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Marie-Aude Murail, « En nous, beaucoup d’hommes respirent » (2/2)


Comme promis ce tantôt, voici une p’tite notulette sur l’autobiographie de Marie-Aude Murail parue chez L’Iconoclaste à la fin août 2018 (430 p., 20 €).

De quoi ça parle ?

D’abord, il y a les morts : Raoul et Cécile. Raoul le dragueur, le ténor, l’artisss, le satisfait de lui, le chougneur, le charismatique, le soldat. Cécile la tacitement juive, Cécile l’effacée, même, car seules les lettres qu’elle a conservées de Raoul racontent leur histoire d’amour huitogénaire ; Cécile qui ne s’en laisse cependant pas conter par les remontrances de son époux ; Cécile dont on retrouvera la version de la rencontre amoureuse, une où l’on a « fait Pâques avant les Rameaux » et même fini par enfanter la maman de Marie-Aude Murail. Il y a donc Marie-Thérèse, la future MAMan élevée dans un catholicisme qui ne rigolait pas, rêvant de devenir « Michèle Brune, comédienne », qu’elle fut aussi ; et Norbert dit « le pauvre surdoué », qui s’emmerde à la guerre et verra son cerveau grignoté par une tumeur, peut-être, et par les chirurgiens, sûrement.
Ensuite, il y a les vivants presque morts et les vivants qu’habitent les morts. C’est moins facile à saisir, au point que Marie-Aude Murail doit délaisser les archives familiales où elle puisait la substantifique moelle de son récit. Objectif : enquêter sur les lieux du crime – en l’espèce, au Havre (pour rien) et auprès des anciens qui ont connu les fantômes du passé, donc qui ne les drapent pas forcément sous les oripeaux attendus. Des souvenirs utiles s’échappent, d’autres remémorations s’imposent (ainsi des gendarmes Cocu, Lecul et Couillard, puissance évocatrice de l’onomastique). Dans un second temps, Marie-Aude plonge dans ses souvenirs d’antan tels que fixés sur son vieux journal intime. On y parle de petits pois (tiens donc), de Méhari verte, de confession, de ponctuation, de peluches donc de prout et de narcisse, de khova, de Winchester à canon scié, de point mousse, de calvitie, de chimio maternelle, de foot dans le couloir, de ce qui nous échappe au cœur des souvenirs – bref, même dans la chronologie, ça confusionne. Aussi l’auteur opte-t-elle pour un « classement thématique », façon pour le sujet de reprendre la main sur la profusion de la mémoire brusquement avivée. Cela nous permet de passer en revue la piscicole Annick Moinet, le sens de la déco literie d’Elvire Murail, les infidélités de Pierre (même si le prénom est hyperpolysémique dans cette « saga », alors que Gérard est plus clair puisqu’il s’appelle Jean, bref).
C’est autour de Gérard qu’une troisième partie du récit se cristallise. Gérard aime les putes, n’a rien contre les pédés, enthousiasme Marie-Thérèse, dite Thérèse et/ou Maïté, dont il tança pourtant « la croupe rustique », et féconde en poète trois écrivains et un prix de Rome. Celle qui nous intéresse ici se révèle très tôt journaliste, ultracatho, plagiaire, buissonniste et sécheuse, gourmande de sexualités diverses, puis détourneuse de futurs prêtres puisque la Murail attire quelque Pierre. On apprend alors, dans une seconde moitié de livre plus personnelle que généalogique, qu’un comportement original peut naître d’une envie de pisser discrètement ; qu’une jeune oie blanche peut rêver de violences sexuelles ; que le cancer est parfois curable mais que l’on meurt toujours ; que la sexualité peut être orgasmique ou hypercasse-couille quand on veut aller se faire foutre sans se faire foutre mais en se faisant foutre quand même (moins d’obscurcissements p. 353) ; qu’une nuit de noces peut se passer sur l’oreiller mais pas avec le susnommé Narcisse ; que la vie coïtale des escargots est très compliquée, même pour un statisticien ; que Cookie Dingler traduit plutôt bien l’amour homosexuel pour les personnes de sexe différent, si, si ; que, si la vie est un Passage, les MST sont de piètres compagnons de traversée ; qu’il ne faut pas dire des choses intelligentes vu que, parfois, on vous croit ; qu’une femme peut avorter parce que ; qu’une trottinette peut dépasser une Volvo ; qu’une maman devient vraiment maman quand son gamin manque de foi ; que Benjamin Murail buvait du thé, oh, et qu’il lui était arrivé de prendre sa mère pour une rame de la RATP ; qu’un Sermon peut parler de masturbation enfantine, et un inédit d’un enfant inédit ; qu’une contraction n’en est pas à une contradiction près ; que le pire, quand on attend 5 h 20, c’est qu’il soit toujours 5 h ; et que Marie-Aude Murail va à Carrefour. Bref, que la vie, même de la plus grande romancière pour la jeunesse, reste la vie, même si, dès lors, elle est mieux racontée que le reste des vies.

Et sinon, ça ressemble à quoi ?

Alors que, dès l’argu, l’éditeur, fautif (et encore, on a décidé de ne pas parler de la piètre carte de couverture, abîmée dès la première manipulation), annonce publier « le premier roman pour adultes » de Marie-Aude Murail (c’est bien de Marie-Aude Murail, c’est bien pour adultes, mais ce n’est ni le premier roman pour adultes de l’artiste, ni un roman tout court alors que le terme est martelé trois fois dans le document), on se pourra intéresser ici à l’art de construire, précisément, un genre autobiographique. Non que le livre cherche à révolutionner le projet, mais bien que sa construction du « pacte » passe par l’explicitation du genre. En clair, le projet muraillen n’est pas de dire « toute la vérité » sur sa famille, même si elle ne cherche pas à celer ce qui pourrait paraître moins flatteur aux gens parfaits, eux ; il consiste à dire ce qui permet de dire. Donc : comment le texte se construit-il ? Sur quels matériaux s’appuie-t-il ? Quelles sont ses sources ? Et comment classer le fleuve qu’il devient ?
Il n’est pas lieu, ici, de revenir sur les formes biographiques qui jalonnent déjà l’œuvre de la plus importante romancière française pour la jeunesse du vingtième siècle et du présent siècle. Le sujet n’en serait pas moins palpitant. Il exigerait d’évoquer trois formes principales :

  • les mille et une « bio » éditoriales, les resucées de fanatiques, les versions relatées par les pairs comme le texte de Sophie Chérer inscrit dans la collection publicitaire « Mon écrivain préféré », peignant, après sa généalogie évoquée au premier chapitre, « la femme libre, la militante, l’épouse amoureuse, la mère de famille » et « la petite fille » (voire ses ascendants) pour l’école des loisirs (2001, p. 40) ;
  • le décodage biographique de ses romans, non seulement pour l’auteur mais aussi par rapport à ses enfants (personnellement, ça ne me passionnerait pas des masses, des masses, mais faut bien bosser, parfois) ;
  • le renversement de la problématique – une problématique, c’est comme une jupe : c’est souvent plus palpitant sens dessus dessous – qui conduit à s’intéresser à la biographie des autres que Marie-Aude Murail n’a cessé de dresser : biographie de ses personnages (que raconte-t-elle d’eux ? que tait-elle ? etc.) ; biographie qu’elle a elle-même écrites (Charles Dickens, Jésus « comme un roman »…) ; modes d’emploi biographiques qu’elle a offerts à ses lecteurs dans ses livres « pratiques » publiés dans la collection « Oxygène » chez De La Martinière Jeunesse, en 1996 et 1998 ; autobiographie partielle en écrivain comme ce « journal d’une création » après Le Tueur à la cravate, et…

