SPA Grammont, 19 août 2016
Direction la SPA de Genevilliers, ce jour. Et d’abord filer ni à Pau, ni à Lourdes mais sur Dax, dit Big Nounours. Avec son auréole blanche en forme d’hélicoptère et sa balle, bien sûr.
Puis Choupette – pas référencée sur le nouveau site, calamiteux, de la SPA. Une mamie plus têtue que ne l’étaient mes propres grands-mères, et pourtant ! Pour le reste, pas chiante et pas mécontente de se dégourdir les gambettes avant de retourner à l’infirmerie.
Calypso – pas référencée non plus – est aussi un peu triste à cause de son séjour à l’infirmerie… mais elle va bientôt quitter Genevilliers pour habiter avec une nouvelle famille. Y a plus qu’à tenir, comme on dit quand on n’est pas celui qui, précisément, n’a plus qu’à.
Après, j’ai sorti Oural – pas référencé non plus, c’est dire le haut niveau de la cyberSPA -, mais une autre bénévole avait peur du chien qu’elle avait exfiltré. On a échangé, j’ai donc récupéré Joe – pas référencé non plus, c’est beau, quand même, le professionnalisme. Et on a fait les cons, puisque c’était notre projet commun. Du coup, j’ai eu droit à des câlins et ça, c’est le p’tit plus qui fait pas de mâle – ô humour quand tu nous tiens, etc.
Et on finit avec un grand pom pom pom, Mr Hulk en personne – pas référencé, chanson désormais connue. Y a du sdibidibop dans ce monstre qui, quoi qu’il soit toujours au taquet, aime se rouler dans l’herbe, faire des câlins et jouer. Ah, petite originalité, il aime aussi faire des selfies. Et pourquoi pas ?
(Et Golan-le-chouchou ? Adopté !)
Humour qui sent le trou
– Oui, bonjour, c’est l’imprimeur. Sur les pages 385-386, on a rien. C’est normal parce que le chapitre s’appelle « L’Homme troué », ou il y a vraiment un problème ?
– Oh, putain, dites-moi où la compositrice est en vacances, je vous jure que je vais lui trouter sa gueule de nulle. On n’aura qu’à dire que je suis un déséquilibré et que j’avais bu comme un trou. (Eh ouais, moi aussi, j’ai beaucoup d’humour in a way.)
Éloge anthume post-mortem
En 2010, paraissait De Sarcelles à Compostelle. La mémorable histoire des deux fous qui voulaient voir Saint-Jacques (Les Portes du Soleil) – un récit de voyage de Mathieu Lours auquel j’avais prêté la patte. Ce récit trépidant (et en vente ici, faut pas déconner) était émaillé de portraits. Dont celui d’Odette, qui vient de décéder. En hommage à la plus improbable des vigies de tribune, voici ce portrait qui l’avait, m’a-t-on dit, beaucoup fait rire.
Ah, et oui, je sais, c’est moche ; mais celui qui veut m’offrir un nouveau scanner n’a qu’à me l’offrir, na.
Un abécédaire d’organiste liturgique
Supplément illustré à L’Homme qui jouait de l’orgue (Max Milo, 2015)
A comme attente
Quand l’organiste est de ceux qui jouent loin de chez eux, matin et après-midi, il lui faut parfois transformer sa « tribune » en cantine. Et attendre que le temps s’accélère. (Noter l’absence de couvert, qui va bientôt susciter l’auto-colère du musicien.)
B comme best of
À force d’être utilisées, certaines partitions souffrent. Ici, digest de « Que ma joie demeure ».
C comme chaussure
Que ce soit pour marcher d’une gare à une église ou pour jouer de la pointe et du talon sur des pédaliers, les organistes sont souvent les plus mal chaussés, n’en déplaise aux cordonniers. Un organiste liturgique pourvu de chaussures impeccables est un fake.
D comme déstructuration
Parfois, sur les tribunes d’orgue, on trouve des signes laissés par des collègues. Ici, un exemple élaboré de « déstructuration pour tuer l’ennui ».
E comme escalier
Sas entre la vie mortelle et la tribune de l’orgue, l’escalier qui conduit à l’instrument peut être piégé (ou victime d’une grosse colère de l’organiste)…
… mais il peut être aussi pavé de gouleyantes tentations.
F comme frime
L’organiste liturgique n’aime pas être pris en photo, mais il lui arrive de faire une exception quand il joue un bel et gros orgue. (Photo : Rozenn Douerin)
G comme graphie
Parfois, l’orthographe, y compris celle des prénoms, c’est important – même si l’organiste, toujours à la recherche de cachets, n’est pas opposé à l’idée de jouer lors de mariages voire de divorces homosexuels.
H comme hors-sujet (ou pas)
Quand l’organiste est en état de déprime avancée, il peut imaginer qu’une affiche publicitaire croisée dans la rue est une saisissante synthèse de sa vie professionnelle.
I comme impressionnant
Sans doute par un touchant souci écologique, les partitions pour l’organiste sont parfois imprimées sur des papiers recyclés. Mais, sur des faux papiers à en-tête aussi impressionnants, c’est rare.
J comme joyeuses Pâques
Ce n’est un secret pour personne, l’univers des organistes est bien plus impitoyable que celui de Dallas. Mais un mot posé avant de quitter la tribune laisse penser que ce n’est pas toujours le cas.
K komme kabalistique
Quand le programme de la messe n’a pas été établi à l’avance, il arrive que l’organiste soit amené à le griffonner in extremis sur ce qui lui tombe sous la main. Quitte à avoir du mal à se relire (même lui)…
L comme lecture
À l’entrée des églises sont souvent déposés des revues et tracts de tout type. Vraiment de tout type.
