L’orchestre du CRR de Paris joue Mozart, Chopin et Beethoven, 17 mars 2025 – 3/3

  Après deux concerti pour piano, l’un de Mozart, l’autre de Chopin, l’orchestre du conservatoire de la rue de Madrid continuait d’envoyer du pâté en s’attaquant à rien moins que la septième symphonie de Ludwig van Beethoven. Dès le premier mouvement, oscillant du poco sostenuto au vivace, la phalange dirigée par Pierre-Michel Durand démontre sa…

L’orchestre du CRR de Paris joue Mozart, Chopin et Beethoven, 17 mars 2025 – 2/3

  Après le vingt-troisième concerto pour piano de Mozart, l’orchestre du conservatoire à rayonnement régional de Paris (CRR) se fait – avec audace – les quenottes sur le deuxième concerto pour piano de Chopin, eût-il été écrit avant le premier. Dans un monde clivant, il assume une certaine diversité, en dépit de la prééminence d’instrumentistes…

L’orchestre du CRR de Paris joue Mozart, Chopin et Beethoven, 17 mars 2025 – 1

  Jouant à domicile devant les pairs des instrumentistes, l’orchestre du Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Paris a droit à un triomphe pour son entrée sur scène. Dans sa ligne de mire, deux concerti et une symphonie tubesque, soit une grosse set-list d’environ 1 h 45 de musique sans entracte. Regrettons que l’établissement n’ait…

De l’optimisme selon Jann Halexander

  À l’occasion d’une causerie parlée mais aussi chantée, Jann Halexander est venu glisser une fredonnerie tirée de son disque Affidavit, publié en 2017. L’occasion pour les fans d’entendre une chanson rarement entonnée sur scène par l’artiste, et pour les nouveaux venus de découvrir une facette de l’homme qui n’envisageait pas de séparer l’amertume et…

Pelléas et Mélisande, Bastille, 28 février 2025 – 1/4

  L’étrangeté de Pelléas et Mélisande, « drame lyrique en cinq actes et douze tableaux », qui tient au texte de Maurice Maeterlinck et aux harmonies, aux textures et au traitement des voix fomenté par Claude Debussy en 1902, participe du succès persistant de l’opéra. La nouvelle production présentée à Bastille semble à la fois comprendre cet…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 8/8

  Disque total ? En tout cas, disque ambitieux que ce Schumann par Irakly Avaliani que pendant deux semaines, nous avons écouté, lu grâce aux mots de Nancy Huston, regardé grâce aux peintures de Masha Schmidt et, pour cette ultime chronique, visionné, une vidéo proposée sur DVD à tiers-chemin entre le vlog, le publireportage pour…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 7/8

  Nombre de la vingtaine d’épisodes composant le Carnaval op. 9 de Robert Schumann, dont l’écoute a commencé ici avant de se poursuivre là, fonctionnent deux par deux. Ils peuvent être enchaînés (« Arlequin » succède à « Pierrot », « Florestan » à « Eusebius ») fusionnés (« ASCH – SCHA ») ou dissociés : l’intermède paganinien ne suit pas l’hommage à Chopin, et Estrella,…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 6/8

  Le Carnaval op. 9, commencé ici, poursuit ses secousses sismiques avec « Réplique », dialogue ternaire en sol mineur dont Irakly Avaliani met en lumière les effets d’écho, la légèreté et la tension entre l’évanescence des doubles croches aux allures d’appogiatures et l’espèce de fatalisme qui, malgré des efforts d’élévation, entraîne la mélodie dans une marche descendante….

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 5/8

  Puisque, selon le narratif convenu, Schumann est Florestan et Eusebius, il ne faut pas s’étonner qu’écrire sur ses œuvres amène à dire blanc puis, avec la même fatuité, noir. Ainsi de ce Carnaval op. 9, sous-titré « Scènes mignonnes sur quatre notes » : il se fonde sur l’équivalent, selon l’échelle musicale, d’A-S-C-H, ville de naissance d’Ernestine,…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 4/8

  L’interlude proposé par Irakly Avaliani entre les Pièces de fantaisie op. 12 et le Carnaval ? L’Arabeske op. 18, composée à Vienne en 1839, après que Robert Schumann a été fermement prié de laisser Clara tranquille. L’affaire commence dans un esprit « léger et tendre ». Nuances pianissimo, anacrouse, appogiatures, deux-en-deux et arpèges à la main gauche sont…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 3/8

  Avec ses Pièces de fantaisie op. 12, Robert Schumann semble explorer non pas l’opposition entre ses deux facettes (l’exubérance et l’inclination à la rêverie) mais leurs interactions. Sous les doigts d’Irakly Avaliani, nous avons constaté que la caractérisation des états d’âme permettait rapidement le brouillage des frontières les plus solides en apparence, la contamination sporadique…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 2/8

  Le balancier ambigu qui va de Florestan à Eusebius dans cet opus 12 de Robert Schumann  pointe Eusebius après avoir désigné Florestan. Toutefois, « Grillen » (Chimères), à jouer « avec humour », suggère l’unité de ces deux opposés en prolongeant le Ré bémol de la pièce précédente. Nous voici en ternaire et en joie puisque des accents…

Irakly Avaliani joue Robert Schumann (2009) – 1/8

  1837. Robert Schumann compose sa première série de Pièces de fantaisie, l’opus 12, où il met en musique son côté rêveur aka Eusebius, et son côté passionné, aka Florestan. C’est par ce cycle qu’Irakly Avaliani ouvre son disque Schumann, sponsorisé par le groupe Balas et pouvant passer, seize ans plus tard, comme un habile…