Mais comme on a dit qu’il n’était pas lieu, ici, de revenir blablabla, soit, on n’y revient pas. Oh, non.
Enfin, on n’y revient pas, mais on doit pointer le fait que la question biographique chez Marie-Aude Murail subsume les catégories. Ce n’est pas : « Je n’ai pas d’inspiration, je vais écrire ma vie », c’est : écrire ma vie, c’est transformer l’existant, l’ayant existé et l’exister-encore en texte. C’est laisser ma vie textuelle envahir ma vie personnelle. C’est contaminer l’une avec l’autre comme quand, « quitte à nuire à la vérité historique, je vais faire les corrections orthographiques qui s’imposent » (317). C’est constater l’aller-retour entre réel et fictionnel, entre vécu et textuel, entre fabriqué (fingere) et encaissé, entre écrits et cris. C’est ce que je fais depuis plus d’une centaine de livres, bordel.
Voilà pourquoi, sans doute, la présente autobiographie est bouffée par les mites, c’est pas une faute d’orthographe, intertextuelles – pour les non-férus d’idiolecte critique, j’appelle intertexte un texte ou un élément culturel (film, chanson, spectacle…) qui interagit avec le texte principal, celui que Marie-Aude Murail écrit ; et j’appelle idiolecte – oh, ça va. Donnons quatre exemples des types d’intertexte qui enrichissent ce récit au moment où « la mémoire fuit de toutes parts » (252) :

  • les intertextes officiels, souvent partiels (bulletins de classe), parfois inattendus (numéro de carte de laboratoire, citation d’une fiche de confession…) ;
  • les intertextes externes, innombrables, de Dickens à Pergaud en passant, entre autres, par Cocteau, Sartre, Vigny, Corneille, Scouarnec/Akepsimas (texte du cantique E 120 remixé p. 293), Dufresne, Nietzsche, Leblanc, Legrand, Renard, Greg, Barbara, Aragon, Colette, Sade, Shaw, Roussin, sans compter les films aux beaux acteurs (et tarifs spéciaux de la Fnac) ;
  • les intertextes internes, qu’ils aient été mis en fiction (tel 3000 façons d’aimer ou Dinky rouge sang que l’on voit se faufiler p. 291), qu’ils assument leur ficticité ou qu’ils revendiquent une authenticité par leur intimité (journal personnel) ou par leur non-extimité (inédit autour de la naissance et des premières années de Benjamin, dont la nature est intéressante car elle associe confession et écriture déjà prête à l’édition) ; et
  • les intertextes mixtes regroupant les témoignages personnels d’autrui (pour eux-mêmes via leurs journaux intimes, ou pour d’autres via leur correspondance), ainsi que les témoignages publics (entretien du père avec son beau-fils).

Cette multiplicité ontologique fait résonner la multiplicité de natures (textes, images reproduites, descriptions…) et de modalités d’insertion dans le flux chronologique du récit (en vignette, centré, en cul de chapitre…). Ce qui fut vécu ou écrit questionne toujours ce qui ne l’a pas été. Comme le pose l’auteur finissant sa visite à une aïeule, « je suis en train de laisser passer une occasion, et je ne sais pas de laquelle il s’agit » (109). En ce sens, l’acte biographique en général et autobiographique en particulier se constitue autour de ce qu’elle ne parle pas, de ce dont elle ne fait pas mention, de ce qu’elle omet – le dialogue avec des œuvres allogènes l’inscrit dans la chair du récit. Surtout, par sa richesse, la multiplicité intertextuelle pose la question de la fonction de l’autre texte en autobiographie, bien au-delà des propositions canoniques de Philippe Lejeune. Sans entrer dans un débat universitaro-centré, il est évident que s’actualise ici, d’une manière très singulière, l’art vallésien de couturer le texte, donc de montrer ses béances afin, à la fois, de les masquer en les explicitant ou de les offrir en tant que garanties d’authenticité (l’auteur avoue « avoir des trous » pour certaines années). Tout en mettant en scène et en page son exigence d’authenticité, tout en interrogeant dans de touchants métatextes ce qu’il faut dire et ce qu’il conviendrait de dissimuler, tout en projetant le lecteur dans les méandres de sa vie, de sa mémoire, de son écriture elle-même étalée sur quatre ans, l’autobiographe construit un texte où le divers fait unité. Ce n’est pas divers pour faire vrai, partiel pour surjouer la sincérité, explicité pour garantir la littérarité de l’œuvre : c’est simplement divers parce que le texte est divers, c’est-à-dire que la vie est diverse.

Et concrètement ?

