Carlos Zaragoza et Kishin Nagai, “Five verses” (IBS) – 5/5

  Quand on se voit commander une pièce pour un examen final permettant d’obtenir un prix du CNSMDP, non seulement il ne faut pas hésiter à en demander beaucoup à l’interprète, mais c’est même une obligation absolue. Pourtant, régulièrement, des musiciens férus de musique contemporaine viennent puiser dans ces partitions à peu près injouables pour…

Rachel Koblyakov joue toute seule (Orlando Records) – 5/5

  Roi du remix comme chacun sait, Pierre Boulez s’est souvent plu à développer des extraits de certaines de ses œuvres pour accoucher de nouvelles propositions. Ainsi de ces Anthèmes inspirés par un extrait d’…explosante fixe…, finalisé pour honorer une commande du concours Yehudi-Menuhin. D’un point de vue technique, selon l’analyse de Robert Pincikowksi,  …

Rachel Koblyakov joue toute seule (Orlando Records) – 4/5

  Le jour de la Fête de la musique, avec sa cohorte de covers mal ficelées et de déviances wokistes peu engageantes (“Venez à la Gaîté lyrique, des DJettes programment des femmes mais, exceptionnellement, les hommes peuvent venir”), il est joyeux de recenser une musique souvent oubliée de la Fête – en l’espèce, la Troisième…

Rachel Koblyakov joue toute seule (Orlando Records) – 3/5

  En 2006, Wolfgang Rihm s’attaque à Über die Linie VII, façon Colloque guilloutique : un titre générique rassemblant de nombreuses pièces très variées, seul le numéro peut les différencier. Cela fait alors trente ans qu’il a rejoint le clan des figures tutélaires de la musique contemporaine. Au cœur de sa partition dépassant les 21′…

Rachel Koblyakov joue toute seule (Orlando Records) – 2/5

  Voici le premier enregistrement du premier opus officiel d’Orlando Bass : près d’un siècle après la sonate de Paul Hindemith ouïe tantôt, le Franco-Britannique, familier des habitués de ce site, griffonnait trois mouvements qui bousculent le disque et le font basculer dans un répertoire plus abrasivement contemporain. Dès l’ouverture du premier mouvement, le compositeur…

Fabien Touchard, “Études pour piano”, Hortus – 3/3

  Après un premier épisode innocent puis un second qui frétillait, nous avons retardé le triste moment autant que possible mais, a y est, obligé, plus moyen de reculer : voici venue l’heure de la Neuvième étude de Fabien Touchard, “In hora mortis”, composée en 2016 et dédiée à Olivier Messiaen. Philippe Hattat est au…

Fabien Touchard, “Études pour piano”, Hortus – 2/3

  On avait quitté les Études pour piano de Fabien Touchard sur la quatrième, interprétée avec brio par Philippe Hattat. C’est ce même pianiste qui se voit confier la cinquième, “En suspens”, composée en 2012 et dédiée à György Ligeti.     Entamée sur un motif minimaliste, l’étude s’ouvre bientôt à la résonance, à la…

Fabien Touchard, “Études pour piano”, Hortus – 1/3

  Né en 1985, Fabien Touchard revendique neuf prix du CNSMDP – CNSMDP où, sur ces entrefaites, il a été nommé professeur de contrepoint en 2019. Dans le disque dont commence ici la chronique, il rassemble douze études composées entre 2010 et 2022, revendiquées comme “d’une grande virtuosité”, accompagnées de deux “limbes” d’1’30, qui le…

The Exterminating Angel, Opéra Bastille, 29 février 2024 – 2/3

  Avec une lâcheté confinant au cliffhanger, nous avons abandonné The Exterminating Angel au moment où la belle scène stéréotypée de la réception de grand standing qui ouvre l’opéra s’enrayait définitivement en bégayant. En effet, à cet instant, il n’est plus possible de se voiler la face : rien ne va plus. Les personnages déchirent…

Alain Fourchotte, “Cordes tressées” (Triton) – 4/4

  Pour la dernière chronique relative au florilège consacré chez Triton à la musique de chambre d’Alain Fourchotte, maintenons notre conseil à tout auditeur souhaitant écouter Cordes tressées en général et le Freundlich trio en particulier : ne pas lire le livret. Le risque est grand d’apprendre que l’œuvre doit être comprise comme une “synthèse disjonctive…

Alain Fourchotte, “Cordes tressées” (Triton) – 2/4

  Après un trio pour cordes, la monographie d’Alain Fourchotte s’enrichit d’un duo pour violon et piano intitulé Espoirs et articulé en quatre mouvements trois lents et un rapide (le troisième). Composée en 2011 et dédiée à Saskia Lethiec, qui tient ici le violon au côté de son complice coutumier Jérôme Granjon, elle évoque “les…

