Claudio Zaretti, Petit théâtre du bonheur, 8 avril 2017

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Claudio Zaretti vu par Rozenn Douerin.

On eut déjà l’occasion de louer Claudio Zaretti – nous renvoyons les curieux à l’hyperlien, d’autant qu’il rappelle au souvenir de l’artissse des chansons que j’aime bien comme Gratter travailler, alors bon, bref. Pour vérifier nos récurrentes impressions positives, nous l’allâmes ce tantôt applaudir à nouveau, cette fois au Petit théâtre du Bonheur où nous avions récemment salué la performance de Jean Dubois.
Dans une petite salle montmartroise bien pleine, Claudio se fait un plaisir de régaler ses admirateurs de trois types de chansons : ses classiques (« Dans les gares », « Je m’appelle Claudio »…), ses récentes (issues de Deux diamants, présenté à l’Espace Jemmapes) et les deux inédites qu’il tourne depuis quelques mois (« Kiki » et « Cosmos Hôtel »…). Il alterne, avec un mélange appréciable d’art et de spontanéité, les chansons quasi engagées (« Ô liberté », « Nunca más »), très relax (« Chanson des îles »), descriptives (« Le marché ») ou énergiques (pour lesquelles, loin d’inciter à l’euphorie abêtissante, il sait manier les nuances). Sur une structure classique de chansons qui ne prétendent pas réinventer la chanson, le franco-italo-suisse imprime sa personnalité artistique : mélodie, bienveillance, curiosité, sens de l’observation, sensibilité, sincérité et intégrité – parmi son vaste répertoire, l’olibrius choisit de chanter ce qui l’inspire au moment présent.

Les fanatiques (Claudio en a moult) repèrent, au gré des interprétations, les spécificités du soir, comme cette révolte, et non cette récolte, qui sera bonne (« Nous, on a vingt ans »). Preuve que, malgré son apparente timidité, l’homme, habitué à mille publics différents, reste perméable à l’émotion du moment, par-delà l’excellence de sa prestation. Loin du lisse que sa gentillesse anti-conflictuelle pourrait laisser anticiper, Claudio Zaretti esquisse une voix et une voie qui lui sont propres, pavées de chansons accessibles, émouvantes et euphorisantes. On regrette que le Petit théâtre du bonheur ne daigne pas offrir un p’tit coup à boire à la fin – ce qui surprend même l’artissse ; mais cela n’empêche nullement les retardataires de quérir auprès de l’artiste quelque graffiti sur l’un de ses disques en vente à la sortie. Nous, ça fait un moment que l’on a découvert ses œuvres grâce à un disquaire bizarre de la Fnac Saint-Lazare ; mais, ou donc, on n’en a pas moins passé une soirée pomme-pet-deup à avoir, une fois de plus, confirmation, que ce type sympa et humble est aussi un chanteur avec du texte que ça fait du bien de l’esgourder. Bravo, signor Claudio !