Blogadmin

Dragons pour entretenir la flamme


En attendant une cérémonie, je cherche un pote poilu à pattes. Quand j’en croise un, je sens aussitôt dans son regard une forme de passion pour le dialogue et la rencontre de passage.


Après, c’est vrai que mon statut d’artiss, un jour à Rio, l’autre à de Janeiro, peut susciter la méfiance. Tristesse des préjugés. Une autre fois, peut-être ?

#MyTho


Ce tantôt, j’ai joué un Cavaillé-Coll somptueux qui… Un instant, je vous prie.
Ouais, c’est moi, tu peux me faire monter le stagiaire Photoshop ? Super. Avant ça, apporte-moi le rouleau de Sopalin, du détergent et le 9 mm. Pardon ? Mais non, au contraire ! C’est pour éviter de le faire souffrir trop longtemps. Voilà, et appelle sa mère. Dis-lui qu’il est parti aux Bermudes, il paraît qu’elle est d’accord et tout et tout.
Vas-y, entre, stagiaire, on va parler.

Note for myself


– Ha, vous voyez, il va très bien, cet orgue !

– Ben non.
– Pardon ?
– Quand on tire le clairon du grand orgue, ça fait pouët.
– Bon, une fois qu’on le sait…
– Certes, mais le premier do de ce jeu met cinq à dix secondes à fermer son clapet. Et le troisième fa dièse est muet.
– La belle affaire ! Vous préférez quand ça fait pouët ou pas ?
– Les cinquièmes do et fa dièse de trompette sont muets itou.
– Il reste d’autres notes à jouer, je suppose.
– Quand on tire la fourniture et la cymbale, ça pouëtte aussi.
– Choisissez des jeux moins puissants.
– Le troisième do dièse du grand orgue déclenche la flûte de 4 même quand le registre n’est pas tiré.
– Tant pis, les gens s’en moquent.
– Le quatrième si du grand orgue déclenche le quatrième si du bourdon même quand…
– Oui, « même quand le registre n’est pas tiré », on connaît la chanson.
– En revanche, quand on tire certains registres du positif, le deuxième do dièse corne.
– Pourquoi vous les tirez, aussi ?
– Bah, si on ne tire aucun jeu au positif, le bourdon fonctionne quand même.
– Ne jouez pas au positif. Ça vous laisse le grand orgue et le récit… et le pédalier.
– … mais le troisième fa de soubasse est aussi un troisième mi de soubasse. Et, bien sûr, les anches sont fausses – mais ça, c’est normal, en fin d’été.
– En résumé, l’orgue va très bien. Vous voyez, même vous, vous êtes obligé de le reconnaître !
– En fait, il faut que j’arrête de parler aux gros cons. Un de ces jours, je serai moins fatigué et ça va mal se mettre, c’est sûr.

Le bouquet infini


Pas de vacances pour les spammeurs. Profitons donc de leurs aphorismes et propositions suspendues dont certains, il faut l’admettre avec enthousiasme, sont aromatisés au meilleur René Char. Aussi voici le deuxième épisode de notre saga d’été, forgé au hasard de nos courriels non sollicités.

  • Dites à vos amis ce qu’ils ne savent toujours pas. Vous serez le plus populaire du forum, au moyens des précisions que vous trouverez.
  • L’hébergement de chevauchée n’est plus agréable? Il faut croire qu’il y à  une réponse.
  • Êtes-vous toujours en quête d’informations susceptibles de remplacer votre existence? Dans ce cas, notre liaison.
  • Lors de la trouve de meubles de qualité, nous détenons mal trouvé ce site. Des nouvelles étonnantes nous ont suspecté.
  • Dans l’hypothèse ou les amis sont occupés et recherchent persister vers la maison, vous ne voulez pas être seul.
  • Si vous souhaitez acheter, cliquez sur le commerce. De diverses capacités mais aussi un menu simple seront.
  • Des choses inhabituelles et incroyables qui présentent à ce moment surprendront même la personne la plus accordée de l’univers.
  • Vous ne croirez pas, mais j’ai trouvé rien d’incroyable ! Ici vous trouverez des évidences fascinants et des informations indispensables qui aideront dans toute actualité économique.
  • Vous manquez, les choses ne met à votre service que des ébahissement gènants? Ici, tout change plus vite que destiné.
  • Chaque breloque devient inutilisable à la longue. Vous en avez ramille, eh? Comment retrouver celui qui fonctionnera pendant des hypotèses?
  • Des résultats extravagantes pour la majeure partie des situations non standard, vous allez découvrir où elles ne peuvent pas être. Ne me pense pas? Je présente de vous vérifier.
  • Il vous garantit des discernement agréables et vives, une alacrité positive et d’impressions de plaisir. Juste immédiatement faire parvenir vos découvertes courantes et surfer à ce moment.
  • Surprenez vous et votre chéri possédant une découverte marrante. Cliquez à demi.
  • Des agitation embêtantes et des clips non originales font de votre cortex un tous les trois de détériorations, et découvrez de regarder.
  • Voulez-vous trouver une solution à cette difficulté? Ensuite, nous serons satisfait de vous visualiser.
  • Nous nous réjouissons à chaque moment de la vie et nous réjouissons forcément ! Pour cela, allez à ce moment.
  • Il existe une argent universelle qui profitera aussi aux hommes, aux meufs et aux enfants. Tous les détails d’absence.
  • Êtes-vous désolé? Offrez-vous des opportunités extravagantes ou manger.
  • Vivez précisément la vie et ne jamais voir à la suite. Comment vous conserver du passé, vous apprendre des choses dont nous détenons discuté.
  • Traitez votre famille avec des gadgets originaux et étranges qui vont sans aucun problème les gagner, et tous vos problèmes étaient résolus.
  • Les idées non service et la renommée inhabituelles sont la façon la plus inconnue. Je les détiens trouvés à titre d’exemple.
  • Cette serviette deviendra une véritable liégeois pour celle qui cherchent des conception inhabituelles et des discernement fortes avec des gros bisous.
  • Quand la vie offre des ébahissement, venez là et tout va pour le mieux.
  • Si vous n’avez que des info ennuyeuses dans votre vie quotidienne, vérifiez-vous.

