Et toc
Puisqu’un goujat tenta de transformer le présent endroit en site de cul, j’ai griffonné une chanson afin de ne pas décevoir ceux qui viendraient ici en espérant que tout est resté en l’état.
Not dead yet
Le 17 octobre, je suis allé applaudir Michèle Bernard au Café de la danse.
Le 18, sur ce site, j’ai témoigné de ma grande joie d’avoir entendu la Mimi de Saint-Julien… et de mon absolue incompréhension devant le projet de reprises a capella proposé par Elsa Gelly en première partie.
Dans la nuit du 19 au 20, un lâche individu, se présentant comme « un membre de la famille », souhaitait visiblement dénoncer cette critique. Ce couard a donc souillé mon site, saccageant çà le travail des mois précédents, maculant là la page d’accueil pour y narrer, graphiquement et verbalement, ses préférences érotiques (très onanistes, ai-je cru noter) et ses pulsions secrètes, visiblement homosexuelles et cannabisées – ce dont, l’avouerai-je ? je me tampiponne sec.
La BEFTI, brigade parisienne spécialisée, a été contactée.
À sa demande, une plainte très spécifique a été déposée dans la foulée.
Un informaticien a été chargé d’améliorer la cybersécurité du site.
Un avocat spécialisé sera prochainement consulté pour envisager toute poursuite complémentaire.
Malgré cette agression, choquante, pleutre (comme la couleur) mais presque flatteuse tant la partie critique de ce site vise surtout à garder ce que les anglophones appellent parfois des “souvenirs”, je persiste à me réjouir d’être retourné voir Michèle Bernard ; et je persiste à ne pas saisir l’intérêt des 25’ bancales proposées par Elsa Gelly (avec 15′ mises en espace, puis 10′ déstructurées). Je persiste à ne pas éprouver d’émotions quand une dame chante “Allumer le feu” en essayant de faire participer la salle. Quand une vedette qui « chanta en Avignon », comme s’extasiaient certains fans, s’emploie à covériser du Charlebois sans le côté rock et rageur du « gars ben ordinaire ». Bref, je persiste à regretter que ce qui devrait être original et porté par une belle voix sonne creux, à mes oreilles, et lasse, hélas, vite. (C’est ce que j’essayais précédemment d’exposer en moins abrupt, et en laissant la parole à l’artissse via une vidéo explicative mise en ligne par elle-même. Mais bon.)
Fricotant un peu avec la scène, je sais combien une critique peu enthousiaste, fût-elle modérée et signée d’un inconnu pas vraiment star, peut blesser, en direct comme a posteriori. Mais j’ai une trop haute opinion du travail critique pour m’en tenir à des jets de pétales de rose et des cirages de bottine. J’essaye toujours de justifier mes enthousiasmes et mes déceptions, afin de dépasser, sans l’exclure, le seul « j’aime / j’aime pas ». Même si ce n’est pas toujours justifié. Par ex. : les bébés dans une salle de concerts, c’est inacceptable, tant de la part de la prod’, de la salle… que des parents qui n’ont pas assez de savoir-vivre pour sortir de la salle aussitôt que le fruit de leurs entrailles entreprend de gâcher pour partie un spectacle où il n’a rien à faire. Et je n’ai pas l’intention de rendre les armes de la liberté d’opinion parce que, simple hypothèse, un artiste chroniqué sera allé demander un coup de pinceau pornographique au geek de service.
Par conséquent, bien entendu, je continuerai de propulser ici mes avis, y compris, lorsqu’une telle éventualité me semblera appropriée, ceux qui déplairaient aux « membres des familles ». J’ai dit, et j’ajouterai, parce qu’un peu de solennité ne nuit pas, pouët-pouët.
