La course de Noël et de dernière minute

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20141219_133608“Bertrand Ferrier, vous êtes en direct, ce week-end, pour la fameuse course de Noël.
– Tout à fait, je suis sur la dernière ligne droite de départ, et pour cause ! Pour causer, aussi, car, actuellement, ce qui passionne les Français, c’est cette course de Noël dont on peut dire que, au niveau du mental, elle a déjà plus que commencé.
– “Au niveau du mental” ? “Plus que commencer” ? Qu’est-ce que le sens de à propos de quoi ou dans quel ordre ?
– Eh bien, pour le moment, cher camarade, l’atmosphère est barométrique à l’extrême, et la pression est absolument maximale, sauf dans mon verre, hélas – un peu d’humour ne fait jamais de mal.
– “Absolument maximale” ? Nan mais ça va pas mieux, vous !
– Visez plutôt : comme d’habitude, les candidats ont les Kro, les bienheureux. On remarque notamment du bon, du bonnet, et même du beau nez qui coule – il faut dire qu’il fait un peu froid. Et ça tombe bien car, tout à l’heure, on a vu un prophète en train de draguer dans sa guérite.
– Ha ?
– Alors nous avons enquêté en caméra kasher, et voici l’explication : c’était un stand “devin chaud”.
– Mais c’est affligeant… C’est même plus de l’humour au rabais, c’est de la camelote ! Faut m’promettre d’arrêter ce genre de vannes, là !
– Vous rigolez ? Elles ont un max de succès, c’est pas pourri, hein : on parle de blagues à tabac. Bref, pour rester dans le sérieux et la gaudriole, on voit hips et nunc la Vierge Marie avec son petit ventre rond qu’elle tente de masquer afin de ne pas ressembler à un petit cochon, ou plus probablement afin d’impressionner ses adversaires : enceinte, peut-être, mais affûtée. Rayon info-intox, on note aussi la présence des rois mages, de bons mâtins qui n’ont pas encore été éradiqués par Anne Hidalgo.
– Quel rapport ?
– Eh bien, où qu’ils crèchent (ce sont au moins des concurrents bi-terroir), ils se comportent comme de vrais Diesel : ils commencent toujours adagio, mais quel finish quand la machine est lancée ! On dirait qu’ils ont une petite musique ou une horloge dans la tête. Les deux, peut-être. Tiens, on pourrait s’appeler le chant de l’heure.
– Bon, euh, sans déconner, faut rendre l’antenne, maintenant. Sinon, je pourrais vous tuer. De chagrin.
– Attendez ! On aperçoit également Joseph, dont certains affirment qu’il serait là pour “mettre un taquet à tout le monde”, ce qui traduirait de sérieuses ambitions, surtout pour un charpentier. Enfin, pas d’étonnement, Jésus reste fidèle à lui-même et préfère se dissimuler. D’après la rumeur, on ne l’attendrait pas sur le circuit avant le 24 au soir. En somme, du classique, mais pas de quoi mettre en bière le dernier brin (ou blond, t’as compris, “houblon” ? oh, humour, humour, quand tu nous tiens) de suspense car, ce qui compte, in fine, c’est d’arriver sans tonneau à bon port. De préférence au port d’Amstel, dame !
Señor, ten piedad de nosotros. Et maintenant, rentrons dans la magie de Noël : où trouver encore les habits de Barbie…
– Elle est pas de la maison close, Barbie ?
– … ta gueule, à queusteumiser soi-même ? C’est tout de suite après une page de publicité pour…
– Mais non ! Arrêtons avec ces conneries !
– Coco, mange ça. Je veux dire : co… comment ça ?
– À une pub qui a de l’impac’, préférons les pubs : ils auront toujours plus d’un pack.
– Super. Page de pub avec modération, et à tout de suite pour replonger dans Noël…
– … du bonheur en bouteille !
– Coupez.”