Alain Fourchotte, “Cordes tressées” (Triton) – 1/4

  Prélude   Reconnaissons qu’il n’est jamais facile de rendre compte de quoi que ce soit. Ainsi, vin, tableau, musique échappent à notre capacité de verbalisation. C’est le principal projet des chroniques que je publie ici : travailler le langage pour rendre compte d’une sensation, d’une intuition et d’une opinion sans considérer que l’affirmation se…

Nicolas Horvath joue Morteza Shirkoohi

  À l’occasion de la publication aussi fraîche que fresh des Arteeman par le label Collection 1001 notes, voici la notice écrite pour le livret de ce disque digital. Pour acheter le disque et en écouter un extrait hypnotique, c’est ici. Supplique pour écouter la musique par-delà le bruit de la musique Il est de…

À la vôtre !

  Lors du lancement de la cinquième saison du festival Komm, Bach!, Hervé Désarbre a débouché deux bouteilles offertes par Hans-Uwe Hielscher. Voici la première.    

Orlando Bass joue Olivier Penard et Orlando Bass (Dux, 1/2)

  Enregistré avant et après le Premier confinement, le premier double album d’Orlando Bass, sponsorisé par la Banque populaire et porté par le label polonais Dux, s’éloigne résolument des standards du genre. Ce n’est pas un double récital réuni en coffret, car les deux compositeurs ici présentés revendiquent des affinités jusque dans leurs divergences ;…

Contours de l’alto nouveau

  Il n’y a pas de solutions. Il n’y a qu’un peu d’avenir. Juste – et c’est tant – du possible à susciter, des émotions à fomenter, de la musique à partager. Si vous partagez cette désillusion joyeuse, bienvenue sur mon boulevard… et celui de Brett & Pat.    

Ceci n’est pas une sonate

Trois mouvements. Vif – lent – vif. Le tout porté par la sonorité chaude et polymorphe de Brett Douglas Deubner, altiste passionné de créations consonantes ou désarçonnant les habitudes auditives des mozartophiles. Ceci est une création offerte au festival Komm, Bach! pendant le Grand Confinement. Pas une sonate. Des miniatures, nuance. Bonne (re)découverte. Retrouver le…

… explosante-mouvante

Pendant le Grand Confinement Universel, David Sampson et Brett Douglas Deubner ont fait cadeau d’une Première mondiale au festival Komm, Bach! que je phagocyte avec une touchante modestie. Cet événement persistant tient à brasser un répertoire large allant de jadis aux aujourd’huis en passant évidemment par JSB. Dans la tradition des pièces contemporaines volontiers accueillies…

Points de suspension

  Défricheur de répertoires rares, contemporains et souvent minimalistes, Nicolas Horvath explore avec gourmandise les trouvailles de jeunes compositeurs à qui il offre une vitrine luxueuse. En témoigne cette proposition de Melaine Dalibert, mise en valeur – pour le concert des Paysages intérieurs – par un jeu associant concentration et velouté.    

Entre ciel et Terre

  Parmi les splendeurs de la catastrophe (parfois), ces œuvres que nous créons en nous inspirant d’un décès. Illustration avec une miniature suspendue comme un jardin, signée par Peter Eötvös et interprétée par Jasmina Kulaglich.    

Sinon, y a Calogero, mais c’est tout pourri

Le prochain concert du festival Komm, Bach! célèbre l’orgue surtout récent et le talent d’un jeune organiste-flûtiste à bec-compositeur du nom d’Aurélien Fillion. Alors, bon, sur ce site, on est cash, donc on dit les choses tout rond, parce qu’une tautologie n’a jamais nui aux blagues de Toto : le mec ne comprend rien à…

Ça va sonner

Soyons trichotomique, ça fait du bien, parfois. Il y a trois sortes d’organistes : ceux qui se plaignent parce qu’ils sont toujours invités à donner des concerts quand il fait trop froid, ceux qui se plaignent parce qu’ils sont toujours invités à donner des concerts quand il fait trop chaud, et ceux qui ressortissent des…

Daniel Kientzy (3/3), « Fender contre sax », Nova-musica

Le principe Sept saxophones, un piano Fender-Rhodes, une guitare électrique Stratocaster, une guitare basse Precision-bass, les neuf (hors Fender) étant, au moins partiellement, joués par Daniel Kientzy. Sept créations sans concession, commandées et réalisées dans un disque Nova-musica par le multisoliste. Le contenu Est-ce pour « ne pas faire peuple », ainsi que Daniel Kientzy le revendique…

Adam Bernadac, l’organiste de son époque

Si vous croyez que l’orgue, c’est le truc qui joue en gros scluzivman la marche nuptiale avant le mp3 d’Édith Piaf, ou si vous postulez, selon le théorème de Radio-Classique, que la belle musique s’arrête en 1750 quand périt Johann Sebastian Bach, on a préparé un concert pour vous. Mais bon, si vous croyez pas…