SPA Grammont, 19 août 2016
Direction la SPA de Genevilliers, ce jour. Et d’abord filer ni à Pau, ni à Lourdes mais sur Dax, dit Big Nounours. Avec son auréole blanche en forme d’hélicoptère et sa balle, bien sûr.Puis Choupette – pas référencée sur le nouveau site, calamiteux, de la SPA. Une mamie plus têtue que ne l’étaient mes propres grands-mères, et pourtant ! Pour le reste, pas chiante et pas mécontente de se dégourdir les gambettes avant de retourner à l’infirmerie.Calypso – pas référencée non plus – est aussi un peu triste à cause de son séjour à l’infirmerie… mais elle va bientôt quitter Genevilliers pour habiter avec une nouvelle famille. Y a plus qu’à tenir, comme on dit quand on n’est pas celui qui, précisément, n’a plus qu’à.Après, j’ai sorti Oural – pas référencé non plus, c’est dire le haut niveau de la cyberSPA -, mais une autre bénévole avait peur du chien qu’elle avait exfiltré. On a échangé, j’ai donc récupéré Joe – pas référencé non plus, c’est beau, quand même, le professionnalisme. Et on a fait les cons, puisque c’était notre projet commun. Du coup, j’ai eu droit à des câlins et ça, c’est le p’tit plus qui fait pas de mâle – ô humour quand tu nous tiens, etc.Et on finit avec un grand pom pom pom, Mr Hulk en personne – pas référencé, chanson désormais connue. Y a du sdibidibop dans ce monstre qui, quoi qu’il soit toujours au taquet, aime se rouler dans l’herbe, faire des câlins et jouer. Ah, petite originalité, il aime aussi faire des selfies. Et pourquoi pas ?(Et Golan-le-chouchou ? Adopté !)
Humour qui sent le trou
– Oui, bonjour, c’est l’imprimeur. Sur les pages 385-386, on a rien. C’est normal parce que le chapitre s’appelle “L’Homme troué”, ou il y a vraiment un problème ?
– Oh, putain, dites-moi où la compositrice est en vacances, je vous jure que je vais lui trouter sa gueule de nulle. On n’aura qu’à dire que je suis un déséquilibré et que j’avais bu comme un trou. (Eh ouais, moi aussi, j’ai beaucoup d’humour in a way.)
Éloge anthume post-mortem
En 2010, paraissait De Sarcelles à Compostelle. La mémorable histoire des deux fous qui voulaient voir Saint-Jacques (Les Portes du Soleil) – un récit de voyage de Mathieu Lours auquel j’avais prêté la patte. Ce récit trépidant (et en vente ici, faut pas déconner) était émaillé de portraits. Dont celui d’Odette, qui vient de décéder. En hommage à la plus improbable des vigies de tribune, voici ce portrait qui l’avait, m’a-t-on dit, beaucoup fait rire.
Ah, et oui, je sais, c’est moche ; mais celui qui veut m’offrir un nouveau scanner n’a qu’à me l’offrir, na.
Un abécédaire d’organiste liturgique
Supplément illustré à L’Homme qui jouait de l’orgue (Max Milo, 2015)
A comme attente
Quand l’organiste est de ceux qui jouent loin de chez eux, matin et après-midi, il lui faut parfois transformer sa « tribune » en cantine. Et attendre que le temps s’accélère. (Noter l’absence de couvert, qui va bientôt susciter l’auto-colère du musicien.)
B comme best of
À force d’être utilisées, certaines partitions souffrent. Ici, digest de « Que ma joie demeure ».
C comme chaussure
Que ce soit pour marcher d’une gare à une église ou pour jouer de la pointe et du talon sur des pédaliers, les organistes sont souvent les plus mal chaussés, n’en déplaise aux cordonniers. Un organiste liturgique pourvu de chaussures impeccables est un fake.
D comme déstructuration
Parfois, sur les tribunes d’orgue, on trouve des signes laissés par des collègues. Ici, un exemple élaboré de « déstructuration pour tuer l’ennui ».
E comme escalier
Sas entre la vie mortelle et la tribune de l’orgue, l’escalier qui conduit à l’instrument peut être piégé (ou victime d’une grosse colère de l’organiste)…
… mais il peut être aussi pavé de gouleyantes tentations.
F comme frime
L’organiste liturgique n’aime pas être pris en photo, mais il lui arrive de faire une exception quand il joue un bel et gros orgue. (Photo : Rozenn Douerin)
G comme graphie
Parfois, l’orthographe, y compris celle des prénoms, c’est important – même si l’organiste, toujours à la recherche de cachets, n’est pas opposé à l’idée de jouer lors de mariages voire de divorces homosexuels.
H comme hors-sujet (ou pas)
Quand l’organiste est en état de déprime avancée, il peut imaginer qu’une affiche publicitaire croisée dans la rue est une saisissante synthèse de sa vie professionnelle.
I comme impressionnant
Sans doute par un touchant souci écologique, les partitions pour l’organiste sont parfois imprimées sur des papiers recyclés. Mais, sur des faux papiers à en-tête aussi impressionnants, c’est rare.