Que le lecteur de ces p’tites lignes ne s’inquiète pas : contrairement à la présente notule, le récit est très clair. Pour preuve, il y a deux parties équitablement volumiques : l’avant-Marie-Aude Murail et la vie de Marie-Aude Murail. Mais ce qui les unifie avant tout, c’est cette diversité, cette spécificité d’écriture qui travaille, malaxe, reprend, revient, conteste, avoue, expose, efface, néglige, corrige, feint d’oublier, floute, zoome, déplace par des autocitations de Passage, sanctionne, critique par la voix du mari, reprend, se moque de l’humour, convoque, disjoint, substitue une logique à une autre qui ne fonctionne plus, renonce, allusionne, juge, déjuge, préjuge, s’absente et s’abandonne. Tout se passe comme si l’auteur avait voulu, dans un même mouvement, gommer les ratures ET les laisser visibles, car « la vie [est] une suite d’objets manquants », ainsi que pense Louise dans Sauveur et fils 3 (l’école des loisirs, 2017, p. 128). Dans cette perspective louisique, raconter sa vie, c’est aussi, c’est surtout, c’est forcément raconter une suite d’objets manquants. Pas juste un sujet sachant ou croyant savoir, ou voulant donner l’illusion de savoir : aussi des objets de récit, des gens dont on ne sait rien, ou dont, pis, on ne sait qu’un peu ; dont on ne donne qu’un prénom (contrairement aux profs, mais sont-ce leurs vrais patronymes ?), qu’une initiale, qu’une partie de l’existence ; des gens, dont l’auteur. Éric Chevillard, louisiste patenté mais presque, pas pu m’en empêcher, ne faisait-il pas dire à un narrateur : « Je veux récupérer ma gomme. Je lui dois beaucoup, tout ce que je ne suis pas » (Du hérisson, Minuit, 2002, p. 57) ? La narration d’une vie est avant tout la mise en scène de cette incomplétude réflexive – ce que j’ignore des autres illustre, en miroir, ce que j’ignore de moi ; aussi ce que je croyais savoir d’eux est-il parfois tout autant faux que ce que je m’obstinais à croire de moi.
Certes, l’on pourrait s’imaginer que l’ensemble de cette notule est une intellectualisation d’une œuvre charnelle (En nous, beaucoup d’hommes respirent raconte « des vies », comme dans la chanson de Jean-Jacques Goldman, chanteur que Marie-Aude Murail cite parfois au long de son œuvre), alors que c’est vrai. Mais l’écriture d’une autobiographie est, malgré que l’on en ait (si, là, ça passe, Gérard, même si je combats avec toi ce maudit « par contre »), une forme présentement littéraire d’intellectualisation du vivant et du vécu. L’auteur démontre ainsi sa capacité formidable d’être à la fois dans la trivialité de la vie et dans la sublimation de sa narration. Écrire sa vie, selon Marie-Aude Murail, ce n’est pas, semble-t-il, raconter ce que l’on a fait, c’est raconter ce qui a fait que l’on a fait plutôt que pas fait. On pense à Jules dans Papa et maman sont dans un bateau, que son institutrice tâche d’encourager en marquant « comme acquis exprime ses préférences puisque Jules exprimait quotidiennement son désir de ne rien foutre » (2009, p. 79). Qu’est-ce qui a fait que, malgré notre désir sporadique ou dense de ne rien foutre, nous avons vécu nos vies en sus de les rêver ?
Par-delà les révélations sur lesquelles l’auteur s’interroge au long du texte, l’autobiographie d’un artiste remet au centre une série de quatre questions. Première question, l’identité : certains prénoms sont floutés, négligés, omis. Par respect pour les individus évoqués, certes ; mais aussi dans une sorte de forme-sens. En effet, Marie-Aude, « mondialement connue », a failli ne pas s’appeler Marie-Aude. L’autobiographie est ainsi l’occasion de s’interroger sur son identité propre autant que sur son identité sociale (fille, élève, fiancée, épouse, mère…), sexuelle ou sociétale (auteur, vedette, référence). Est-on construit par la société qui nous case si volontiers, par sa famille dont on ignore souvent beaucoup, par ses parents dont les mystères sont souvent nombreux, par son existence dont les épisodes échappent parfois à celui qui les vit, par ses aspirations qui s’échappent ou s’imposent ou se fracassent et nous fracassent ? Chez un auteur pour la jeunesse, bassiné par les questions sur « comment ça vient, les idées ? et vous avez toujours voulu écrire ? et comment on devient écrivain ? et vous gagnez beaucoup d’argent ? », ces interrogations méritent peut-être une telle mise au point.
La deuxième question est celle de l’attachement. Alors que l’identité centripète, en un mot, met au centre l’individu, l’attachement centrifuge le met en relation avec le monde extérieur. L’auteur montre que cela ne le constitue pas comme acteur pour autant : l’exploration d’une généalogie propose un axe donnant profondeur à des options ultérieures ; la notion de « fratrie d’artistes », propre aux Murail, souligne le mystère des choix et l’interdépendance des options prises consciemment ou non ; les multiples possibles donc interdits sexuels, sentimentaux, mais aussi professionnels, humains, transcendantaux – les rêves, les espoirs, la foi… – ne sont pas que des données ou des choix ou des évidences, ils peuvent être des passages, des passades, des parades et des passerelles.
La troisième question mise en évidence par ce texte est celle de la discontinuité temporelle. En effet, paradoxalement, le flux biographique que nous croyons évident et acquis, est mis à mal par l’autobiographie, avec ses à-coups, ses prolepses, ses analepses, ses ellipses, ses gouffres, ses silences pudiques ou impudiques, ses imprécisions (le souvenir peut se dissoudre ou se tromper). Le temps biographique est un mensonge ; le temps autobiographique est une fiction, interrogeant « comment faire durer le temps » plutôt que le tuer (173). Dinky rouge sang ne disait pas autre chose en s’ouvrant sur la lettre post mortem du héros sempervirens. Ce livre-ci ouvre le travail de mémoire par un verbe choisi : « J’oublie. » Diffraction du savoir. Implosion de l’acquis. Disparition du solide. Pourtant, Marie-Aude Murail précise : « J’oublie mes romans. » Mais est-il plus romanesque que l’autobiographie, avec son lot d’inventions, d’erreurs, de censures (ces « raisons dont je ne parlerai peut-être pas », 99, ne sont-elle pas plus constitutives du soi et de son récit que les plus jolies explications génétiques ou lacaniennes ?), de reconstitutions et d’ignorances ? Est-il plus fabriqué que cette concentration d’un siècle en quatre cents pages, de dizaines de vies en quelques chapitres ? Ce pari, cette illusion assumée exige une rechronologisation que Marie-Aude Murail met en scène à l’aide de va-et-vient entre l’auteur-qui-écrit à partir de documents en train d’être découverts et les personnages-qui-ne-sont-pas-des-personnages mais des personnes ayant existé. Le temps se dissout dans ces échanges transtemporels qui rappellent que non seulement le temps n’est pas une ligne droite, non seulement il n’est pas une logique que l’on pourrait maîtriser, par exemple « en attendant ce moment de la vie, très improbable, que l’on désigne communément par les mots : quand j’aurai le temps » (19), mais il n’est pas davantage une ligne courbe ou ondulée. Il n’est pas, en fait. Véronique Pestel le chante ainsi : « Notre temps, le temps, n’est jamais devant / Le seul temps qui soit passe derrière soi / Notre temps, le temps, n’est jamais devant / Le seul temps qui fut, c’est le temps reçu. » Mais reçu par qui ? Comment ? Et conservé dans quel état ? dans quel étant ? L’un des forts intérêts de ce texte est que Marie-Aude Murail a l’art de rendre sensibles l’espace donc le temps, et réciproquement, soulignant que, oui, « il y a peut-être des lettres qui arrivent à destination quarante ans plus tard ». Seul, peut-être, le travail littéraire peut donner du sens au temps – et, une fois de plus, la posture d’écrivain pour la jeunesse rend la question spécifique : peut-on, par exemple, écrire pour les jeunes alors que le temps a passé et, non seulement, on est vieux mais on vieillit ? Le vieux cliché du « on est resté un petit enfant dans sa tête » résiste-t-il à sa bêtise chichiteuse et à l’opiniâtreté des corps ? Discontinuité temporelle, chaos de la diégèse, écarts de la chronologie : le récit de Marie-Aude Murail met en mots, par la structure propre au livre, la distance entre l’illusion (on tourne des pages, donc « ça » avance) et la réalité (mais ça avance où ? comment ? vers quoi ? la mort pour au moins commencer de finir, soit, mais de quoi parle-t-on ?).
Dès lors, la quatrième question ne peut être que celle de la création. Elle traverse le livre pour trois raisons principales :

  • un, chez les Murail au sens large, on crée à tour de bras depuis des générations ;
  • deux, l’autobiographie suppose que la vie se crée, se décide, se construit avec volonté en dépit des coups du sort ou grâce aux astuces d’un hypothétique destin téléologique ;
  • trois, l’autobiographie est une création.

