admin

 

Il est là et il arrive à la fois !

  • Déjà disponible en tant qu’objet physique,
  • bientôt disponible sur les plateformes de streaming,
  • dans les starting-blocks pour exister en version de concert à la salle Gaveau,

le nouveau disque de Jean-Nicolas Diatkine affiche un programme copieux comme les aime l’interprète : 75’ de Liszt, partagées entre

  • transcriptions de Schubert,
  • Deuxième ballade et
  • transcriptions de Wagner.

Bien qu’elle n’ait jamais été totalement abandonnée, et c’est heureux, la transcription retrouve depuis quelque temps un écho qu’elle avait un peu perdu – c’est tout aussi frétillant. Les grands organistes d’aujourd’hui la pratiquent avec brio et gourmandise, tant comme exécutants que comme transcripteurs. Les pianistes ne sont pas en reste – pensons à un Vittorio Forte offrant récemment un disque entier autour de la figure d’Earl Wild (voir ici et ).
Sous les doigts de Jean-Nicolas Diatkine, elle prend une saveur particulière puisque la pratique de l’accompagnement a marqué ses débuts professionnels, ainsi qu’il nous l’a raconté et le rappelle succinctement dans le livret, passionnant. Dès lors, se posent deux questions importantes :

  • d’une part, comment trouver l’équilibre entre la volonté de rendre justice de l’original (schubertien, pour commencer, bientôt wagnérien) ?
  • d’autre part, comment faire apprécier la spécificité du travail de transcription effectué par Liszt ?

 

 

La première grande spécificité lisztienne paraît évidente pour qui se retrouve devant la partition, car les paroles du lied y sont inscrites non pas pour surligner une nécessaire et illusoire fidélité à Schubert, mais pour rappeler la nécessité de faire chanter le piano en respectant

  • l’accentuation allemande,
  • la rythmique liée à la prononciation et
  • les spécificités techniques permettant d’optimiser l’intelligibilité du texte quand un baryton s’en empare.

La seconde grande spécificité lisztienne pointée par l’artiste est l’usage de la pédale. Usage trop important, à l’évidence, puisque parfois requis sur toute une mesure, ce qui

  • fait frotter les mutations harmoniques,
  • affaiblit le staccato et
  • dilue la polyphonie dans un minibrouhaha du plus vilain effet.

 

 

La logique exige donc d’adapter la partition à la réalité sonore, en supputant que le compositeur écrivait sans doute très bien les notes, mais n’annotait qu’à titre indicatif l’usage du sustain. Jean-Nicolas Diatkine opte pour une option diamétralement opposée : si Liszt a bien écrit ces coups de pédale (c’est le cas), alors il faut les donner tels qu’il les a écrits ; et, si le résultat est – selon un célèbre concept musicologique – tout cracra, il faut trouver une solution.
Ladite solution a été proposée par Laurent Bessières, accordeur habituel de JND. L’artisan a restauré un piano Schiedmayer de 1916 avec Antoine Letessier-Selvon « du CNRS » et la vedette de la facture de piano, Stephen Paulello. Résultat, selon l’interprète : « Les indications de pédale ne posent plus aucun problème, car les différents registres du piano cohabitent ensemble sans se mélanger, dans une longueur de son exceptionnelle » que met en ondes Étienne Collard. En somme, voici un disque qui part sur des bases solides :

  • gros répertoire,
  • réflexion sur son articulation,
  • travail précis sur la partition et
  • recherche musicologique aboutissant au choix inattendu d’un piano singulier.

Il est temps de vérifier si le ramage est à la hauteur du plumage ! (De l’art du teasing…)


Pour acheter le disque physique, c’est ici.
Pour réserver le concert du 2 juin à la salle Gaveau, c’est .
À suivre !