Les “Tableaux” de Moussorgski by Bonafos

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Malgré que l’on en ait, un jour ou l’autre, il faudra bien écrire l’éloge du Covid et de son traitement par le gouvernement français. Par exemple

  • parce qu’il a rendu patente la pulsion dictatoriale de cette soi-disant démocratie quasi parfaite dont les vedettes, vivant dans un petit monde de privilégiés sis largement au-dessus des lois, méprise ouvertement le peuple en général et les gens en particulier ; ou
  • parce qu’il nous a permis de bien rigoler jaune quand la déliquescence du système public de soins a été
    • d’abord découverte par ceux qui l’avaient organisée,
    • ensuite combattue non à coups de milliards mais en faisant applaudir les béni-oui-oui,
    • enfin, utilisée pour financer – à l’échelle européenne et dans le plus douillette opacité, s’il-vous-plaît – les petits copains des gros labos ; ou encore
  • parce qu’il a révélé la pulsion de soumission non seulement d’une partie de la population mais plus spécifiquement de gens à qui l’on aurait l’accolade sans confession – des amis que l’on croyait dotés d’un cerveau donc d’une certaine indépendance d’esprit, ou des artistes que l’on estimait et qui ont paniqué à l’idée d’être privés de médias et de subs si leur était accolée la nouvelle ÉIA – l’Étiquette Infamante Absolue – de “complotiste”, officiellement chargée de succéder dans ce rôle à “antisémite” et attribuable à tous ceux qui n’ânonnaient pas les deux rengaines obligées du moment : “Vaccinez-vous” et “Mais restez chez vous !”.

Parmi les raisons de rendre grâce à cette cochonnerie ajouterons-nous, ne serait-ce que parce que c’est le sujet de cette chronique, que la fermeture totale des lieux de culture où grenouillaient en nombre

  • les inutiles trop cossards pour fonder une starteupe dans un incubateur de cette nouvelle Californie qu’est la Seine-Saint-Denis,
  • des sans-dents toujours à réclamer des moyens pour enseigner la musique (vous avez bien lu : la musique, pas le code, la musique, allô, quoi !) et
  • quelques frotte-instruments coûtant un pognon de dingue juste parce qu’ils ne veulent pas traverser la route (à ne pas confondre avec les coquins accumulant leur fortune à coups de subs à six ou sept chiffres de l’État – eux, bien assis sur leur pognon, n’étaient certes pas gênés par l’arrêt de travail généralisé et pouvaient donc prôner avec une touchante sincérité de jean-foutres l’abstinence culturelle à l’ombre de leur cocotier),

a aussi permis la réalisation de projets suspendus faute de temps disponible.

 

 

Parmi eux, cette incroyable aventure des Tableaux que Modeste Moussorgski exposait et que, immodeste, Pierre-Marie Bonafos s’approprie en les jazzifiant via

  • paraphrases,
  • commentaires,
  • variations et
  • improvisations.

Jazzeux ou jazzophobe, on ne peut qu’être saisi par

  • la variété des couleurs obtenues par le septuor,
  • la subtilité volontiers humoristique des formes d’inspiration,
  • la qualité des arrangements et
  • l’agencement malin des idées profuses qui les irriguent.

Pour un récit plus détaillé de cette œuvre impressionnante par son audace, son ambition et sa réussite, on trouvera ici un compte-rendu de sa première exécution en concert. Le disque est désormais téléchargeable en version numérique çà (à cette adresse, on a aussi loisir de l’écouter en intégrale) ; et ceux qui possèdent encore un gramophone peuvent l’acquérir sous forme physique (attention ! du 7 au 14 septembre, prix de lancement – faut bien faire la promo !).