Or, la force de Marie-Aude Murail est certainement dans cet art du métatexte. En général, le métatexte, c’est le texte qui critique le texte : « Finalement, je ne suis pas sûr que ce soit vraiment passé comme ça », « quand même, j’en fais trop », etc. Ici, il y a du métatexte de cette eau, et c’est heureux, pour rappeler que l’auteur n’est pas dupe de son jeu – il n’y a pas que le rap qui a droit à son game ; mais il y a aussi du métatexte jouant avec les éléments allogènes (commentant les photos, y faisant allusion ou les commentant) ; il y a aussi du métatexte qui prépare, intègre et met en perspective un texte inséré dans le texte principal ; il y a, surtout, un métatexte qui réfléchit sur lui-même par sa pluralité autant que par le commentaire des choix de chapitrage, par sa construction autant que par sa déconstruction, par ce qu’il ne fut pas autant que par ce qu’il est (l’un des personnages principaux est ce Dragon, flirt de l’artiste – les amateurs de jeux de mots se régalent – que, parfois, l’auteur remise et, souvent, l’autobiographe corrige).

Source photo : site éditeur. Photographe non stipulé.

En conclusion

En nous, beaucoup d’hommes respirent (titre auquel l’auteur fait deux allusions explicites, 270 et 425) est un texte qu’il est tout à fait conseillé de lire notamment parce que :

  • y a deux super blagues de Toto ;
  • y a des expressions comme « il a la pisse au bout du rouleau » ou « il a des exigences de personnage » ;
  • y a une excellente critique musicale vachement courte (276) ;
  • y a des trucs sur l’importance du prout pour faire passer l’émotion (enfin, ça se dit plutôt : « Tout ce que j’ai écrit, je l’ai corrigé d’un sourire », ce qui est plus meilleur, d’accord, d’accord) ;
  • y a de très beaux passages sur les derniers moments et leurs illusions (251) ;
  • y a des méditations sur des sujets intéressants comme le goût de l’hostie en général et l’intérêt pâtissier de prier pour les gens (121 et 129) ;
  • y a un court cours de pénis très bien raté sur la différence entre fellation et sodomie (308) ;
  • juste après – coïncidence ou réalité scientifique ? –, on voit l’auteur qui sent le bouc, c’est ravissant ;
  • y a un syntagme pour les fanatiques de Kaamelott! (187) ;
  • y a des gros mots, du genre : « Je prends conscience de ma naïveté. De ma connerie, en fait » ;
  • y a des phrases du style « Je n’aime pas trop vos recherches de prénom. Il ne faut pas construire des maquettes de bonheur » et ça, ça crache ;
  • et, en prime, y a du cul (ben oui, ça couvre plusieurs générations, donc, faut ce qu’il faut).

En somme, cette autobiographie séduit tant par son ambition transgénérationnelle que par son souci de malaxer narration et travail générique. En clair, ça raconte plein d’histoires et c’est quand même intelligent, comme pour répondre à la boutade du deuxième chapitre de 3000 façons de dire je t’aime : « Vous existez souvent ? – Oh non, j’ai autre chose à faire » (l’école des loisirs, 2013, p. 21).


Addendum : la question de Claire E.-G.
(et la réponse qui va bien)

– Pourquoi ne pas mentionner, parmi les formes autobiographiques, Continue la lecture, on n’aime pas la récré (Calmann-Lévy, 1993) ?
– À votre question légitime, sans doute puis-je répondre d’abord que, comme vous l’avez constaté, j’ai choisi de ne pas citer l’exhaustivité des livres de Marie-Aude Murail afin de ne pas surcharger une notule déjà fort longuette. Continue la lecture… fait en effet partie des textes non mentionnés, alors qu’il avait toute qualité pour l’être. Cependant, pour le mentionner avec pertinence, il me semble qu’il eût fallu évoquer la problématique distinguant et mêlant à la fois les autobiographies professionnelle et personnelle, ce qui aurait à nouveau allongé la recension.  Enfin, sur un mode cyranien, on aurait pu encore ajouter bien des choses en somme, à ces formes autobiographiques. Donnons-en trois exemples, parmi d’autres : les allusions personnelles dans – entre autres – les aventures de Hazard ; l’autobiographie rétrospective, c’est-à-dire celle que le lecteur peut lire en pointillés si, après avoir lu En nous, beaucoup d’hommes respirent, il réexplore les romans précédents ; et les entretiens YouTube tel que celui-ci. Espérons que, tantôt, un étudiant en Lettres aura l’occasion d’explorer cette piste avec une exigence de complétude !

Marie-Aude Murail, « En nous, beaucoup d’hommes respirent » (1/2)

La taupe lectrice. Pièce de Gérard Murail.

On écrit toujours d’un lieu, l’objectivité n’est qu’une feinte critique et tout ce genre de balabalas justifiés. Partant, soyons précis : il s’agit, ici, de rendre compte du tout chaud En nous, beaucoup d’hommes respirent (L’Iconoclaste) de Marie-Aude Murail. Or, Marie-Aude Murail, je lui dois à peu près presque tout ce que j’ai été quand j’ai failli être. Aussi m’est-ce, en trois mots quoi qu’il soit souvent question de « messe » voire de mess dans ce livre, compliqué.
Stratégie de contournement :
on va jouer cette partition en deux épisodes. Le premier épisode, celui de l’honnêteté, c’est le post du jour qui explique pourquoi c’est compliqué de rendre compte de ce texte. Le second suivra, logique, afin de, enfin, rendre compte dudit texte.
Ce nonobstant, en préambule, message personnel pour un correspondant anonyme qui envoie des mots d’insulte parce que ce que j’écris lui disconvient.

Cher lecteur,
Merci pour ta curiosité, celle qui te pousse à feuilleter le présent site. Toutefois, si ce diptyque te déplaît, je t’invite, avec beaucoup de délicatesse, il me semble, après t’être carré au fion ta peu ragoûtante verve, avec deux « v », coquin, je t’invite, dis-je, à t’aller tranquillement ouvrir le bide du pubis au cou, de ton propre chef il va de soi, puis de jouer avec tes entrailles en attendant l’arrivée des pompes funèbres étant donné que, à titre personnel, de ton avis, ben, je m’en balec.
Saluant l’honnêteté qui t’a fait m’écrire ta curieuse réprobation mais tordant le nez devant ton anonymat, je suis au regret de te signaler que c’est les première et dernière fois que je réponds à ta sotte et lâche malveillance. Ben, parce que, d’une part, je m’en fous, ça joue, et, d’autre part, tempus fugit, évidemment.
Cela dit, sais-tu, fougueux cybercorrespondant, ce qui me navre le plus ? Ce n’est point toi. C’est moi. Ou, plus précisément, que j’en sois réduit, par la fatigue, la hâte engendrée par d’autres obligations et mon manque de créativité du moment, à vitupérer à ton encontre en des termes violents et bas, malgré que j’en aie. Je trouve ça 100 % daubé du cul. Aussi sache que, si tu me rejoins sur cette estimation, suggérant que je ne fus point capable, sur-le-champ, de te répondre avec cette pointe digne de madame de Villedieu plutôt qu’en rajouter sur ces quasi rodomontades ennuyeuses faisant écho à la platitude de ton courriel menaçant, nous aurons été, sur ce point, fort proches tous deux.
Par chance, sur ce point seulement.

