrer 44 chansons ou presque en 5 jours, fallait donc être efficace et souquer ferme après la journée de prise de son), planté devant mon piano en plastique, je n’avais plus aucune idée de la tonalité ni de la musique de cette chanson que j’avais pourtant souventes fois fredonnée sur scène. J’ai pensé que c’était l’occasion d’en écrire une autre version – c’est celle-ci qui, désormais, est disponible sur le double disque (re)commandable ici avec, à la trompette, l’ami Fabrice Dupray.