Isabel Gehweiler + Fiona Hengartner – Notre amour (Solo musica) – 2/3

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Le détail de notre amour enfin révélé par Isabel Gehweiler et Fiona Hengartner

 

Après la mise en bouche mêlant Ernest Bloch à Gabriel Fauré, voici le sommet de ce récital en arche : la transposition, autorisée par le compositeur, de la Sonate pour violon et piano de César Franck au violoncelle. L’Allegretto ben moderato associe sans hâte les deux superbes sonorités des musiciennes. On apprécie

  • l’évitement du sursentimentalisme,
  • la belle synchronisation des interprètes et
  • la savante répartition des nuances.

On se délecte même de

  • l’aisance suave de Fiona Hengartner,
  • la souplesse du son d’Isabel Gehweiler et
  • la qualité du dialogue entre les duettistes.

Ça vibre mais pas trop ; ça sonne juste mais pas sec ; ça se prélasse mais sans traînasser : séduisant.

 

 

L’Allegro libère les petites saucisses de la pianiste.

  • L’énergie motorique des marteaux percute
  • l’efficacité de l’archet et
  • dévoile une vision très convaincante de l’œuvre où duos, dialogues et soli se tuilent avec une grande habileté.

La partie médiane, quasi lento, est interprétée avec le recueillement mystérieux requis, puis la reprise du tempo liminaire et une première modulation triomphale remettent de l’huile sur les flammes. On se laisse emporter par

  • les modulations successives,
  • les accélérations via
    • l’insertion d’une demi-mesure,
    • l’usage malin de l’agogique ou
    • la soudaine multiplication des notes, ainsi que par
  • les changements de couleurs menés avec un naturel confondant.

 

 

Le recitativo-fantasia d’abord ben moderato travaille chaque instrument tour à tour.

  • Isabel Gehweiler y déploie la beauté de son violoncelle sur ses différents registres ;
  • Fiona Hengartner y est tour à tour profonde et délicate ;
  • leur échange précipite l’auditeur dans cette suspension d’autant mieux venue qu’elle n’est jamais relâchement négligé ou mollesse nonchalante.

Dans ce quatre temps à triolets, il y a, mêlées,

  • de la respiration,
  • de l’intranquillité et
  • de la fougue contenue

qui ne jurent pas entre elles mais semblent s’alimenter en pivotant autour du thème principal. En quelques mots : c’est fort bien troussé, et toujours aussi remarquablement capté par Max Molling.

 

 

L’Allegretto poco mosso final se déplie tranquillement avec

  • la netteté des échos attendus,
  • le tempo délié qui va bien,
  • le phrasé multiple (legato, détachés, deux en deux…) qui s’impose, et
  • les nuances qui éclairent la circulation du lead.

Pétillent alors

  • les modulations et retournements de modulations,
  • les fortissimi plus toniques que bruyants,
  • l’association entre lyrisme et explosivité et
  • un finale joyeusement échevelé.

Une version vigoureuse et brillamment défendue par deux musiciennes de haut rang.

 

À suivre !


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