À nous, à présent.

1.
Pourquoi Marie-Aude Murail ?

Après avoir été le second puis le premier recalé à ne pas intégrer Normale Sup, le jour où le RER a explosé à Saint-Michel, j’ai dû retourner à la fac où je voulais explorer, dans un mémoire de maîtrise, « la monstruosité chez Amélie Nothomb » (ben oui, on m’avait dit que la littérature contemporaine n’avait pas droit de cité à la Sorbonne – hélas, même à l’époque, c’était faux). Ne trouvant pas le prof au rendez-vous – apparemment, il m’attendait dans la bibliothèque, mais j’avais pas osé rentrer –, je l’ai conspué dans une missive fort agacée. Il l’a, curieusement, peu apprécié. J’ai donc décidé de passer un cran supplémentaire dans l’insolence universitaire, et proposé de rédiger un mémoire sur les « typologie, fonctions et fonctionnement du dialogue dans Dinky rouge sang de Marie-Aude Murail ». Non seulement de la littérature contemporaine mais, en sus, un livre (rien qu’un) pour la jeunesse. Genre, total rebelle, no future, mon cul sur ta commode Louis XV, tout ça tout ça.
Ce fou d’Alain Lanavère, maître de conférences éminent de l’université, avait accepté… car il connaissait Marie-Aude Murail, son ancienne élève – so long, insolence et originalité. Je me souviens de, euh, surtout de la soutenance de ce mémoire de maîtrise, moi prenant la chose très au sérieux, lui essayant de ne pas me vexer tout en gérant sa progéniture qui poireautait dans la petite salle de soutenance en lisant un Tom-Tom et Nana. De ce mémoire, que je ne veux surtout pas relire pour ne pas m’avilir une fois encore à mes propres yeux, je me rappelle surtout avoir reproché à l’auteur de confondre « réceptionnaire » et « réceptionniste » avant d’essayer, en étudiant de prépa médiocre mais têtu, d’y trouver un sens puissant – c’est le jeu.
(Non, aujourd’hui, je ne connais plus la différence entre les deux termes, mais je n’ai jamais nié la sélectivité opportune de ma mémoire, bon sang – et, du mémoire à la mémoire, on s’approche presque de la critique du livre dont, mine de rien, il est question. Ou plutôt, il sera bientôt question. Presque bientôt. Passons.)
Par l’intérêt de ce qu’elle écrivait, Marie-Aude Murail m’a conduit à penser que, par-delà la provoc, y avait de quoi creuser dans les livres pour la jeunesse et chez ceux qui les fomentaient. Dans cette perspective, outre les caciques de l’école des loisirs et mes éditeurs à moi, j’ai surtout rencontré feue Charlotte Ruffault, l’éditrice qui, à son tour, a changé ma vie – pas seulement par le pognon, la gloriole ou la confiance, même si ça compte : par l’exigence, le talent et la singularité tenace que représentait cette hurluberlute. Longtemps, comme quelques-uns de ceux qui ont su s’engueuler avec elle donc être choisis par elle, je me suis dit que, si j’avais pu exercer un métier sérieux, j’aurais fait charlotte-ruffault.

2.
Marie-Aude Murail, so what?

Sans le savoir, Marie-Aude Murail m’a ainsi poussé à faire, parallèlement à un DEA puis à une thèse sous la direction du grrrrand ponte local et la supervision de mon idooole universitaire en sémiologiiiie, un mémoire de DESS d’édition spécialisé sur la jeunesse. En fin de compte, MAM m’a permis de devenir « enseignant en université » pendant, pfff, huit ou neuf ans, la coquine, en crédibilisant mes recherches au moment où moult pensaient que réfléchir sur le rapport entre jeunesse et littérature (et pas pédagogie, socialisation ou dressage) n’avait aucun sens, qui moins est si l’on n’est ni normalien ni agrégé ni, pire, mère de famille. Néanmoins, je dois avouer que je n’ai pas toujours mis tous les atouts de mon côté. Par exemple, le jour où on m’a demandé si j’avais rencontré Marie-Aude Murail pour « recueillir son ressenti sur son œuvre et vérifier ce qu’elle pensait de l’analyse de ses romans », j’ai dit : « Oui, je l’ai rencontrée quand je buvais du champagne / – À un prix littéraire ? / – Non, à l’enterrement de son père ; et / – Oui, et quoi ? / – Ben, elle m’a proposé de choisir une œuvre du défunt. / – C’est pas ça, rencontrer un auteur ! / – Alors non. »
(Du coup, j’ai choisi la taupe lectrice de Gérard Murail, qui ouvre ce post.)

(Détail)

Bref, si j’ai tardé à rencontrer MAM, j’ai, à cause d’elle ou grâce à elle, rencontré des auteurs, des éditeurs, des traducteurs (ai-je dit ce que je devais à cette grande traductrice qu’est Vanessa Rubio ?), de vrais chercheurs – pas des… oh, chacun subodore ceux dont il aurait pu s’agir ici –, soutenu mon doctorat sur le sujet, publié des dizaines d’articles « dans des revues à comité de lecture », présenté mes recherches sur le rapport entre la notion de littérature et d’horizon de réception jeunesse « dans des colloques avec comité scientifique », et même, exploit hénaurme à mes yeux, diffusé un riche remix de ma thèse chez l’éditeur qui me paraissait le plus grand éditeur universitaire français de l’époque car le seul à publier des travaux poussés de recherche tout en se proposant d’ouvrir ses publications aux curieux selon trois axes : la qualité du travail éditorial (retravail intelligent, marketing, valorisation), l’attractivité de l’objet-livre réalisé et le prix public affiché. Le fait qu’il se serve doublement, sur l’université de rattachement et en arnaquant les droits d’auteur sur les 500 premiers exemplaires, était hélas un signe que l’on parlait d’un éditeur professionnel, mais bref – ou presque bref.
Marie-Aude Murail a rédigé la préface de cette version de ma thèse, premier de mes deux livres chez cet éditeur – préface où, dans mon souvenir, elle disait en substance et avec sa modestie humoristique coutumière qu’elle n’était pas du tout d’accord avec moi, de sorte que moult lecteurs me dirent : « C’est quand même la partie la plus intéressante de votre livre, et la seule que l’on comprend. » Pour le souvenir, quand la plus grande romancière française pour la jeunesse a accédé à ma demande de préface (dois-je le préciser ? gratis pro Bertrando), je me souviens d’avoir fait le tour du quartier en criant « wouh-wouh-wouh », l’index tournoyant au-dessus de ma tête. Ceux qui m’ont déjà vu marquer un point dans quelque sport ou jeu de carte que ce soit savent que ce genre d’anecdote est tout sauf une exagération.

