Feu le tire-bouchon

admin

Photo : Bertrand Ferrier

À peine passée l’Épiphanie, voilà qu’il faut te rendre aux mages.
Si nous sommes réunis aujourd’hui, et nous le sommes, c’est pour te souhaiter bonne route jusqu’à la poubelle puis vers ton crémateur. Tes flammes brûleront à jamais en nous, tant tu nous hépatites. Nous n’oublierons pas de sitôt la bonne humeur que tu apportais autour de toi ainsi que, sporadiquement, ce que les spécialistes du contrôle technique appellent l’auto-veritas. Ceux qui ne te connaissaient pas pouvaient s’imaginer que, en fin de soirée, parfois, tu poussais le bouchon un peu loin. Baste, tu avais assez de bouteilles pour laisser l’eau couler sous leurs ponts. Sans te chasser de notre esprit, sans curée, nous, nous boirons en ton honneur jusqu’à, las, la lie. Ami, c’est avec regret que nous te laissons partir mais, c’est notre foie, sache que tu auras bien vécu en vins.