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Il paraît que la salle Pleyel diffusera bientôt de la “musique du monde”. Spooky. En attendant cette connerie, je suis r’tourné dans cette salle le 24 octobre pour entendre l’Orchestre de Paris qui jouait Tchaï et Chos. Souvenirs.
Le show s’ouvrait par la Fantaisie pour piano et orchestre de Tchaïkovski, jamais jouée jusque-là par l’orchestre. Deux mouvements au programme (le second porte bien son nom de “Contrastes” : c’est le plus palpitant du lot) pour une demi-heure de musique portée par Viktoria Postnikova, dont le jeu n’a pas trop l’occasion de faire dans la subtilité car beaucoup de notes l’attendent. C’est une agréable mise en bouche, d’autant que la pianiste revient pour un petit bis tout en douceurs et nuances, dévoilant un pan de son savoir-faire qui nourrit l’envie de l’entendre dans des pièces où elle aurait peut-être plus l’occaz de s’exprimer.
La seconde partie du concert met la Quatrième symphonie de Chostakovitch sur le grill. Sous la direction du créateur occidental de l’oeuvre, Guennadi Rozhdestvensky (ne me félicitez pas, j’ai une antisèche), l’Orchestre déroule cette partition d’une heure en trois mouvements (25′, 8′, 25′), qui pose dès le premier bloc les bases de l’identité du compositeur, bien qu’il ait à peine trente ans à l’époque : unissons, petits blocs d’instruments qui se répondent, soli caractérisés. Le deuxième mouvement entretient le suspense. Le troisième ennuie (ben oui, on peut le dire, non ?). C’est trop long, trop pédagogique – nombreux soli qui permettent d’entendre la plupart des vedettes de l’orchestre, notamment le violoncelliste et le tromboniste, furieusement mis en valeur -, mais ça se termine sur un piano de plusieurs minutes magnifique. Du coup, on oublierait presque que c’était trop long tellement l’Orchestre réussit ce final.
La salle, comble, semble comblée, et, mis à part les grossiers gros cons qui se barrent dès la dernière note, prodigue des applaudissements foufous. As far as we are concerned, on reste mitigés, même s’il est toujours stimulant de se perdre dans les méandres d’une symphonie, peut-être bancale, dont on dira pour complaire aux fanatiques que l’ambition dépasse sans doute notre intelligence.