3.
Marie-Aude Murail, et après ?

Chemin faisant, je suis devenu, pendant quelques années, un grotraducteur et un noteur pour la jeunesse. J’ai connu des succès, des moments de grâce autant que de gloire, vécu des « trucs », croisé de nouvelles silhouettes étonnantes. En peu de termes, disons que Marie-Aude Murail a écrit de nombreux chapitres de ma vie (même si ce n’est pas la seule raison pour laquelle je continue de conseiller systématiquement son bouleversant roman Ma vie a changé). Intellectuellement, son œuvre, en dehors de son aspect immédiatement séduisant, m’a permis d’aborder autrement la question de l’horizon de lecture qui m’intéressait aussi à travers « le nouveau théâtre », l’autobiographie en poésie ou le travail éditorial. In fine, jusqu’à nunc, l’exploitation – un adhérent à la CGT comme moi ne peut employer ce terme sans conscience – de son travail a orienté ma vie sans l’ensuquer, et m’a surtout permis d’apprendre à dire « bravo » en français (ça se dit « bravo », professe Le Hollandais sans peine).
Or, voici que ledit auteur publie ces jours-ci le type de livre qui m’intéresse le moins du monde. Un livre bandeauisé « Une grande saga familiale française », le genre de truc qui me fait pfffer (qui donne : je pfffe, tu pffes, que nous pfffions, que vous pfffissiez, etc.) a priori. Un livre sur la famille, ce grand sujet, ce grand machin livresque qui ne m’intéresse pas, mais alors, pantoute. Un livre autobiographique – au sens large, mais autobiographique quand même –, ce qui me palpite autant que, disons, de savoir ce que bouffe à mes frais cette cochonnerie de Pharaon Ier de la Pensée Complexe tous les soirs. Un livre, enfin, qui s’annonce gorgé de petites boîtes de souvenirs où l’on trouve des scoupses, et de lettres en paquet que l’on défait avec émotion – j’ai tant « tonné contre » cette stratégie d’écriture dans mes articles fustigeant la marchandisation et la hashtaguisation de la Shoah dans les romans soi-disant pour la jeunesse, en fait pour les prescripteurs envasés dans un consensualisme prétexte à souiller l’Histoire d’un massacre par une rentabilisation aussi éhontée que stéréotypée, alors pensez…
Synthétisons : pour quelqu’un qui prétend aimer réfléchir sur la notion de littérature en tant que rapport entre une écriture et un horizon de réception, ou pour quelqu’un qui prétend réfléchir sur l’édition comme marché d’offre transformé en marché de demande, l’occasion de rendre grâces en faisant le kéké est pourrie. Ce n’est pas un livre pour la jeunesse. Ce n’est pas un roman, contrairement à ce que croit l’éditeur du texte (on y reviendra). C’est un texte devant lequel il faut à la fois pas dire de mal même si le projet motive peu, et rester honnête parce que, hé, ça va bien, quand même, à la fin. J’en ai déduit que ça valait une recension en deux épisodes.
Bref, rendez-vous pour le second tome de cette aventure critique.

Desperate


Heureux de voir des animateurs de chant aux généalogie, pedigree et train de vie impressionnants prendre la peine de diffuser, par souci écologique bien sûr, leur CV au dos du déroulé d’une messe. J’en profite pour rappeler à mes lecteurs que je suis disponible pour plein de boulots sympa et valorisants, dans le respect des conventions de Genève bien évidemment (sinon, c’est encore plus cher). Quant à ceux qui veulent réaliser de bons p’tits plans sociaux, entre la Profession de foi et la Prière universelle, j’ai votre homme – moyennant une grosse commission d’un menton voire d’un montant librement fixé par vous à 20 % de la transaction.
Rendez-vous après le chant de sortie !

Jean Guillou, « Lives à Saint-Matthias de Berlin, vol. 1 », Augure

Premier épisode des concerts de Saint-Matthias de Berlin édités par Augure, le récital dont il sera question ici n’est certes pas le premier qu’ait donné in situ Jean Guillou – pas plus que l’autre concert allemand chroniqué tantôt. Cependant, comme les autres publications de ce label, il bénéficie, en sus du numéro 1, d’une présentation soignée, avec livret trilingue de 28 pages et, surtout, double présentation des œuvres sur CD et DVD (avec morceaux bonus), et il démontre donc l’originalité de la maison Augure. En effet, a priori, sa production a tout pour lasser promptement : elle n’édite que des archives de Jean Guillou. Pourtant, ses manitous réussissent à trouver systématiquement un axe qui dépasse la publication d’un des milliers de récitals donnés par l’organiste. Grâce à ses envois, nous avons ainsi eu l’occasion d’évoquer cinq aspects du musicien :

Après le temps du sujet pluriel, voici venu le temps de l’objet singulier – bref : un CD + DVD, première dans le catalogue Augure, quoi que le produit soit vendu au prix presque rigolo de 15 €, rendant une telle production accessible tant aux fans qu’aux curieux. La retransmission s’ouvre sur le monumental diptyque BWV 548. Le prélude semble intarissable : ça festonne, ça pétille, ça rebondit… en dépit de tenues sporadiques de la pédale semblant proposer une conclusion au discours. Puis la danse de saint Guy contamine aussi les pieds, emportés dans la même course énergique. Point de facéties, ici, mais des doigts sûrs (le DVD montre l’artiste jouant par cœur) et une volonté d’avancer indispensable pour que les ressassements obsessionnels de la fugue ne sombrent pas dans l’ennui du raga. Tel fat pourra pointer çà des noires à la pédale un brin irrégulières, des dialogues manuels qui sonnent parfois un peu confus dans le finale, une accélération étrange – quoique assumée – et des rajouts d’octaves en fin de bal dont l’incongruité signe une interprétation guillouistique. L’ensemble n’en est pas moins de très haute tenue. En sus des doigts, on salue le souci de faire de la musique en donnant vie aux différents plans des pleins jeux et en privilégiant, en dépit des moyens du septuagénaire, la partition sur les tentations de virtuose – excès de brio ou tentative d’aller plus vite que la musique.

Image extraite du DVD. Vidéo : Ulrich Gembaczka / Tomasz Cichawa. Production : Augure.