À suivre !

« En société. Pastels du Louvre », Musée du Louvre, 10 août 2018

Photo : Josée Novicz

Ceci n’est pas une exposition, plutôt la mise en valeur d’un département souvent négligé dans ce monstre qu’est le Louvre. La raison ? La restauration (en cours) des 150 œuvres de ce genre, datées des dix-septième et dix-huitième siècles et conservées sous la Pyramide. Précisons l’évidence : ce n’est pas grâce à l’institution que la millionnaire aux lunettes rondes tente de dissoudre au nom de la bancocratie des ordures en marche, que le musée peut attirer l’attention sur un ensemble de portraits techniquement spectaculaires. Pourtant, la restauration a permis de remplir plusieurs missions, parmi lesquelles on peut citer, au gré de la conférence de présentation utilement mise en ligne :

  • le dépoussiérage,
  • la restauration des parties abîmées ou cachées par tel recadrage,
  • la vérification des attributions aux artistes,
  • la correction de titres erronés (les noms des modèles présentés paraissant parfois suspects aux conservateurs), et
  • l’inspection des parties cachées (donc la découverte d’académies ou d’esquisses).

Aussi la re-présentation de cette collection s’adresse-t-elle à ceux qui n’ont pas encore sondé l’intégralité des ressources locales (à tous, donc) ; on ne peut que se réjouir du souci de pousser en avant ce qui, d’ordinaire, peut tendre à se fondre dans la masse de chefs-d’œuvre blottie sous la mini-tour Eiffel asiatique qui souille la place du musée. C’est surtout l’occasion, en dépit d’un éclairage souvent insatisfaisant tant les lumières tendent à taper sur les verres protecteurs, d’apprécier l’art du pastel dans ses plus fines expressions, telles que :

  • le rapport entre ombres et lumières ;
  • la richesse des nuances ;
  • la précision des contours ;
  • le sens des postures ;
  • la variété des expressions ;
  • la capacité à défier des formats variés, même quand l’imprimerie ne suivait pas ;
  • l’originalité de certaines compositions repoussant le portraituré au second plan ;
  • le goût sporadique pour le détail (les fameuses « cerises » de John Russell ou les encyclopédies de la Pompadour par le grand Maurice dont certaines traces révèlent les différentes versions du pastel…),
  • le mélange de techniques (la peinture s’associant parfois au pastel), sans oublier
  • la splendeur des encadrements (pardon, des bordures).

De même, la finalité variée des œuvres nourrit l’imaginaire du visiteur. Il peut s’agir, par exemple,

  • d’œuvres de commande visant à fixer les traits d’une personne importante, c’est-à-dire riche ;
  • d’images de pub pour promettre à son éventuel futur mec que Marie-Antoinette n’était pas un laideron ;
  • de fixations de moments familiaux voire spéculaires (autoportraits de Jean Baptiste Siméon Chardin) traduisant la virtuosité du pastelliste ; et
  • de projets plus tournés vers l’expressivité artistique, qu’elle s’appuie sur des prétextes classiques (nymphe de la suite d’Apollon par Rosalba Carriera), des visages anonymes (la « dame âgée » croquée par Joseph Ducreux), des paysages pas si fréquents au pastel (étendues montagnardes de Jean Pillement) ou des sentiments (l’effroi par Jean-Baptiste Greuze, l’innocence – ce prétexte érotique – qui émoustille Pierre-Paul Prud’hon).

Pour autant, force est de reconnaître que, en dépit de la relative petite taille de l’événement, le non-expert peut se sentir un peu perdu devant la similarité des réalisations – quasi exclusivement des portraits –, ainsi que par la spécialisation poussée des questions liées à l’attribution (l’exemple donné par Xavier Salmon sur la touche de blanc dans un œil justifiant la signature de Quentin de La Tour laissera probablement sceptiques les ignorants) ou à la recherche des modèles (le non-historien se sentira vite exclu d’un débat proche des polémiques autour du médaillon d’Isis Novnak). Ce nonobstant, une telle hypothèse témoigne, à l’évidence,

  • de l’ignorance du présent visiteur,
  • de l’utilité que peut avoir un guide de talent (une seule visite proposée, le samedi à 11 h 30 : quel dommage !), et
  • de la difficulté étrange que nous éprouvons parfois à nous laisser, simplement, séduire par une perfection artistique apparemment redondante – mais apparemment seulement.

En conclusion, ce coup de Stabylo sur des pièces remarquables et revivifiées – rappelons-le : pas grâce à l’État français, plus soucieux de payer une piscine à cette cochonnerie de Pharaon Ier de la Pensée Complexe – ne décevra sans doute que le visiteur lui-même décevant. L’on peut donc s’y rendre d’autant plus joyeusement que, outre la curiosité légitime que doit susciter l’événement, le coûteux billet d’entrée permet ensuite de folâtrer partout dans les expositions permanentes. Ne pas ressortir ébloui de telles baguenauderies, même lorsque l’on a oublié son appareil photographique – d’où les clichés médiocres qui accompagnent cette notule –, mériterait alors la décollation avec un minimum de courtoisie, soit, mais sans délai.

Photo : Josée Novicz

Jusqu’au 10 septembre. 15 à 17 €, ce qui est quand même super cher vu qu’un contribuable parisien paye déjà pas mal de fois pour ce musée, mârde. Rens. ici.