M comme moment oups
Savez-vous pourquoi les musiciens classiques portent des queue-de-pie ? Eh bien, entendez un « crac » suspect en allant jouer un enterrement, et vous comprendrez.
N comme Noël
Une année, pour Noël, une paroissienne m’a offert une voiture. En gomme, mais bon, c’est plus facile à garer.
O comme obsèques
Parfois, les programmes d’obsèques sont schématiques, parfois ils sont trop détaillés. Et parfois, même pour des habitués, ils ont un je-ne-sais-quoi d’énigmatique.
Pet comme poésie
L’organiste s’occupe de la musique. D’accord. Mais quand même… Quand il lit qu’il faut « cueillir la lumière » pour « qu’elle s’étende un peu plus loin », il vomit, puis conclut qu’il n’est pas fait pour la poésie.
Q comme quand tes poches pleurent
Si, quand tu prends ton trousseau de clefs, tes poches pleurent, alors tu es vraiment un organiste, mon fils, avec le gros paquet de pass qui va avec.
R comme refrime
Voir frime. Vous étiez prévenus.
S comme sacrée musique
Selon les demandes spéciales et l’état d’esprit du prêtre, l’organiste peut se transformer en juke-box et interpréter Elton John, Daniel Balavoine, Ray Charles, Dalida, Jean-Jacques Goldman, Calogero, etc. D’ailleurs, Elton ne composa-t-il pas sur le « love », le « sacrifice » et le « funeral », comme la Bible ?
T comme trafic
L’organiste liturgique professionnel est un nomade à la merci des anomalies de trafic, si fréquentes que certaines compagnies de bus précisent désormais quand il n’y a pas de problèmes…
… et d’autres compagnies ferroviaires prétendent que tout est normal, alors que, pas exactement. (Photo : Maris Podekrat, organiste nomade elle aussi)
U comme union
Faire un livret pour son mariage, c’est bien. Le relire pour éviter troubles et trouples, c’est mieux.
V comme verre de l’amitié
L’organiste liturgique professionnel a un œil acéré qui lui permet de repérer rapidement les moments-clefs d’une cérémonie, tel l’apéro, qui se dit en langage catholique « pot » ou « verre de l’amitié ».
W comme WC
Trop humain, sans doute, l’organiste professionnel se soucie souvent de l’emplacement des toilettes. Ici, une scène attristante aperçue un jour d’enterrement : père et fils sont venus rendre hommage à leur aïeule, décédée alors qu’elle était au bout du rouleau.
X
Non, vous pensez. Les organistes et l’industrie de l’orgue sont très ignorants du X. (Déjà, j’ai accepté de mettre une histoire de Q, alors ça va bien aller, dis.)
Y comme y a un truc
Pour être toujours prêt à jouer, dispo 7/7 24/24 toute l’année, l’organiste professionnel a un truc : il mange des fruits. Mais pas que.
Z comme zoo
En allant de la gare à l’église, l’organiste nomade peut parfois discuter le coup avec ses frères animaux. Quand je croise Atchoum, ici sur la photo, j’aime à penser que, comme le vieil ours chanté par Frederik Mey, je suis un peu de sa famille vivant du bon côté des tuyaux. Pardon, des barreaux.
Le fekfe de la traducfion
– Attention, Bertrand, j’adorerais travailler avec vous, mais je fais surtout des livres pour filles, et vous êtes un garçon.
– Palsambleu, en voyant la nouvelle édition d’une de mes dizaines de traductions et livres « pour filles », j’avais oublié. Et sinon, si un mec te dit : « J’adorerais travailler avec vous, mais, pour un poste de directeur, je préfère un mâle », tu fais un post Facebook ou tu saisis les syndicats ?
SPA Grammont, 13 août 2016
… alors que revoilà la sous-préfète Golan, mon chouchou à moi mais pas qu’à moi, heureusement pour lui.
… et voici venu Mr Snoop, dog et puissant spécialiste – si je n’ai pas de trou – de la balle et de la roulade par terre.
… et, poum ! le quasi labrador par excellence, Mr Ninou / Horus, abandonné mi-juillet « parce qu’il ne supportait pas la solitude imposée par le nouveau travail de son maître ». Alors, on a un peu fait les cons, histoire de, même si le dégueulasse nouveau site de la SPA ne référence pas l’olibrius.
… alors que, enfin, depuis le temps que je voulais m’y coltiner, je peux sortir il signor Gamelle, après avoir été dûment briefé et rebriefé. Il est beau (si, on peut l’dire) et toujours au taquet. Il fait des câlins et aime boire des coups dès que possible. What else? Alors, oui, on me dit : il tire en laisse niveau Jeux olympiques. C’est vrai, mais un braque à comportement de dalmatien qui sort deux fois par semaine et que t’as pas le droit de faire courir (pour lui apprendre à pas tirer, justement), s’il ne tire pas en laisse, bien que je ne sois pas vétérinairologue (la preuve : je ne vous ai pas délesté de 50 balluches dès que je vous ai dit bonjour), je suppose que ce n’est pas qu’il est bien éduqué : c’est qu’il est malencontreusement décédé. Gamelle n’est pas mort, mais il attend son nouveau pote à deux pattes dans une cage en béton.
Pas de vertige pour les faucons
Aujourd’hui, M. Faucon, mon pote de tribune, s’baladait à la recherche de pigeons. (Métaphore du show-business, pit-être.)