 Le DVD place les Scènes d’enfant du compositeur-musicien en deuxième position alors qu’elles sont annoncées troisièmes sur le CD. Ce sera la seule pièce jouée « pas par cœur ». L’œuvre se présente comme une succession d’idées discontinues, articulées en treize mouvements caractérisés par une simple indication de tempo. La pièce, exigeant une grande dextérité, est un plaisir pour l’auditeur qui veut découvrir une grande partie des immenses possibilités de l’orgue. Variété des registrations (id sunt les types de sons utilisés) mettant notamment en valeur les divers anches et fonds, sonneries à des octaves opposés, richesse des modes de jeux (notes répétées, unissons avec notes en cascade et cependant immobiles, échos, quasi clusters, bariolages, combats d’accords, pédale en soutien ou en doubles accords enchaînés…), éclectisme des modes de narration (éclatements fiévreux, moments planants où dialoguent anches et deux pieds, crescendos menaçants, brusques changements d’atmosphère avec la présence d’un inquiétant tremblant, enchaînements soudains ou ruptures silencieuses) font que, même si l’oreille n’est jamais séduite – disons : détournée – par une mélodie accrocheuse, elle se laisse capter par cette instabilité sonore qui démontre une envie gourmande de jouer, avec un sérieux enfantin mais une maîtrise adulte, en tripatouillant tous les p’tits bitounious que cache le concept générique d’« orgue » et en se racontant une histoire comprise par le seul joueur. La pièce ne s’appelle-t-elle pas Scènes d’enfant ?
À l’instar des Scènes exigeant d’entrer dans le monde de Jean Guillou, le Deuxième choral de César Franck exige d’accepter les paris de l’interprète, donc de laisser ses convictions franckistes personnelles à la porte de cette piste. C’est une condition indispensable pour profiter d’une vision partiellement déroutante. Les premières minutes surprennent, par exemple, par l’accentuation des notes pointées, par l’enchaînement des séquences souvent aéré grâce à des respirations de durée variable, ou par le surlignement des notes répétées – sans doute pour montrer l’hésitation de la pensée qui se construit, puisque ce « choral » s’amorce par une passacaille, id est un morceau tournant en boucle autour d’une séquence de seize mesures théoriquement immuables. Toutefois, ces prévenances peuvent s’estomper rapidement grâce à trois éléments. D’abord, on doit reconnaître la cohérence de la vision qu’apporte Jean Guillou à l’œuvre : il ne la joue pas pour les franckophiles tradi, il la joue selon son point de vue musicologique, et pourquoi pas ? Ensuite, il faut saluer le soin apporté à la registration, dans les sonorités d’ensemble – superbes ondulants et fonds de 16’ – ou le changement d’un jeu, précis et précieux, au sein d’une même séquence. Enfin, les modifications de tempi et d’esprit, autrement dit la dimension rhapsodique de l’œuvre, avec ses passages à jouer parfois « largamente con fantasia » – voilà qui correspond à merveille à un interprète qui a souvent aimé redéfinir les carcans des rythmes réguliers et des mesures. Ajoutons que la fin, éthérée mais certainement pas mièvre, est rendue avec une justesse tout à fait susceptible non pas de lever les préventions que l’on pourrait avoir, mais assurément de convaincre que cette interprétation personnelle mérite d’être et diffusée, et écoutée.

Image extraite du DVD. Vidéo : Ulrich Gembaczka / Tomasz Cichawa. Production : Augure.

En sus d’une crinière de savant fou, Jean Guillou a moult couvre-chefs : le musicien ajoute son chapeau d’interprète au sombrero de compositeur, et au béret d’organologue le képi de transcripteur. C’est cette capette qu’il va coiffer pour la grosse demi-heure que réclament les Tableaux d’une exposition de Modeste Moussorgski, jadis pour piano.
La première « Promenade » joue avec prouesse de la spatialisation sonore que permet l’instrument de Saint-Matthias. En faisant gronder les basses, « Gnomus » instaure une inquiétude délicieuse, celle que l’on ressentait jadis en jouant à se faire peur. La deuxième « Promenade » poursuit notre baguenaudage musical immobile puisqu’elle offre l’occasion aux petites flûtes de chanter. L’orientalisant « Il Vecchio Castello » justifie, s’il en était besoin (non, donc), la transcription pour orgue, en opposant aux fonds deux cromornes pendus au balancement de la pédale, puis en développant un dialogue entre moult sonorités sans perdre le fil conducteur. La troisième « Promenade » secoue la torpeur hypnotique qui s’est installée en proposant un petit interlude sur plusieurs pleins jeux. « Tuileries » optimise les quatre claviers en offrant d’amusantes frictions entre sonorités légères. Parfait contraste avec l’entrée solennelle de « Bydlo », pièce que parcourt une double pédale rythmique dont l’énergie prépare un très beau decrescendo.
La quatrième « Promenade » se promène dans les aigus tremblants avant que le grondement des fonds et des 16 pieds ne trouble cet angélisme comme pour mieux se laisser surprendre par le grotesque « Ballet des poussins dans leurs coques ». Jean Guillou parvient à y créer des effets d’écho en sautillant d’un clavier à l’autre et en y ajoutant les jeux aigus de la pédale – les minuscules scories, inévitables, n’entachent en rien l’équilibrisme brillant ainsi démontré. « Samuel Goldenberg et Schmuyle » explore de nouveau la richesse des anches appliquées à des thèmes orientalisants. Sur un accompagnement d’abord paisible, des notes répétées aux anches s’opposent aux lourdes basses de la pédale. Le thème de la dernière « Promenade » est distribuée aux deux claviers, tandis que la partie harmonisée s’enferme dans la boîte expressive, devenant à la fois écho et mystère.
« Limoges. Le marché » paye son petit presque-french-cancan à l’occasion duquel les saucisses doivent s’agiter vite et sans cesse. Le résultat organistique est fort convaincant. Ensuite, les « Catacombae » et « Cum mortuis in lingua mortua » associent la rondeur des jeux graves de la pédale au cornet. Un panel d’autres registrations fait presque oublier la performance technique de l’interprète, tandis que le transcripteur s’amuse à entendre se répondre le tremblant et la répétition des notes aiguës. Reste à affronter le double grand finale. D’abord, « Baba-Yaga (la cabane sur des pattes de poule) » inquiète comme il se doit, en dégainant ses 32 pieds de pédale ; des guirlandes de notes pétillent aux quatre pattes de l’organiste – quasi une invention de Jean Guillou – afin de préparer l’arrivée de « La grande porte de Kiev ». Cette fois, le sens du contraste du transcripteur met en valeur l’interprète, en dépit d’un usage du tremblant décidément envahissant à notre très immodeste goût. Ce dernier exercice séduit : autant que la registration, la clarté de l’énoncé du thème en dépit de la cavalcade presque finale doit susciter les brava. Ne reste plus qu’à conclure par un tutti pianistique avec ses trilles triomphales.

Image extraite du DVD. Vidéo : Ulrich Gembaczka / Tomasz Cichawa. Production : Augure.

S’ensuivent quatre bis. La « Danse de la fée Dragée » de Piotr Ilitch Tchaïkovski, est extraite de la transcription maison de Casse-noisette. Une gourmandise pour les spectateurs, une ode aux réflexes pour l’interprète. Une badinerie extraite de la suite BWV 1067, prise à fond de train, rappelle à qui n’en doute que Jean Guillou sait tricoter des gambettes autant qu’ajouter des ornementations plus festives que bachiennes. La « Marche » de L’Amour des trois oranges de Sergueï Prokofiev, dans une transcription de l’artiste, dépoussière les tuyaux qui en auraient encore besoin à ce stade du concert. Puis, après que l’on a vu, fait rare, sourire le musicien, le récital prend toute sa dimension grâce à la chapka d’improvisateur que l’artiste choisit de se visser sur le crâne. Registrant en direct, le créateur semble d’abord chercher l’inspiration dans des festons de notes interrogatives qui parcourent l’étendue de trois des quatre claviers. Des accords répétés mettent un terme à ce prélude et laissent gronder les basses tandis qu’un motif descendant cherche à s’affirmer. Il est renvoyé dans ses cordes aiguës par les notes graves. L’ajout de jeux de deux pieds voire moins accentue le contraste avec les fonds qui, à leur tour, décident de gronder de façon inquiétante, suscitant une accélération finale débaroulant sur un plein jeu conclusif. Un bonus sympathique pour conclure un récital ambitieux, personnel, souvent brillant et fort stimulant.