Yvon Bourrel, « In memoriam » (forgotten records) – 4/4

  Dernier volet des mélanges offerts à la mémoire d’Yvon Bourrel, la Suite pour deux clavecins op. 122. Elle fait écho, pour les intimes, aux relations du compositeur avec la famille Poinsignon. Pour eux et pour les autres (nous, donc), elle s’articule en un prélude et deux mouvements. Le prélude joue sur la tension entre…

Incroyables racines du Ciel

  Hormis la critique de la version très personnelle de la trente-troisième sonate de Ludwig van Beethoven signée par Vladimir Horowitz un 1er avril, c’est un genre que je n’ai pas beaucoup pratiqué dans ces pages : la recension d’un récital que je n’ai pas vu (celui dont il sera question n’a pas eu lieu…

Yvon Bourrel, « In memoriam » (forgotten records) – 3/4

  La compilation de musique de chambre saluant la mémoire d’Yvon Bourrel passe, après un quatuor pour piano et cordes et une sonate pour violoncelle et piano, par la sonate pour flûte et piano en Fa, op. 78, composée et créée par le compositeur en 1989. En 2017, dans les studios rennais du label, Olivier Lusinchi…

Yvon Bourrel, « In memoriam » (forgotten records) – 2/4

  Forme importante de la musique de chambre, la sonate pour violoncelle n’a pas échappé à l’intérêt d’Yvon Bourrel pour les standards clairement identifiés de la musique classique quoique récente. L’opus 44, composé en 1976 pour le fils du compositeur, était, le 27 mars 2023, confié à Johann Causse aux quatre cordes, Catherine Chaufard aux…

Slava Guerchovitch, « Born in Monaco » (Odradek) – 4/4

  C’est un peu la BWV 565 des organistes : avec la sonate en si mineur, le dernier volet de la Deuxième année de pèlerinage est l’une des pièces de Franz Liszt les plus fréquentées par les pianistes en quête de sensation forte. Dans ces pages, on l’a chroniquée sous diverses mimines  notamment celles de…

Yvon Bourrel, « In memoriam » (forgotten records) – 1/4

  Passons outre une première de livret dont les errements typographiques (Nadège aurait mérité son accent…) et la mise en page à peine digne d’un atelier découverte d’école primaire n’incitent guère à l’achat ou à l’écoute d’impulsion, ce qui est quand même ballot ; et lançons-nous dans l’exploration de ce mélange saluant la mémoire d’Yvon…

Jean-Nicolas Diatkine et Estelle Revaz jouent Schumann et Brahms, Musée Jacquemart-André, 2 février 2025 – 3/3

  Pour leur union artistique célébrée au musée Jacquemart-André, dans le cadre de  la série de récitals fomentée par Autour du piano, Jean-Nicolas Diatkine et Estelle Revaz ont organisé leur concert au timing accessible à tous (1 h de musique) en plaçant en dernier l’œuvre la plus ambitieuse. En l’espèce, il s’agit de la Première…

Slava Guerchovitch, « Born in Monaco » (Odradek) – 3/4

  C’est à Pierre et Pascal Gaudin, victimes de la guerre, cette connerie, qu’est dédié le rigaudon du Tombeau de Couperin de Maurice Ravel, cette suite en six épisodes dont nous avons commencé l’exploration tantôt. En Ut et « assez vif », le quatrième mouvement conduit l’interprète à faire cliqueter ses doigts, équilibrer les intensités pour suivre…

« Cantique » by Estelle Revaz et Facundo Agudin (Neos) – 5/5

  Inspirés par quatre peintures d’Arnold Böcklin, les quatre Poèmes op. 128 de Max Reger encadrent deux œuvres pour violoncelle et orchestre. Le couple final comprend en premier lieu L’Île des morts, un mouvement « molto sostenuto » qui commence triple piano dans les tréfonds des cordes. Le déploiement de l’orchestre, l’intervention de pupitres, le recours au tutti, la…

Jean-Nicolas Diatkine et Estelle Revaz jouent Schumann et Brahms, Musée Jacquemart-André, 2 février 2025 – 2/3

  La « seule œuvre vraiment pour piano et violoncelle » du catalogue schumannien, Estelle Revaz la connaît sur le bout des menottes. N’a-t-elle point mis au centre de son disque sur l’Inspiration populaire les Cinq pièces dans le ton populaire de Robert Schumann ? Ce soir de récital au musée Jacquemart-André, le cycle en cinq mouvements…

Les Puritains, Bastille, 6 février 2025 – 1/2

  Et si, parfois, aller à l’Opéra, c’était passer un bon moment ? La question se pose tant les grandes œuvres dix-neuviémistes, singulièrement des Richards Strauss et Wagner, ont été massacrées par des mises en scène dont on a eu l’occasion d’évoquer quelques consternations. La reprise des Puritains réglés par Laurent Pelly n’est pas de…

Slava Guerchovitch, « Born in Monaco » (Odradek) – 2/4

  Après un caprice de Bach, Slava Guerchovitch décide de s’attaquer au Tombeau de Couperin de Maurice Ravel, dont nous évoquerons ici les trois premiers épisodes : le prélude, la fugue et la forlane. Fomentée durant l’horreur de la Première Guerre mondiale, la suite qui affirme s’inspirer – plus ou moins – d’un style musical…