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Pascal Vigneron, l’artiste, en camionneur-livreur. Photo : Bertrand Ferrier.

C’est le concert le plus polémique de la série Komm, Bach!, et c’est ce samedi à 20 h, avec un programme de fou accessible à tous (on change de morceau toutes les 2′ et c’est entrée libre). Komm, Bach! est un festival créé pour fêter le come-back de l’orgue de Saint-André de l’Europe après restauration. Comme l’orgue est sis dans le quartier de l’Europe, il impose aux artistes de jouer une œuvre de Johann Sebastian Bach ou en lien direct avec lui (au sens germanophone de : viens, Bach !).
Mais le festival est aussi animé d’une envie de ne pas s’en laisser imposer par les gens sûrs-d’être-bien. Il a accueilli assez de magnifiques musiciens pour que les leçons, on s’en fout. Du coup, quand le directeur du festival Bach de Toul annonce qu’il fomente l’orgue électronique le plus perfectionné d’Europe, sinon du monde, afin de jouer de l’orgue hors des églises, et que, du coup, il se fait conspuer par toutes les p’tites, bref, du domaine, ce pourquoi nous l’avons contacté pour lui dire, en substance : « Hé, zozo, tu veux pas jouer du Bach chez nous ? »

Photo : Bertrand Ferrier


Et le mec a dit oui. Mieux : il a proposé de lancer son disque des « Variations Goldberg » (on parle pas de « Youp-la-boum »), distribué par Socadisc (on parle pas non plus de « ta grand-mère connaît son coiffeur, ça peut cartonner »), pour le festival Komm, Bach!. Et le mec stipula : « Et si y a des gens pas contents, j’m’en fous. » Bizarrement, au moins, c’est un langage qui nous parle. Donc le mec vient jouer un monstre de Bach, sur sa bestiole, en valorisant un disque enregistré sur un vrai orgue, pour donner du lustre à un festival défendant les vrais orgues et singulièrement celui de Saint-André. Ça vaut un tout p’tit peu de manutention.

Un orgue-en-kit. Photo : Bertrand Ferrier.

Soyons corrects : nous défendons l’orgue à tuyaux. Nous pensons que l’orgue électronique à demeure dans les églises, c’est de la merde. Mais nous croyons, ce qui n’est pas si fréquent, à la démarche de Pascal Vigneron qui est de sortir-quand-besoin la musique d’orgue des églises sans prétendre que du balabam-balabam dans une salle des fêtes, c’est aussi mieux que dans un lieu sacré fait pour ça. Voilà.

Photo : Bertrand Ferrier

Nous attendons avec curiosité sa prestation. Nous respectons l’artiste et le mec-qui-en-veut. Nous sommes fier d’accueillir un mec conspué par les béni-oui-oui-du-petit-milieu. Et, ça joue, nous n’avons rien à carrer des chouettes hululant dans le sens du vent qui huent voire nous menacent. Nous aimons juste la musique, et ceux qui veulent entendre l’orgue de Saint-André, bienvenue à tous : dès le 16 février, vous aurez une nouvelle occasion. Avec Jorris Sauquet aux manettes, et la magnifique soprano – c’est pas une insulte – Emmanuelle Isenmann à proximité, ce sera sublime. On vous attend déjà… dès ce samedi 2, 20 h !