J comme joyeuses Pâques
Ce n’est un secret pour personne, l’univers des organistes est bien plus impitoyable que celui de Dallas. Mais un mot posé avant de quitter la tribune laisse penser que ce n’est pas toujours le cas.
K komme kabalistique
Quand le programme de la messe n’a pas été établi à l’avance, il arrive que l’organiste soit amené à le griffonner in extremis sur ce qui lui tombe sous la main. Quitte à avoir du mal à se relire (même lui)…
L comme lecture
À l’entrée des églises sont souvent déposés des revues et tracts de tout type. Vraiment de tout type.
M comme moment oups
Savez-vous pourquoi les musiciens classiques portent des queue-de-pie ? Eh bien, entendez un « crac » suspect en allant jouer un enterrement, et vous comprendrez.
N comme Noël
Une année, pour Noël, une paroissienne m’a offert une voiture. En gomme, mais bon, c’est plus facile à garer.
O comme obsèques
Parfois, les programmes d’obsèques sont schématiques, parfois ils sont trop détaillés. Et parfois, même pour des habitués, ils ont un je-ne-sais-quoi d’énigmatique.
Pet comme poésie
L’organiste s’occupe de la musique. D’accord. Mais quand même… Quand il lit qu’il faut « cueillir la lumière » pour « qu’elle s’étende un peu plus loin », il vomit, puis conclut qu’il n’est pas fait pour la poésie.
Q comme quand tes poches pleurent
Si, quand tu prends ton trousseau de clefs, tes poches pleurent, alors tu es vraiment un organiste, mon fils, avec le gros paquet de pass qui va avec.
R comme refrime
Voir frime. Vous étiez prévenus.
S comme sacrée musique
Selon les demandes spéciales et l’état d’esprit du prêtre, l’organiste peut se transformer en juke-box et interpréter Elton John, Daniel Balavoine, Ray Charles, Dalida, Jean-Jacques Goldman, Calogero, etc. D’ailleurs, Elton ne composa-t-il pas sur le « love », le « sacrifice » et le « funeral », comme la Bible ?
T comme trafic
L’organiste liturgique professionnel est un nomade à la merci des anomalies de trafic, si fréquentes que certaines compagnies de bus précisent désormais quand il n’y a pas de problèmes…
… et d’autres compagnies ferroviaires prétendent que tout est normal, alors que, pas exactement. (Photo : Maris Podekrat, organiste nomade elle aussi)
U comme union
Faire un livret pour son mariage, c’est bien. Le relire pour éviter troubles et trouples, c’est mieux.
V comme verre de l’amitié
L’organiste liturgique professionnel a un œil acéré qui lui permet de repérer rapidement les moments-clefs d’une cérémonie, tel l’apéro, qui se dit en langage catholique « pot » ou « verre de l’amitié ».
W comme WC
Trop humain, sans doute, l’organiste professionnel se soucie souvent de l’emplacement des toilettes. Ici, une scène attristante aperçue un jour d’enterrement : père et fils sont venus rendre hommage à leur aïeule, décédée alors qu’elle était au bout du rouleau.
X
Non, vous pensez. Les organistes et l’industrie de l’orgue sont très ignorants du X. (Déjà, j’ai accepté de mettre une histoire de Q, alors ça va bien aller, dis.)
Y comme y a un truc
Pour être toujours prêt à jouer, dispo 7/7 24/24 toute l’année, l’organiste professionnel a un truc : il mange des fruits. Mais pas que.
Z comme zoo
En allant de la gare à l’église, l’organiste nomade peut parfois discuter le coup avec ses frères animaux. Quand je croise Atchoum, ici sur la photo, j’aime à penser que, comme le vieil ours chanté par Frederik Mey, je suis un peu de sa famille vivant du bon côté des tuyaux. Pardon, des barreaux.
Le fekfe de la traducfion
– Attention, Bertrand, j’adorerais travailler avec vous, mais je fais surtout des livres pour filles, et vous êtes un garçon.
– Palsambleu, en voyant la nouvelle édition d’une de mes dizaines de traductions et livres “pour filles”, j’avais oublié. Et sinon, si un mec te dit : “J’adorerais travailler avec vous, mais, pour un poste de directeur, je préfère un mâle”, tu fais un post Facebook ou tu saisis les syndicats ?