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Zeneakadémia (Budapest), Barnabás Kelemen et José Gallardo, 15 décembre 2015

Barnabás Kelemen et José Gallardo 1

Barnabás Kelemen et des p’tits bouts de José Gallardo. Photo : Nataly Adrian.

La grande salle de l’Académie de Budapest est pleine à craquer pour le concert de ce 15 décembre, il est vrai accessible à des prix gouleyants pour le touriste (9,2 € pour une place impressionnante, type catégorie 4 à la défunte Pleyel, soit trois fois moins cher). Le casting de cette soirée piano-violon y serait sans doute pour quelque chose, puisque la vedette locale, Barnabás Kelemen (Kelemen Barnabás en hongrois), sévit sur scène au côté de son accompagnateur fétiche, le jeune barbu José Gallardo… sauf que la plupart des concerts donnés dans cette salle semblent très remplis, ce qui ne peut que réjouir le boum-boum du mélomane de passage.
La première partie du show propulse du Ludwig van Beethoven via la Sonate pour violon et piano en fa majeur (opus 24), dite “Printemps”. D’emblée, ou plutôt dès que l’on a proposé à la touriste française qui nous jouxte de lui défoncer son téléobjectif si elle continue à faire bip bip pendant la musique, on est saisi par deux délices : l’incroyable complicité sonore (attaques, nuances, respirations) entre les deux interprètes, d’une part – c’est cette complicité qu’illustre avec pertinence la photo supra de la romancière Nataly Adrian, où seul un p’tit bout du pianiste dépasse du violoniste ; et la précision, à la fois modeste et maîtrisée, du jeu de José Gallardo, auteur de piani époustouflants, sans jamais se départir d’une droiture qui privilégie l’expression sur l’esbroufe. Capable de se mettre en retrait, de se faufiler lors des soli, de tenir tête lors des parties réellement dialoguées, il éclipse malgré lui son partenaire violoniste, permettant ainsi à l’auditeur d’oublier facilement certaines duretés d’intonation de B. Kelemen (en clair : quelques rares notes paraissent à la limite de la justesse).
Avant l’entracte, curiosité pour suivre cette très agréable musique : les deux complices proposent des tangos argentins, en commençant par La milonga del angel. L’intensité atteinte dans les mouvements vifs de la première sonate peine un chouïa à poindre dans les tubes d’Astor Piazzolla, interprétés avec gourmandise mais sans folie par le musicien du cru. Certes, c’est de la belle ouvrage mais, une fois de plus, la qualité musicale de l’Argentin l’emporte sur la nécessaire virtuosité du Hongrois. Son art de l’accompagnement, parfois improvisé, séduit sans pour autant emporter les réserves – peut-être expliquées dans le mot manuscrit en hongrois, fourni aux spectateurs mais guère intelligible à tous les touristes – sur le sens de cette association Beethoven / tangos.

L'Académie à la mi-temps. Photo : Bertrand Ferrier.

L’Académie à la mi-temps. Photo : Bertrand Ferrier.

La seconde partie s’ouvre sur la grande Sonate à Kreutzer (opus 47) de Ludwig van Beethoven, où les qualités du duo opèrent derechef (précision, symbiose, digitalité sans exagération), même si la ravissante tourneuse de pages de la première mi-temps a cédé la place à un tourneur moins pétillant. Regrette-t-on, plus sérieusement, une certaine absence de prise de risques, autrement dit une lecture un peu trop sage, dans une partition certes très piégeuse mais pouvant inviter à davantage d’émotions ? Le fait est que, même après avoir lâché le fil pendant les variations du deuxième mouvement (je cherchais le spectateur hongrois qui, derrière moi, battait la mesure sur son sac plastique lors des variations rapides), on apprécie le finale “presto”, d’autant qu’une quasi fausse note exceptionnelle semble libérer José Gallardo, soudain plus expressif dans sa gestuelle, son toucher, ses accents.
Un florilège de tangos (dont Adiós Nonino) et deux Kreisler (dont le Liebeslied) finissent de conquérir une salle impressionnée et touchée. Pour notre part, nous saluons la performance très pertinente des deux olibrius, leur duo formidablement cohérent, l’originalité du programme – même si l’insertion de tangos entre deux Beethoven laisse un peu sceptique, comme, et c’est sans doute notre côté poète de la gastronomie, nous désarçonnerait l’introduction de miettes de thon dans un sandwich au poulet – et l’évident talent d’accompagnateur soyeux qui se dégage de José Gallardo. Une belle découverte pour une belle soirée dans une salle magnifique : what else?

Barnabás Kelemen et José Gallardo

Barnabás Kelemen et José Gallardo. Photo : Nataly Adrian.

