Quintettes de Bartók et Catoire (Continuo) – 6/6

Quatrième de couverture

 

Dernière étape de notre parcours en compagnie d’Etsuko Hirose et du quatuor Élysée : le poco a poco più vivace qui conclut l’impressionnant quintette pour piano et cordes en Ut de Béla Bartók. Fondés sur

  • le contretemps,
  • la pulsation du piano et
  • la souplesse du tempo,

le prélude puis l’exposition du thème travaillent avec gourmandise

  • les unissons mouvants,
  • la tension entre rigueur métronomique et agogique, ainsi que
  • le dialogue entre piano et cordes en général – avec le violon de Pablo Schatzman en particulier.

Indispensables pour tisser une filiation entre musique classique et musique d’origine folklorique,

  • la vivacité de l’allure contraste avec le jeu sur les accents lourdauds,
  • la netteté de la ligne s’encanaille avec des glissendi tout à fait coquins,
  • l’évidence entraînante de la ligne se troue de silences brutaux.

La performance des interprètes consiste en grande partie à jouer cette partition tressautante avec une fluidité qui saisit. Point de morcellement, ici, mais

  • des contrastes,
  • des surprises, autrement dit :
  • du groove.

 

 

Tout concourt à la réussite musicale de cette proposition :

  • le piano polymorphe d’Etsuko Hirose, çà tonifiant, là lyrique ;
  • la capacité des cordistes à se fondre dans un ensemble et à en émerger pour quelques mesures de solo ;
  • l’art de trouver ensemble le ton juste pour rendre les différents caractères de la partition sans la transformer en une rhapsodie de fragments caricaturaux.

Pour ajouter un éclat supplémentaire à cette fête, le quintette déploie une palette de nuances d’une variété ébouriffante, auréolant aussi le faux fugato qui

  • pimpe le mitan du mouvement,
  • débouche sur une cavalcade, et
  • dévoile un maestoso fortissimo.

On s’y laisse éclabousser par

  • le swing,
  • les dynamiques et
  • la précision de la mécanique musicale.

Formidables sont

  • la souplesse des ruptures rythmiques et harmoniques,
  • la légèreté qui enrubanne la virtuosité, et
  • l’espèce d’ébriété aussi chic que déboutonnée

qui dynamitent cette section. On entend presque les interprètes se pourlécher les babines devant les mutations tournoyantes

  • de tempo,
  • de couleurs et
  • de dispositifs

 jusqu’au finale à l’unisson (hors basses).

  • La partition redoutable,
  • l’ambition esthétique et
  • l’exécution d’une profonde virtuosité

méritent tous les superlatifs : c’est joyeux.


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