Image extraite du DVD. Vidéo : Ulrich Gembaczka / Tomasz Cichawa. Production : Augure.

Quid, in fine, du film ? Ce document d’1 h 30 n’est pas un produit professionnel. Portée par un CD de belle qualité et un vrai livret, la vidéo est de qualité tout à fait correcte pour un souvenir. Serait-elle issue d’une retransmission en direct partiellement remixée par la suite ? Son côté authentique, non léché, contribue paradoxalement au sentiment d’assister a posteriori aux coulisses d’un moment remarquable et ce, en jouxtant l’artiste ! Certes, sur le plan principal, l’écran de contrôle bien en vue attire l’œil en bas à gauche ; les zooms et contre-zooms ne sont pas fluides, euphémisme ; les remontages de caméra et autres travellings suscitent leur lot d’à-coups ; la captation de l’improvisation assume son côté documentaire façon rare boots, ce qui ravira les fans de cet organ heroe ; et quelques plans curieux sont restés tout aussi curieusement lors du montage (1 h 01’23 !!!). Néanmoins, comment critiquer un témoignage aussi conséquent offert par la maison Augure en sus de l’audio ? D’autant que le DVD ouvre le produit aux  mélomanes curieux de savoir comment ça se passe là-haut pendant un concert du mythique JG ! Seul regret, peut-être : pas de supplément dans le DVD, alors qu’un entretien récent avec le maestro eût été une belle occasion de l’entendre, par exemple, expliciter son rapport à cette église et à son orgue. Peut-être un projet est-il en cours sur ce thème dans cette maison soucieuse d’éditer, avec exigence, quelques moments musicaux, choisis avec soin, ayant jalonné le parcours d’un musicien majeur du vingtième… et du vingt-et-unième siècles ?

Guide-nous vers la lumière, qu’ils me disent

Enghien-les-Bains, 1er septembre 2018. Photo : Bertrand Ferrier.

Toujours plus forts : alors qu’ils continuent de me faire rire avec leur parole plus chaloupée qu’un chemtrail, les spammeurs ont trouvé une nouvelle façon d’enrichir mon site. Nous allons donc proposer deux épisodes en un, constitués de spams réellement reçus sur ma boîte miel. (De rien, c’est gratuit et ça le restera toujours.)

1.
Les propositions de base

  • Est-il possible de faire établir des objets de marché ? Pas d’absence !
  • Seule ce steward est capable. Vos annonces raccourciront très peu de temps.
  • Réjouis-toi à chaque moment de tes vie. Comment savoir à t’aimer, tu vas apprendre.
  • Comment les décisions de réalisation changent-elles des vie ? Appréciez et apprenez de quelle façon augmenter votre estime de son corps.
  • Amusement pour les plus jeunes et les adolescents et adultes grâce à des produits curieux et lumineux. Ce n’est pas seulement à retrouver ici.
  • Es-tu décevant? Pensez-vous qu’il n’y a pas de plaisir et de bonheur dans les choses? Aidez-vous à jouir des choses.
  • Voulez-vous voir de vos spécifiques yeux de quelle façon des réponses inhabituelles deviennent véritables et attendues depuis des générations? Dans ce cas, les professionnels des surprises travaillent.
  • Vous êtes assuré d’une intuition sympathique et nerveux, grâce à des émotions lumineux et des images joyeuses. Supprimez clairement de l’ensemble des fêtes actuels et allez à ce moment.
  • Voulez-vous présenter un commission renouvelé à vos enfants et ripailler avec eux? Le monde du divertissement est au rendez-vous ! Ceci et non seulement potentiellement trouvé message.
  • Si les choses est pleine de étonnement inconfortables, vous avez la possibilité de venir à cet endroit et vous amuser. Je le fais depuis très longtemps, et ma vie barbant et triste a un certain temps été au préalable.
  • Quoi de plus exceptionnel que de monter un mirage en autrefois? La certitude potentiellement magique avec ce programme.
  • Si vos rituels ne sont plus agréables et que les choses est simple, vous désirez la diversifier d’une façon ou d’une autre, pour ne pas plonger totalement dans votre destin quotidienne. Qu’est-ce que c’est-à-dire? Plus de détails sont décrochés à ce moment.
  • Votre réflexion est choquante si vous lisez. La vie ne sera pas la même, et s’il vous plaît.
  • Toutes les orientations globales sont prises sponte sua. Nous allons vous donner le pouvoir à apprendre de quelle manière rendre la vie plus simple. Je propose de s’assurer présentement.
  • Il existe toujours bernique de non standard, tout éventuellement décidé vite. Comment trouver cette bonheur, vous serez informés.
  • Que puis-je faire pour gagner en popularité? Vous aurez besoin non seulement de police d’assurance pour cela.
  • Des entortillé sont résolues? Ou avez-vous besoin d’attendre de l’aide dans la problématique? Dans ce cas, je suis sur ce site et ma vie a brusquement changé pour le plus.
  • Dans l’hypothèse ou la culture générale intéressante est pour vous des mots vides, alors regardez.
  • Les problèmes les plus graves qui se trouvent insolubles sont des réponses franches. Il est une nécessité absolue d’effectuer que la réalité est plus proche que vous ne le réfléchissez.
  • Une information mythologique vous fera voir le monde  Il s’avère  qui se fait bernique que vous n’avez pas encore connu.
  • Si vous me montrez les sources les plus visitées sur votre ordinateur, je peux vous dire quel modèle de rôle vous avez. Vous serez informés sur ces méthodes et beaucoup d’autres méthodes de psychanalyse.

Mais ça, ça n’était pas assez mystique. Voici donc, nouveauté et toujours sous forme de citations authentiques tirées de spams…

2.
Les mentions techniques

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Pas mieux pour le moment.

Saisir un modèle par ses anses

Photo : Bertrand Ferrier

– T’as pas l’occasion d’aller au musée ? T’as qu’à faire des photos de meuhwa.
– Genre quoi comme photo ?
– Ben genre ça.

Photo : Bertrand Ferrier

– Tu penses que ça passe ?
– Bien sûr ! Un chien, tout le monde trouve ça trop mimi.
– Mais on était parti sur un projet artistique, note bien.
– Absolument : artistique trop mimi. Tout moi. Chu mimi, non ?

Photo : Bertrand Ferrier

– Attends, c’est pas la question. C’est juste que, par ma foi, on peut pas rrrre-faire un post que de photos noir et blanc d’un chien.
– Bouge pas, je te réponds en image. La légende, c’est : « T’es sûr ? »

Photo : Bertrand Ferrier

– Alors ?
– Oh, tu fais suer.
– Super. Au fait, de rien. La prochaine fois, tu prendras le bus (pour aller au musée).

Photo : Bertrand Ferrier

 

Choyons pas siens


– L’important, c’est le son.
– Dans la précision esthétique, tout de même.
– Il est vrai que le show-off orienté autour du naming doit cesser.
– Le musicien est itou un facteur précieux.
– N’oublions pas le luthier.
– Certes.

Hot travail


Répétitions de fin d’été. Des moments de passion partagée…


… où toute l’attention est focalisée sur la musique qu’il convient d’intéroriser.


Que d’émotions en perspective, pouët !