SPA Grammont, 10 décembre 2015

JennaCe jour, c’est en mode mystère que commence la tournée avec Jenna (ou Janna, ou je sais pas trop, car je la récupère dans l’enclos de l’infirmerie), un poids plume qui fait des câlins. Le bandage est manière de bonne nouvelle : elle vient d’être stérilisée pour adoption imminente.
HaleyPuis, avec Haley, en mode “j’ai l’air de faire la gueule mais même si en fait non, alors que j’aurais des raisons : je viens d’arriver au refuge donc ça va, quoi”. Avec son cortège de dialogues saturants (“mais tu l’as sortie sans muselière, t’as pas le droit / – Y avait rien de précisé, et le mec de la sécurité du parc vient de me dire que pas de problème / – Mais tu te rends pas compte, c’est un staff / – Non, elle est marquée ‘croisée dogue’ / – En tout cas, si la directrice de la SPA te voit, tu / – Eh ben, elle me fera un procès, ça nous occupera”).
BanditEn mode gros nounours avec Bandit, puissant gamin d’un an, expert en gambaderies, roulades, sprints et sollicitations grattouillantes. Pas sûr que son nom soit hypervendeur, mais tant mieux, il n’est pas à vendre, juste à adopter. Du coup, après, je suis allé taquiner le lapin avec Harlow.
Harlow et le lapinC’est le lapin qui a gagné, vu que laisse et lasso, mais Harlow a tenu à passer en mode gossbo car il estimait avoir “vachement impressionné son adversaire”. Donc tact.
HarlowAlors, pour terminer, après le “sketch de la pastille rouge” (“tu peux sortir Loulou, il est pas sorti depuis quatre jours ? / – Je veux bien mais il est pastille rouge sous prétexte qu’il est foufou dans sa cage, faut que j’aie l’autorisation / – Et pourquoi tu veux sortir une pastille rouge ? Y a plein d’autres chiens qui / – Oh, dis, hé, va garer ta girafe chez ta mère plutôt que de toquer sur mes noix” or somethin’), j’ai opté pour Okapi. Lui, il était en mode joueur (passionné de bâton, mais tout aussi excellent à la balle de tennis). On a bien joué, et ça m’a conduit tranquillement en mode “bon, faut que je retourne bosser, parfois”. À suivre, si Dieu le veut, par exemple.
Okapi

SPA Grammont, 5 décembre 2015

LinoxD’abord, ça commence bien : il fait presque beau – pour un lunettard, ça compte. Et voici que surgit le premier candidat autorisé à la sortie, Mr Linox ! Malgré la collerette, une bonne tête, non (photo non retouchée) ? Gentil, câlin, sympa et a priori bientôt adopté, souplesse. Vient alors le temps du plus costaud : Capitaine, une vieille connaissance typique des bergers allemands non-nazis – il gambade et fait des câlins comme un nounours.
Capitaine(Oui, je sais, j’ai oublié ma laisse et mon lasso, du coup c’est pas très assorti, mais bon.) Après, y avait celui qui est censé être une terreur, mais une terreur autorisée aux bénévoles de base. Il s’appelle Ector. Sans m’vanter, oh non, on est déjà sortis ensemble, et sa vie est un peu triste parce qu’il vient d’être ramené par son adoptante, manière de cruche – pardon, madame – qui “avait du mal à canaliser sa joie de vivre”. C’est vrai, ce quasi-labrador est puissant (mais ça se voit de suite) ; so what? Il est incapable de méchanceté – même quand il vous saisit le bras pour jouer, il ne sait pas serrer les mâchoires… Il court, il joue, il se roule par terre et il attend les grattouillis. Plus, ce serait trop, je suppute.
EctorEnfin, comme j’ai toujours pas le droit de sortir Bill, l’un des chiens les plus rigolos du coin (il fait des bonds de cinq mètres de haut alors qu’il mesure environ vingt centimètres, il fait des câlins à tous ceux qui passent devant sa cage, il pleure quand on s’éloigne, bref, un monstre), j’ai opté pour Corso. Un nounours hyper vexant puisque, même blessé à une patte, il m’a obligé à troquer le footing prévu avec un sprint d’une demi-heure (mais je veux toujours pas me vanter, Dieu m’ait en sa sainte garde). C’est un peu triste de partir, mais comme on disait quand j’avais des notions de sportitude : j’ai tout donné. Aux adoptants de jouer.
CorsoD’ailleurs, j’ai appris que Maïtika, que j’avais présentée à des adoptants, est en cours de stérilisation pour l’adoption – pas de mot d’excuse de la SPA pour m’avoir tancé après ma présentation, comme c’est bizarre ; et j’ai eu la joie de voir Grace en enclos avec des adoptants potentiels (pour voir les phénomènes, rendez-vous ici). Si si wesh gros, ça fait zizir.