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Yann Liorzou. Photo : Rozenn Douerin.

Après cinquante et un concerts Komm, Bach!, faut l’avouer : on sait qu’il y a des ingrédients plus sexy que d’autres. Par exemple, ce 17 novembre, on avait conscience d’envoyer du bois. Par exemple bis, dans notre saladier, on avait lancé un organiste tout juste descendu, j’ai pas fini ma phrase, de sa tribune de Saint-Honoré-d’Eylau, et aussitôt concentré sur ses partitions digitales, sur la musique et sur ses complices. Car…

Ogier Jenevein. Photo : Rozenn Douerin.

… car, avec Yann Liorzou, on avait un tout mimi sapin, mais un sapin sans déco, ça fait bizarre. Alors on a orné l’orgue d’un cor, l’instrument qui sent bon la musique frisson. Pour régler son compte au cor, on avait invité un mec qui fricote avec des big bands quand il ne s’immisce point dans les plus grands orchestres parisiens ou n’enseigne la musique la plus sérieuse du monde au CRD de Yerre ou au conservatoire de Cergy-Pontoise. À ce point, on avait du puissant et du goûtu à la tribune. Mais vous connaissez la maison et son moto (pas sa moto, hein) que je viens de lui infliger : too much is never enough. Par conséquent…

Sandrine Marchina. Photo : Rozenn Douerin.

… on a épicé notre plat du jour avec la voix et l’audace de Sandrine Marchina. Non contente d’interpréter en soliste oratorios, opérettes et grands airs de Mozart quand elle ne se glisse pas, avec une modeste gourmandise, dans des chœurs prestigieux, elle a choisi de s’agréger au duo Ogier Jenevein + Yann Liorzou pour un programme pyrotechnique, chanté en allemand (Strauss), portugais (Villa-Lobos), re-allemand (Schubert), français (Vierne)… et latin (Franck). Spectaculaire et gracieux.

Orgue, cor et soprano, triplé gagnant. Photo : Rozenn Douerin.

Le public nombreux a fait la fête aux vedettes du soir, orgue inclus. C’était chouette. Le prochain concert, comme les cinquante deux précédents, s’annonce néanmoins lui aussi exceptionnel, feat. le maître du clavier Cyprien Katsaris et l’une des jeunes organistes dont le talent et la virtuosité éclaboussent le public à chacune de ses prestations – en témoigne l’émotion des auditeurs de son tout frais concert à Saint-Nicolas, sur la superbe Bête d’Agnès Grall-Menet. N’attendez pas que l’on vous raconte ce récital orgue et piano : comme on dit en anglais, sauvez le rendez-vous. On vous espère d’ores et déjà.